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Didier Drogba : « Il ne faut pas être ridicule quand on joue au Vélodrome »

Propos recueillis par Adrien Hémard
7 minutes
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Un retour de Didier Drogba à l'Orange Vélodrome, ce n'est jamais anodin. Même pour un match caritatif. À l'occasion du match des Héros organisé pour sa fondation et l'UNICEF mercredi 13 octobre à Marseille, Didier Drogba a pris quelques minutes pour évoquer son engagement caritatif, sa retraite, sa relation à Marseille et même Bamba Dieng. Entretien garanti sans question sur son retour à l'OM.

Vous revenez à Marseille pour le match des Héros, une rencontre caritative pour l’UNICEF et votre fondation. Comment est né cet évènement ? D’où vient cette volonté de vous engager ?Je suis en partenariat avec Orange depuis plusieurs années. Lorsqu’ils ont initié ce projet de match de gala avec l’UNICEF, ils m’ont fait l’honneur d’impliquer la fondation Didier Drogba. Ce match se fait donc au profit de la Fondation et de l’UNICEF, l’objectif étant de récolter un maximum de fonds pour construire des écoles en Côte d’Ivoire. Je suis engagé sur ce terrain depuis 2007 pour plusieurs raisons. D’abord, j’ai toujours eu ça en moi, sûrement parce que j’ai vécu dans une grande famille. On est six frères et sœurs. On vivait tous dans une cour commune avec mes cousins, mes tantes, entre deux maisons. On a toujours eu l’esprit de partage, la bienveillance était de mise tous les jours. C’est quelque chose qui m’est resté, notamment par mon éducation. J’ai toujours eu envie d’aider, de redonner. Lorsque l’occasion s’est présentée, que mes performances sportives m’ont permis d’atteindre un certain niveau et d’avoir une voix qui porte, j’ai essayé de poser des actes et de toucher un maximum de personnes bienveillantes pour m’accompagner dans cette démarche.

L’objectif est d’alphabétiser dix millions de personnes en cinq ans. L’éducation, c’est ma priorité.

Vous n’êtes retraité que depuis 2018. Pendant 11 ans, vous avez géré ces engagements en parallèle de votre carrière. Ce n’était pas trop compliqué ? Non, parce que j’étais et je suis bien entouré. J’ai des personnes qui se sont investies sur place en Côte d’Ivoire, qui ont fait un travail magnifique. Maintenant que je suis retraité, j’ai beaucoup plus de temps, je m’implique plus. C’est quelque chose que j’aime, tout simplement. Pour l’instant, on est en Côte d’Ivoire. Mais nous sommes sur un programme d’alphabétisation numérique via une application qui va être déclinée dans d’autres pays. C’est amené à s’étendre, on a déjà signé plusieurs accords avec des ministères de l’Éducation d’autres pays. L’objectif est d’alphabétiser dix millions de personnes en cinq ans. L’éducation, c’est ma priorité. Elle permettra à des élèves, des mères de famille d’améliorer leur quotidien.

Pourquoi l’éducation, justement ?Les objectifs de la fondation sont divers. Il y a aussi la santé, on construit actuellement un centre de santé en Côte d’Ivoire qu’on espère ouvrir avant la fin de l’année. On a aussi fait l’acquisition d’un centre de santé mobile pour aller au plus près de la population. Il est équipé de matériel pour détecter les maladies cardio-vasculaires qui font beaucoup de dégâts en Afrique. On axe sur la santé et l’éducation. On a construit une école en zone rurale avec 100% de réussite. L’éducation est une priorité, car c’est un prérequis au développement, à la stabilité dans un pays. C’est important d’avoir accès au savoir.

Quand on voit ces engagements, qu’on se rappelle votre appel à la paix en 2006, on se dit que Didier Drogba en politique…(Il coupe.) N’allez pas trop loin ! Non. Les gens font tout de suite l’amalgame avec George Weah, président de la République du Liberia, ancien Ballon d’or, grand joueur de football. Mais personne ne fait l’amalgame entre Zinédine Zidane et la présidence de la République en France, non ? Tout de suite, on voit de la politique partout, mais je m’engage pour faire du bien autour de moi. Non, pas forcément. Je le fais parce que c’est quelque chose qui me fait du bien, à moi, tout simplement. Ça fait partie de mon épanouissement, de mon bonheur. C’est vraiment simple, il n’y a aucune arrière pensée. Aucun plan sur la comète. Le but, c’est de pouvoir marcher dans la rue et de voir qu’il n’y a plus d’enfant de la rue. C’est juste une fibre humaine, il n’y a pas de calcul derrière.

