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Eintracht-Rangers : les barjots de Séville

Par Florent Caffery, à Séville
4 minutes
Eintracht-Rangers : les barjots de Séville

C'est sur la terre du plus titré des clubs européens en Ligue Europa que les Rangers et l'Eintracht Francfort devront franchir l'ultime rideau ce mercredi soir. Rien ne les prédestinait à une finale européenne cette année. Mais c'est dans un stade Sánchez Pizjuán qui aurait pu tripler sa capacité devant un engouement de dingue que l'histoire s'écrira en lettre dorées. Les uns, Écossais, courent après un sacre continental depuis 1972, les autres depuis 1980. Bien habile celui qui connaît déjà l'épilogue de ce dernier opéra de Ligue Europa...

Il flotte, dans la fournaise sévillane, un air de folie teinté de nostalgie. De ces terrasses blindées d’Écossais et d’Allemands torse nu, une pinte dans chaque main et les gorges déployées par milliers, on imagine aisément les clichés jaunis du passé. Ceux des anciens amenant en Andalousie les souvenirs d’une génération à dépoussiérer. Cette finale de Ligue Europa dans un Sánchez Pizjuán aux coutures trop étroites pour une telle affiche (43 000 places pour environ 150 000 supporters des deux clubs ayant fait le voyage) doit se mesurer sur l’échelle du temps. Celle où l’unique triomphe continental de Francfort – une Coupe de l’UEFA en 1980 – s’inscrivait sous la bannière de la République fédérale allemande. Pis, pour les Rangers, le premier choc pétrolier n’avait pas encore secoué la planète lorsque John Greig souleva la Coupe des coupes 1972 après un succès étriqué face au Dynamo Moscou.

Ce match leur donne une chance d’entrer dans les livres d’histoire du club.

Les affres d’une Superligue entre ultrariches n’existaient pas, et cette finale, entre les 150 ans d’histoire pour les Rangers et les 123 ans de Francfort, a le goût de « la tradition face à la tradition », jurait il y a quelques jours à la télé allemande Peter Fischer, le boss de Francfort. Le technicien des Rangers, Giovanni van Bronckhorst, en rajoute une louche après avoir martelé à ses joueurs « que ce match leur donne une chance d’entrer dans les livres d’histoire du club. Les histoires qu’ils raconteront dans 30 ans seront les mêmes que tous les joueurs de 1972 nous ont livrées. » Encore faut-il gravir l’ultime marche, celle où l’on s’avance tout aussi confiant que tremblant. « Vous passez par tous les scénarios possibles, image le milieu de Francfort, Sebastian Rode. Ce titre serait l’un des plus grands moments, peut-être même le plus grand moment de ma carrière. »

La dutch touch de Van Bronckhorst

Aussi bien à Glasgow qu’à Francfort, un sacre européen n’était pas sur la check-list du début de saison. Les Écossais, emmenés par leur intenable latéral et briseur de défense James Tavernier (sept buts dans la compétition) ont commencé la saison avec Steven Gerrard et ne s’attendaient pas à voir débarquer Van Bronckhorst mi-novembre après l’appel du pied d’Aston Villa à Stevie G. Le Néerlandais, ancien de la maison bleue, a réajusté l’échiquier, délaissé le 4-3-3 pour un 3-5-2 ou 5-4-1 selon l’adversaire et construit un sillon parfait loin de ses frontières. Dortmund (16es), l’Étoile rouge de Belgrade (8es), Braga (quarts) puis Leipzig (demies) se sont heurtés au jeu de possession (les Rangers sont la formation à avoir réalisé le plus de passes cette saison en Ligue Europa), à l’intensité, à la malice de l’ailier Ryan Kent et à Ibrox Stadium pour in fine capituler.

Une décennie après avoir rejoint les enfers, les Gers toquent aux portes de Saint-Pierre. Le défenseur allemand des Rangers Leon Balogun fait carrément de la rencontre « une affaire personnelle » : « J’ai joué pour Mayence, et il y a une rivalité importante avec Francfort. J’ai deux équipes à rendre fières. » Le coach allemand Oliver Glasner redoute, lui, « la capacité de Glasgow à passer de trois à quatre ou à cinq derrière qui peut déstabiliser. Ils sont incroyablement puissants et agressifs et sont très forts dans les tacles avec une structure claire lorsqu’ils possèdent le ballon. Cette équipe a quand même éliminé deux des meilleures formations de Bundesliga. »

Francfort de café

Certes. Mais Francfort, embourbé dans le ventre mou de son championnat national (11e), a choisi l’Europe pour se transcender et sauver son bilan annuel. Aucune défaite tout au long de sa campagne, presque autant de succès en 12 matchs européens (7 victoires) que sur toute la saison de Bundesliga et certains scalps de prestige avec l’élimination du Barça en quarts de finale. Si Oliver Glasner devra composer avec son infirmerie bien remplie (Da Costa et Hinteregger blessés, Lindström incertain), le technicien allemand pourra s’appuyer sur ses 3K (Knauff, Kamada, Kostić) pour embrayer ses phases offensives et des contre-attaques destructrices. Le tout avec l’ex-Parisien Kevin Trapp dans les buts, lequel parle « d’un rêve devenu réalité » avec cette finale où l’ennui sera rangé au placard. En trois rencontres tout au long de leur histoire, toutes durant les années 1960, les Rangers et l’Eintracht ne se sont jamais quittés avec moins de cinq pions inscrits. Les légions d’Écossais et d’Allemands en excursion à Séville n’en attendent pas moins ce mercredi soir avant de verser, pour l’éternité, dans l’ivresse d’un sacre sur le Vieux Continent.

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Tous propos tirés de conférences de presse, sauf mention.

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