- Mondial 2022
- 8es
- Pays-Bas-USA (3-1)
Denzel Défrise !
Mal entré dans son Mondial, Denzel Dumfries a réalisé une superbe prestation ce samedi face aux États-Unis, compilant deux passes décisives et un but. Après tout, il vaut mieux être en forme après les poules que pendant.
Depuis son dernier match de poules, face au Qatar mardi, Denzel Dumfries a eu le temps de bosser ses poncifs. Le piston néerlandais a pris le fameux « c’est une autre compétition qui commence » au pied de la lettre. Et heureusement. Pas franchement brillant, voire carrément décevant, depuis le début du tournoi, le joueur de l’Inter Milan s’est pointé ce samedi au Khalifa International Stadium, et est l’artisan majeur de la victoire des Pays-Bas ce samedi face aux États-Unis (3-1), en huitièmes de finale. Alors que les Oranje sont bousculés par les apôtres du soccer, Dumfries se distingue vite en centrant en retrait, alors que toute la défense américaine avait été aspirée par le but, permettant à Memphis Depay d’ouvrir le score. Juste avant la pause, on a droit à un quasi-copier-coller. Sauf que ce coup-ci, c’est Daley Blind qui bonifie l’excellent centre de son coéquipier.
Un début de compétition loupé
Pour parachever son énorme prestation, l’Interiste s’est même offert un but, son sixième en sélection, quelques minutes après la réduction de l’écart des USA. Histoire de bien faire comprendre à l’oncle Sam qu’il était temps de retourner chez soi. « Dumfries a été fantastique », a même glissé Virgil van Dijk après ce succès, au micro de beIN SPORTS. Cette grosse partition n’est pas étonnante quand on connaît ses qualités, mais l’est beaucoup plus compte tenu de ses trois premières performances dans ce Mondial qatari. Alors que Louis van Gaal a chamboulé son 4-3-3 pour un 3-5-2 cette année, il est clair que ce changement de système était censé mettre en valeur Dumfries. Mais jusque-là, il a eu du mal à assumer ce nouveau statut. De mauvais choix, peu de centres, des erreurs de placements et une fiabilité défensive discutable… bref, le Néerlandais était encore sur la lancée de sa saison avec l’Inter.
Tendance à l’inconstance
Pourtant, c’est dans un 3-5-2, sous la houlette de Frank de Boer, que le piston avait explosé lors de l’Euro 2021, notamment lors des deux premiers matchs, où il avait claqué deux buts et délivré un caviar. Malgré l’élimination prématurée en huitièmes de finale par la Tchéquie, celui qui évoluait encore au PSV Eindhoven convainc les Nerazzurri, champions d’Italie, de miser sur lui pour compenser le départ d’Achraf Hakimi. Depuis, il s’est affirmé comme un taulier du groupe batave, même s’il fait parfois preuve de beaucoup d’inconstance. Au Qatar, Louis van Gaal a pu constater que son équipe n’a pas besoin d’un énorme Dumfries pour ne pas perdre. En revanche, si son piston est dans un bon jour, tout est plus simple.
Plutôt habitué à gagner sans être super sexy depuis le début du tournoi, le latéral a teasé la montée en puissance de sa sélection : « Je pense qu’on a bien joué, mais qu’on peut encore progresser. Le plus important dans cette phase de la compétition, c’est de gagner. Je suis très fier de notre équipe et de l’esprit guerrier qu’on a montré. Ce soir, on va regarder le match, mais on va profiter de cette victoire », a-t-il affirmé après la rencontre. Il y a quatre ans, on a bien appris que pour gagner un Mondial, « bien jouer » n’était pas toujours nécessaire. En revanche, être réaliste, oui.
Par Léo Tourbe