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Dominic Calvert-Lewin, en feu avec Everton, ne perd jamais
Cinq matchs et déjà huit buts, dont deux triplés : c'est bien simple, Dominic Calvert-Lewin est bouillant en ce début de saison. À 22 balais, l'attaquant d'Everton choyé par Carlo Ancelotti marche sur l'eau et vient d'obtenir sa première convocation en sélection nationale. Plutôt pas mal pour le gamin de Sheffield, qui a longtemps connu l'ombre. Avant de trouver, enfin, la lumière.
Les paroles sont belles. À la hauteur, en tout cas, des performances. « Il fait un travail fantastique en ce moment, il est en feu et il marque beaucoup de buts. Je ne sais pas s’il est le meilleur attaquant anglais, je m’en fiche : pour moi, pour nous, il l’est. » C’est bien simple : lorsqu’il s’agit de parler de son attaquant face à la presse, Carlo Ancelotti est laudateur. Il faut dire que Dominic Calvert-Lewin réalise un début de saison pour le moins… tonitruant.
Very proud to get my first call-up. Look forward to meeting up with the squad! https://t.co/u4SjuGFjYl
— Dominic Calvert-Lewin (@CalvertLewin14) October 1, 2020
Mis sur orbite par Richarlison et un James Rodríguez tout juste arrivé sur les rives de la Mersey, le buteur d’Everton en est déjà à huit buts en cinq rencontres toutes compétitions confondues (dont cinq en trois matchs de Premier League). De quoi permettre à son équipe de truster la première place du championnat d’Angleterre, et de quoi s’offrir une première sélection en équipe nationale. Et ce n’est, peut-être, pas près de s’arrêter.
Festivals en U7, et remises à tout-va
Pourtant, il y a peu, la réussite de Calvert-Lewin était loin d’être acquise. L’Anglais a connu une ascension sinueuse, parfois laborieuse, malgré une période de formation souvent brillante à Sheffield United. Où DCL est arrivé en 2005 à sept ans, et où il fait très vite ses preuves en pointe. « Je me souviens d’un match où nous jouions contre Eckington, aime à rappeler son entraîneur de l’époque, Chris Short, dans des propos rapportés par Four Four Two. Il avait marqué quatre buts, en dix minutes : il était parti de son propre camp sur les trois premiers, et avait marqué de la ligne médiane pour le quatrième. Il avait un talent incroyable, dès son plus jeune âge. » Mais paradoxalement, celui qui a toujours supporté Sheffield United ne parvient pas à se faire une place en équipe première et enchaîne les prêts. Le premier au Celtic Stalybridge en 2014-2015 (six buts, en cinq matchs), le second à Northampton Town en 2015-2016 (cinq buts, en vingt matchs).
Lassé par sa stagnation chez les Blades (alors pensionnaires de troisième division), Calvert-Lewin est recruté en août 2016 par Everton qui débourse un peu plus de deux millions d’euros pour s’attacher ses services. « Une opportunité trop belle pour être refusée », selon le principal intéressé, dans les colonnes de The Star. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le grand gaillard et son mètre 87 ont fait le bon choix : lancé par Koeman en décembre, il marque pour la première fois en mars 2017 contre Hull City (4-0) et devient titulaire lors de l’exercice suivant malgré le départ du Hollandais. L’arrivée de Sam Allardyce à l’intersaison 2017, au cours duquel le jeune attaquant anglais remporte la Coupe du monde U20 (et s’offre le luxe de marquer en finale), n’hypothèque pas son nouveau statut. Pas plus que les nombreux changements d’entraîneur, les années suivantes. De fait, son gabarit, sa capacité à évoluer dans un registre de targetman et sa qualité de remise effacent un bilan pas forcément remarquable. Peut-être parce que DCL évolue régulièrement sur l’aile gauche (huit buts et sept passes décisives en 44 rencontres en 2017-2018, six buts et deux passes en 35 matchs en 2018-2019).
De la fashion week aux Three Lions
Mais c’est à l’arrivée de Carlo Ancelotti, en décembre 2019, que celui qu’on surnomme « Train Guy » (en raison de son amour pour le personnage, créé par le comédien Bob Mortimer) explose vraiment. Repositionné en pointe par l’entraîneur italien, Calvert-Lewin conclut la saison sur une dynamique bouillante : titularisé à dix-neuf reprises sur les vingt derniers matchs toutes compétitions confondues, il marque quinze buts et délivre une passe décisive. Visiblement, la confiance totale du Mister– qui a fait de DCL l’un de ses chouchous – lui donne des ailes. Tant et si bien que l’état de grâce se poursuit, donc, en ce début de saison 2020-2021 : encore mieux entouré depuis l’arrivée de James Rodríguez au cours du mercato estival et bien aidé par l’activité de Richarlison, le jeune attaquant ne s’arrête plus de planter. Contre à peu près tout le monde : un but contre Tottenham et Crystal Palace, trois contre West Brom et West Ham. D’ailleurs, le striker fou aura l’occasion d’améliorer encore son total ce samedi face à Brighton (12e).
Par le passé, Calvert-Lewin était adulé par les tribunes de Goodison Park pour sa débauche d’énergie, ses efforts incessants et son état d’esprit irréprochable. Mais son manque de réalisme et sa propension à vendanger des occasions toutes faites ternissaient, encore, le bilan. Un biais manifestement corrigé depuis quelques mois, car le « Train Guy » est désormais létal : à l’exception de Vardy (qui a, néanmoins, marqué quatre fois sur penalty), personne n’a été plus efficace que Calvert-Lewin en ce début d’exercice. Ce qui lui a permis d’obtenir, à 22 balais, sa première convocation en sélection nationale. Où la concurrence est pourtant rude entre Harry Kane, Tammy Abraham, Danny Ings, Mason Greenwood ou encore Marcus Rashford. À voir, désormais, si celui qui est pressenti pour devenir le joueur du mois de Premier League saura maintenir sa forme. Une chose est sûre : en bon fan de mode qui se respecte, le très bien sapé Calvert-Lewin (qui a participé à la Fashion Week avec son camarade Tom Davies, en début d’année) sait se démarquer. De plus en plus, il apprend aussi à éblouir.
Par Valentin Lutz