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En attendant Belaïli

Par Adel Bentaha et Bilal Bey
5 minutes
En attendant Belaïli

Débarqué à Brest en janvier dernier, pour les six prochains mois, Youcef Belaïli entame sa deuxième cure en France, après une expérience manquée à Angers, club qu'il va recroiser ce dimanche. Pourtant, les timides débuts de l’Algérien tardent à justifier l’engouement lié à son arrivée. Une question de temps ? Certainement.

Voilà un peu plus d’un mois maintenant que Youcef Belaïli a posé ses valises en Bretagne, à Brest. Une arrivée en fanfare qui a littéralement dépassé tout ce que l’institution avait connu jusqu’ici. « Nous sommes un club qui recrute habituellement des joueurs dénués de notoriété », indique Florent Corre, le responsable de la communication du Stade brestois. Et ce dernier ne s’y trompe pas, car même si elle n’a vendu « que 150 maillots » les quatre jours qui ont suivi le transfert, ce chiffre est loin d’être une banalité pour la boutique du SB29. Par effet ricochet, les réseaux sociaux du club n’ont, à leur tour, pas tardé à exploser. En témoignent les comptes Facebook et Instagram ayant « plus que doublés ». Côté stade, si Florent Corre n’a pas ressenti cet « effet Belaïli » à Francis-Le Blé, il affirme que l’histoire est bien différente à l’extérieur. Notamment à Reims et à Rennes. Des enceintes garnies de « Belaïlix » , dont certains auraient quitté le Roazhon Park à la 60e minute, moment de la sortie de l’Algérien.

Adaptation requise

Belaïli remplacé ? Oui, parce que sur le terrain, l’Algérien tarde à répondre aux attentes. Une entame difficile, explicable à bien des égards, malgré les interrogations. Numériquement et sportivement choisi afin de pallier le départ de Romain Faivre à Lyon, Youcef Belaïli doit patienter. Défait pour ses débuts à Rennes (2-0), celui qui a « signé à Brest pour tout donner en Europe, pour montrer qui est Youcef aux gens » alterne le bon et le quelconque. Installé dans le couloir gauche ou en meneur de jeu d’un 4-2-3-1 familier, puisque souvent expérimenté en équipe nationale, le jeune trentenaire (il a fêté ses 30 ans le 14 mars dernier) a tout de même étalé son aisance technique.

Des fulgurances en une touche de balle favorisées par l’apport offensif de Jere Uronen et l’entente avec son pendant à droite, Franck Honorat. En mouvement constant, Belaïli se plaît à apporter une mobilité « nécessaire », tel que l’analyse son entraîneur Michel Der Zakarian. « Youcef a cette faculté à bien se déplacer entre les lignes, sans se contenter d’une seule position. Il rentre dans l’axe, bouge sans cesse et voit bien le jeu. Il a une palette très intéressante pour nous », étayait MDZ. Des inspirations habituelles et notables, entrevues face à Troyes ou Marseille, mais dont la régularité peine à se matérialiser.

Le physique, plus que la technique

Depuis son transfert, les incertitudes entourant le rendement de Youcef Belaiïli concernent avant tout une condition physique en deçà. Difficile en effet d’asseoir cette vivacité caractéristique dans un laps de temps aussi court et de s’adapter à un collectif relativement fluide (Brest s’est stabilisé entre la 10e et la 13e place dès le mois de novembre). Titularisé à cinq reprises sur six possibles, l’ailier paie le contre-coup d’une saison athlétiquement intense et sans trêve, entre championnat du Qatar, Coupe arabe, CAN et Ligue 1. « Youcef s’entraîne normalement, mais il est un peu en souffrance physique. Ce qui est tout à fait normal, compte tenu de l’intensité existante en Ligue 1 », confesse son coach.

Rarement décrit comme un grand travailleur, Youcef devra ainsi mettre un frein à une vie parfois « légère » pour répondre aux exigences de sa nouvelle maison. Il faut dire que dans l’esprit de Der Zak’, difficile d’accorder pléthore de garanties à un joueur branché sur courant alternatif. Preuve de cette confiance fugace : le temps de jeu délivré à l’intéressé. S’il est régulièrement aligné dans le onze, Belaïli n’a effectivement disputé aucune rencontre dans son intégralité. Le plus souvent remplacé à l’heure de jeu (312 minutes disputées sur 450 possibles), l’ailier a, à ce titre, été « sacrifié » après seulement 30 minutes contre Lorient, conséquence de l’expulsion de Brendan Chardonnet en début de partie. Un message tactique implicite, mais sans équivoque pour un Der Zakarian pragmatique et fidèle à ses principes : « Je ne suis pas un homme des réseaux sociaux. Tant mieux si Youcef Belaïli est très suivi, mais ce qui m’intéresse, c’est le terrain. »

De fulgurance à confirmation ?

En quête de stabilité, celui qui n’a, pour le moment, délivré qu’une seule passe décisive (le 13 février dernier face à l’ESTAC et un succès 5-1), cherche finalement son match référence. Cet instant, Belaïli aurait pourtant pu (ou dû) le connaître à Reims. Accueilli sous les applaudissements d’une large partie du stade Auguste-Delaune, l’ancien du MC Oran aura malheureusement été la triste victime d’insultes racistes émanant des tribunes. Légitimement déstabilisé, ce dernier ne se sera alors contenté que d’une prestation fade, en témoigne son penalty détourné par Predrag Rajković. Pas le meilleur moyen pour faciliter son adaptation, encore moins lorsqu’il ne s’agit que d’un troisième match en Ligue 1.

Cet enchaînement de vents contraires dresse un tableau provisoirement complexe, mais finalement rassurant quand on y regarde de plus près. À l’image de cette prolongation de contrat jusqu’en 2024, déjà sur la table. Il faut dire qu’à Brest, le scénario ne peut que laisser présager du meilleur pour l’avenir de Youcef Belaïli. À la recherche d’un challenge purement sportif, après un long exil dans le Golfe, le joueur souhaite rattraper le temps perdu. Prouver sa capacité à évoluer au plus haut niveau, là où son alter-ego tunisien Msakni, ou d’autres avant lui, ne sont pas parvenus à franchir le pas. Décrié pour ses différents choix de carrière et marqué par l’échec vécu à Angers entre 2017 et 2018 (une seule rencontre disputée avec le groupe professionnel), l’intéressé souhaite naturellement donner la plus belle version de lui-même. Ou tout simplement pouvoir offrir une version française à celui qu’il est en sélection depuis plus de quatre ans.

Dans cet article :
Le sélectionneur tunisien accuse l’Algérie de payer pour attirer les binationaux
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Par Adel Bentaha et Bilal Bey

Propos de Florent Corre recueillis par BB.

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