S’abonner au mag
  • International
  • FIFA

Cinq remplacements et puis quoi, encore ?

Par Mathias Edwards
4 minutes
Cinq remplacements et puis quoi, encore ?

Pour permettre à certains championnats d'être menés à terme, la FIFA a obtenu un changement des lois du jeu, autorisant cinq remplacements en cours de match. L'instance prouve ainsi que continuer à jouer au football durant l'épidémie de Covid-19 est une hérésie.

La nouvelle est tombée ce 8 mai, sans émouvoir grand monde, ni enflammer le moindre débat. L’IFAB (International Football Association Board, qui régit les lois du jeu) a décidé d’adopter une proposition de la FIFA, autorisant chaque équipe à effectuer cinq remplacements par match, plus un sixième en cas de prolongation. Cet amendement de la loi 3, annoncé comme temporaire, n’est applicable qu’aux compétitions se terminant d’ici le 31 décembre. Autrement dit, la FIFA change les règles du jeu de football pour aider les championnats qui ont décidé de boucler l’exercice 2019-2020. En plus bref encore, les plus hautes instances du football encouragent les zinzins qui souhaitent jouer au football en pleine pandémie. Et cela pose problème à bien des égards.

Il y a l’évidence, d’abord : on ne change pas les règles en cours de compétition. En moyenne, les championnats ayant été interrompus au début de la crise du coronavirus ont été amputés de 10 journées, sans compter les différents tours de coupes – nationales et continentales – restant à disputer. Viennent ensuite les raisons qui ont motivé cet aménagement du règlement. Officiellement, il a pour but d’aider les équipes à faire face à un calendrier qu’on qualifie pudiquement de « condensé », que les fédérations concernées ont elles-mêmes mis en place. On récapitule : des fédérations choisissent de boucler des championnats en pleine pandémie, avec des cadences infernales – on parle de disputer plus de 10 matchs en un mois – à huis clos. Une fois cette décision actée, pour que l’affaire soit menée à bien, elles obtiennent une modification des lois du jeu sans laquelle elles estiment qu’une telle folie serait inconcevable. Preuve supplémentaire que ce football, qui n’est plus vraiment le nôtre, marche sur la tête.

Une partie de boules en 9 points

Dans un monde raisonnable, régi par le bon sens – soit tout ce que n’est pas le football professionnel actuel –, lorsqu’une compétition ne peut être menée à son terme dans des conditions acceptables, comme c’est ici objectivement le cas, on l’annule. Si vous êtes surpris par la nuit durant votre partie de pétanque, vous ne décidez pas que c’est celui qui mène à ce moment-là qui paiera l’apéro. La victoire en 13 points ne se transforme pas subitement en victoire 9 points à 7. On ne change pas les règles en cours de partie pour forcer le destin. Le football ne se joue pas dans des stades vides, ni en ayant la possibilité de changer la moitié des joueurs de champ durant une partie. Et si cela devient une obligation, c’est que la décision de continuer à jouer coûte que coûte est une erreur. Comme balancer ses boules dans la pénombre.

Et si, au vrai, cet amendement annoncé par la FIFA comme temporaire était une lugubre opportunité pour l’organisme sis à Zurich de mettre en place une mesure qu’elle fomente depuis un moment déjà ? La question est plus que légitime, et se la poser ne fera pas de vous une Juliette Binoche du football. Cela fait en effet des années qu’à la demande de certains entraîneurs (dont Thomas Tuchel), les différentes instances militent pour plus de remplacements. Un premier pas a d’ailleurs été franchi la saison passée, avec l’autorisation d’un changement de joueur supplémentaire durant la prolongation. Selon ses défenseurs, bien souvent adeptes d’un football dans lequel la dimension physique prend le pas sur le reste, la mesure permet d’avoir plus de joueurs frais, donc plus de spectacle. À l’inverse, pour les gens qui aiment le football, la fatigue physique, le dépassement de soi, les corps perclus de crampes qui vont au-delà de leurs limites pour arracher un résultat, font partie de la dramaturgie d’un grand match de football. Mais à une époque où les matchs sont arbitrés par des images ralenties, et où les supporters ne sont qu’accessoires, ces considérations sportives ne sont, hélas, que péripéties.

Dans cet article :
Dans cet article :

Par Mathias Edwards

Articles en tendances
Logo de l'équipe France
Les notes des Bleus
  • Ligue des nations
  • J5
  • France-Israël (0-0)
Les notes des Bleus

Les notes des Bleus

Les notes des Bleus
00
En direct : France-Israël (0-0)
  • Ligue des nations
  • J5
  • France-Israël
En direct : France-Israël (0-0)

En direct : France-Israël (0-0)

En direct : France-Israël (0-0)

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

C'est une putain de bonne question !

Comptez-vous regarder Italie-France Dimanche soir ?

Oui
Non

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • Pronostic Foot 100% Gratuits ! + de 100 Matchs analysés / semaine

Watford