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Didier, si tu nous écoutes, prends Alexandre Lacazette
En élargissant à 26 le nombre de joueurs pouvant être sélectionnés à l'Euro 2020, l'UEFA permet à chaque sélectionneur de réserver quelques surprises au moment d'annoncer sa liste. Alors pour aider Didier Deschamps à trouver les siennes, SO FOOT lui propose quelques noms qui pourraient faire le plus grand bien à l'équipe de France. C'est au tour d'Alexandre Lacazette, petit prince de la capitale des Gaules et de l'Emirates.
Lorsque Didier Deschamps apparaîtra en direct sur TF1 et M6 le 18 mai prochain pour annoncer les 26 noms qui défendront la France à l’Euro, Alexandre Lacazette n’aura plus que neuf jours à vivre dans la peau d’un vingtenaire. Et au moment de souffler sur ses 30 bougies le 28, il pourra presque compter sur ses deux mains le nombre de fois où on lui a laissé le droit de défendre le maillot de l’équipe de France A : seize. La carrière internationale du tueur de Tola-Vologe a débuté le 5 juin 2013 avec une entrée en Uruguay (1-0) et a été mise en stand-by depuis une brillante titularisation en amical en Allemagne, le 14 novembre 2017 (2-2). Certes, boucler sa carrière sur un doublé face à la Mannschaft championne du monde aurait de la gueule. Mais pas à 26 ans. Et pas après un retour avorté un an plus tard pour un pépin physique subi au dernier moment.
Meilleur buteur français du meilleur championnat du monde
Depuis cette soirée à la RheinEnergieStadion de Cologne, même Alassane Pléa a eu droit aux honneurs de la sélection (oui, Alassane Pléa), mais pas le premier buteur de l’histoire du Groupama Stadium Parc OL. Pourtant aujourd’hui, derrière l’ogre Kylian Mbappé, la concurrence au poste d’avant-centre n’a pas de quoi le faire complexer : Olivier Giroud qui compte huit minuscules titularisations en Premier League cette saison, Anthony Martial en sous-régime et Wissam Ben Yedder qui n’est bon que lorsqu’il entre en jeu. Et lequel des susnommés possède la prestance, le profil complet et le Q.I. foot de Lacazette ? Inutile de préciser, au passage, qu’Alexandre Lacazette a plus marqué que le titulaire Giroud, cette saison et les quatre précédentes, que les deux attaquants évoluent dans le même championnat, dans la même équipe, ou non. En 2020-2021, Lacaz’ est le meilleur buteur français du meilleur championnat du monde, celui dans lequel Thierry Henry – top buteur de l’histoire des Bleus – est devenu Thierry Henry, rappelons-le. Et quand Riton donne son avis, on l’écoute : « Je ne sais pas pourquoi il n’a pas été appelé.(…)J’ai toujours aimé Lacazette en n°9 », lâchait-il il y a un an et demi après un énième camouflet pour le Gunner.
Alors, quoi ? On ferait payer à un joueur sa loyauté vis-à-vis du bordélique club d’Arsenal, qu’il porte à bout de bras cette saison après être resté au club au détriment de son ascension sportive ? D’ailleurs, en avril, notre homme est devenu le sixième Français à atteindre le cap des 50 buts marqués avec un seul club en Angleterre. Mais rien n’y fait : c’est à croire que Dédé préfèrerait cocher le nom de Romuald Lacazette (cousin de, huit apparitions en National dans l’entrejeu du FC Villefranche-Beaujolais cette saison) plutôt que d’offrir une seconde chance à Alexandre. Si Léo Dubois a eu son rond de serviette chez les Bleus pour avoir porté huit fois le brassard de l’Olympique lyonnais, la Dèche sera ravi d’apprendre que Lacaz’ l’a enfilé à onze reprises avant de traverser la Manche à tout juste 25 balais. Et il n’en a jamais fait mauvais usage.
Même un rappeur du Val-de-Marne peut tomber amoureux du Canonnier, comme un certain Dadou qui clamait en 2017 dans un flow inconstant : « Je frappe fort comme Lacazette(…). Je porte mon équipe, Lazette, Lazetteca, je suis né pour gagner, Lazette, Lazetteca. » Rendez-vous compte : on parle là du dernier rescapé de l’équipe de France finaliste du championnat d’Europe des moins de 17 ans en 2008, et du dernier camarade – dans le paysage bleu – d’Antoine Griezmann au sein de la génération vainqueur de l’Euro U19 à la maison en 2010, sous les ordres du regretté Francis Smerecki. Cette année-là, six ans avant la bande à Kylian Mbappé, Jean-Kévin Augustin et Amine Harit, les Bleuets avaient saigné l’Espagne de Thiago Alcântara et Koke (2-1) grâce à un but de qui vous savez. Le Gone a offert un titre à l’équipe de France, il est temps de lui rendre la monnaie de sa pièce.
Par Jérémie Baron