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- Ajax-Naples (1-6)
Diable, pourquoi le Napoli est-il si fort cette saison ?
Toujours premier de son groupe après avoir torturé l’Ajax ce mardi soir en Ligue des champions (1-6), le Napoli est également en tête de Serie A et toujours invaincu cette saison. Pourtant, mi-août, personne ne voyait l’équipe de Luciano Spalletti à ce niveau.
Ce mardi soir, à Amsterdam, le Napoli est devenu high après avoir fait la misère à son hôte du soir. Car pour la première fois de leur histoire, les Partenopei ont remporté leurs trois premiers matchs de poule, et pour la première fois, l’Ajax a encaissé six pions en Ligue des champions. Six pions et autant de signes de communion de la part du groupe de Luciano Spalletti, en atteste le but inscrit à la 33e minute de jeu du capitaine Giovanni Di Lorenzo (1-2), qui a couru tout droit dans les bras de son coach. Vêtu de son habituel survêtement, comme pour faire corps avec ses joueurs, Mister Spalletti a célébré le quatrième but des siens d’un signe de croix suivi d’un baiser au pouce. La déculottée collective s’est terminée par le but de Giovanni Simeone, lequel a exulté comme s’il avait marqué le premier but de sa carrière. Des images qui parlent d’elles-mêmes, et montrent bien pourquoi cette équipe est tout simplement imprenable depuis le début de saison.
Recrues brillantes et tauliers émergeants
« Une équipe stellaire pour une performance cosmique. Je suis fier de vous ! Forza Napoli pour toujours ! » Voilà les mots avec lesquels Aurelio De Laurentiis a décrit la performance de ses gars contre l’Ajax. Le boss du club napolitain est fier de ses joueurs, mais aussi un peu de lui, surtout au vu des critiques reçues durant l’été. Normal, celui qui est réputé pour être radin et pas toujours fin stratège a laissé partir Lorenzo Insigne, Dries Mertens, Kalidou Koulibaly ou encore Fabián Ruiz, et a tardé à recruter. Suffisant alors pour se demander s’il en était fini des ambitions napolitaines à l’approche de la reprise de la Serie A mi-août. Que dalle, après 8 matchs de championnat et trois de C1, le recrutement du directeur sportif Cristiano Giuntoli s’avère beaucoup plus malin qu’il ne le paraissait. Car en plus d’avoir doublé tous les postes, les recrues se sont rapidement montrées au niveau. Que ce soit celui qu’on ne présente déjà plus, Kvacha Kvaratskhelia (13 matchs, 6 buts et 3 passes décisives), le Sud-Coréen Kim Min-jae, élu joueur du mois de septembre en Serie A, ou les deux derniers arrivants – Giacomo Raspadori et le supersub Simeone – qui ont plus qu’assuré l’intérim de Victor Osimhen depuis un mois.
Pour ce qui est de la succession d’Insigne, Mertens et Koulibaly, elle s’est faite rapidement, et assez naturellement. Ce que ni les supporters ni Di Lorenzo n’avaient anticipé. « De grands joueurs sont partis, mais cela a responsabilisé tout le monde. Personne ne s’attendait à cet impact des nouveaux joueurs et à cette entame en Ligue des champions », expliquait le capitaine après le match contre l’Ajax. Di Lorenzo, justement, fait partie des tauliers qui ont confirmé ou émergé depuis le premier match de Serie A gagné à Vérone le 15 août. Il y a aussi Mário Rui, Stanislav Lobotka, Piotr Zieliński, et André-Frank Zambo Anguissa, qui marche sur l’eau depuis que le Napoli a levé son option d’achat en mai dernier. Des joueurs peu habitués à la lumière et aux compliments dithyrambiques, mais sur qui Luciano Spalletti peut compter, à la fois dans le vestiaire et sur le rectangle vert.
Ultracomplémentaires, Lobotka, Zieliński et Anguissa forment la pierre angulaire du jeu napolitain, dictant le tempo d’une équipe qui peut se transformer en rouleau compresseur. Grâce à ça, les Partenopei ont pris l’habitude de plier rapidement les rencontres, permettant à Spalletti de faire souffler, tourner son effectif tout en instaurant une concurrence positive. L’idéal pour que cette jeune équipe (25,8 ans de moyenne d’âge) continue à être performante en championnat comme en C1. À ce stade, deux questions restent encore en suspens : jusqu’où peut aller cette équipe ? Et est-ce que Tanguy Ndombele va lui aussi se mettre à briller ? Ce mardi, il a aussi un peu participé à la fête, en envoyant une frappe sur la barre en fin de match.
Par Maxime Renaudet, à Naples