À quoi ressemble votre vie de retraité entre votre fondation, le club que vous codétenez, et vos activités de consultant ? Je suis assez occupé, oui. Dans l’immédiat, il y a les élections de la fédération ivoirienne de football prévues fin décembre, la présentation du Ballon d’or en fin d’année aussi. J’ai pas mal d’activités, mais c’est surtout la fondation qui me prend beaucoup de temps parce qu’on a beaucoup de projets, et les sollicitations sont nombreuses. Ça demande un engagement total.

Pour revenir à ce match, le faire à Marseille, c’était une évidence ? Ça aurait peut-être pu se faire ailleurs, mais dans l’idéal, c’est sûr que faire un match qui engage la fondation Didier Drogba et mon partenaire Orange, le tout à l’Orange Vélodrome, que demander de mieux ? Si on va plus loin, l’UNICEF a les mêmes couleurs que l’OM aussi. (Rires.) Je suis vraiment très content, on est déjà à plus 15 000 places vendues (entretien réalisé mercredi 6 octobre, NDLR), j’espère que ça va monter parce que c’est pour une bonne cause. Et oui, je me tiens un peu fit, parce qu’il ne faut pas être ridicule quand on joue au Vélodrome, c’est une certaine pression. Et puis mon dernier match là-bas remonte à 2010.

Parlons-en, c’était le 8 décembre 2010, en Ligue des champions avec Chelsea. Vous gardez quel souvenir de votre seul match à l’Orange Vélodrome depuis votre départ de l’OM ?Je m’en souviens très bien. Il a été très, très, très, très difficile pour moi. C’est l’une des rares fois où même si j’avais eu l’opportunité, je n’aurais pas pu marquer. J’aurais préféré faire une passe plutôt que de marquer. Je sortais d’une longue période de maladie, j’avais eu la malaria, et puis la récupération avait été difficile. Mais je tenais vraiment à être présent pour ce match. Je ne pouvais pas le rater.

Il y a aussi ce geste de vos coéquipiers à l’échauffement, qui vous laissent pénétrer seul sur la pelouse sans rien dire. (Rires.) J’étais tellement mal à l’aise, mais tellement. Ce n’est tellement pas moi. Mais ça reste un moment très sympa évidemment, très fort. J’ai apprécié, mais j’étais mal à l’aise. L’ovation à la sortie, on s’y attend, mais c’est toujours particulier. Ce sont des moments qu’on aimerait vivre tout le temps, en boucle. C’est à part.

Aujourd’hui, avec l’arrivée de Sampaoli, il y a une nouvelle philosophie, un nouvel élan. Le début de saison est plutôt bon. J’espère que ça va continuer, en tout cas je suis derrière eux.

Quels sont vos liens actuels avec Marseille et l’OM ?Je suis forcément tous les matchs, comme je l’ai toujours fait depuis mon départ. Je suis l’évolution du club. Aujourd’hui, avec l’arrivée de Sampaoli, il y a une nouvelle philosophie, un nouvel élan. Le début de saison est plutôt bon. J’espère que ça va continuer, en tout cas je suis derrière eux. J’espère qu’il fera mieux que l’année dernière et que l’OM va retrouver la C1.

Pour finir, on reparle de vous en ce moment à Marseille à propos de Bamba Dieng. El-Hadji Diouf a même dit de lui que « c’est un attaquant, un Didier Drogba ». C’est lourd à porter, mais vous validez cette comparaison ?
C’est un peu tôt, peut-être. Mais c’était peut-être un peu tôt aussi quand on me comparait à Jean-Pierre Papin à l’époque. Il faut bien commencer un jour, et si lui commence à cet âge-là aujourd’hui, pourquoi pas. En tout cas, je lui souhaite le meilleur. Ça va vite, très vite. Quand je vois ses performances, je me dis qu’il a du peps, il est adroit devant le but. Il est dans une équipe avec une bonne dynamique, donc pourquoi pas. C’est tout ce que je lui souhaite.

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Propos recueillis par Adrien Hémard

La billetterie pour le match des Héros, mercredi 13 octobre à 19h au stade Orange Vélodrome, est toujours ouverte.

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