- Coupe du monde 2014
- Groupe E
- France/Honduras (3-0)
Les Bleus découpent le Honduras
Dans la continuité de ce qu'elle a montré en préparation, la France a dominé sans soucis une équipe du Honduras plutôt inoffensive (3-0), grâce à deux buts et demi de Benzema. Une entrée en douceur parfaitement gérée.
France – Honduras (3–0) K. Benzema (44′), K. Benzema (48′), K. Benzema (72′) pour France
« Et 1, et 2, et 3-0 » . Les supporters français vont un peu vite en besogne, mais le principal est là : les Bleus n’ont pas failli. Autre compétition, autre continent, autre génération. L’équipe de France brésilienne est entrée du bon pied dans sa Coupe du monde, en dominant un Honduras très faiblard et réduit à dix juste avant la mi-temps (3-0). Moment où la France, largement dominatrice, mais malheureuse face au but, a fini par trouver la faille : faute évidente sur Pogba, pénalty transformé par Benzema et ouf de soulagement pour Didier Deschamps. Le match piège n’a pas eu lieu : compacts, sereins, concentrés, patients, les Bleus ont livré le match qu’il fallait. Et surtout, sans perdre leurs nerfs quand les Honduriens, sans argument, ont mis un peu plus que le pied sur le ballon. À l’exception de Paul Pogba toutefois, qui a confirmé les seuls doutes à son sujet : sa capacité à gérer ses émotions. Sandro Ricci, l’arbitre brésilien du jour, aurait pu l’exclure avant la demi-heure de jeu s’il avait voulu. Autre point négatif : la blessure musculaire de Cabaye. L’essentiel est là : sur une bonne dynamique, la France a gagné son premier match de Coupe du monde depuis la finale de Berlin. À confirmer face à un adversaire plus sérieux.
Des barres, de la bagarre et un péno peinard
Après deux jours de pluie intense, c’est sous un ciel plus dégagé que Porto Alegre accueille les petits Bleus et ceux du Honduras. Alors que les supporters de l’Internacional et de Grêmio montrent massivement leurs couleurs dans et autour du stade, la première info de la rencontre tombe au Beira-Rio : Griezmann est le onzième homme de DD. Et tant pis pour l’excellente préparation d’un Giroud au visage fermé. En face, El Profe Suárez ne change pas son 4-4-2 « agressif, mais pas que » . Premier couac dans l’organisation : les hymnes passent à la trappe. Tant pis, le petit clan cocorico improvise une Marseillaise, déploie une banderole « Zlatan we miss you » et lance une ola d’entrée. Apparemment pas remis des éditions 1986, 1998 et 2006, les spectateurs brésiliens prennent clairement partie pour le petit poucet hondurien. Sifflets pour les Bleus, « olééé » à chaque passe de la H, applaudissements pour le carton jaune d’Évra. Ça a le mérite d’être clair.
Le contexte est hostile et le début de match timide. Un premier centre de Debuchy permet quand même de prendre la température : Valladares, le portier centre-américain, a les mains savonneuses. À droite, Petit Vélo est le plus actif. Un coup franc, un deuxième, un troisième. Matuidi est au second ballon, mais Valladares et la barre se mettent sur le chemin du tir du Parisien. La France s’installe progressivement dans le camp adverse, Valbuena navigue d’un côté à l’autre et met un peu de désordre dans les deux lignes de quatre honduriennes. Griezmann en profite pour se débarrasser du marquage et poser sa tête aux cinq mètres : barre, épisode 2. La H s’ose alors à une attaque et passe tout près de prendre un contre assassin, mais le coup de caboche de Benzegol passe au-dessus. La demi-heure de jeu approche quand Pogba craque : piétiné par Palacios, il répond par un coup de latte au sol. Bousculades, « hijos de puta » des fans honduriens : ouf, ce n’est que jaune. La frayeur passée, les Bleus repartent à l’abordage. Griezmann dribble et sert Évra, dont le centre est contré de justesse. Rebelote de l’autre côté avec la Bûche. L’ouverture viendra finalement de l’axe : Cabaye ouvre joliment pour Pogba, bousculée dans le dos par l’ami Palacios. Deuxième jaune, rouge, péno. Transformé peinard par Benzema (45e). Le plus dur est fait.
Benzema, Benzema, Ben-Ben-Ben-Ben Benzema
Ça a été long à se débloquer, mais la bande à Deschamps n’a jamais été mise en danger par des Honduriens très limités quand il s’agit de construire. En 45 minutes, capitaine Lloris n’a eu qu’une petite sortie aérienne à effectuer. Bon signe. Luis Suárez lance deux nouvelles têtes au retour des vestiaires : Osman Chávez derrière et Boniek Garcia au milieu, qui met taquet sur taquet pour son apparition sur le pré. 48e minute de jeu et c’est l’heure de la « Goal Line Technology » : Cabaye (encore lui) ouvre pour K-Rim qui reprend de volée. Poteau, puis csc de Valladares. But, pas but ? C’est finalement validé par la technologie, alors qu’à l’œil nu le ballon ne semblait pas être entré. Bon. La France n’a plus qu’à dérouler, et Pogba (remplacé par Sissoko) à aller se détendre et réfléchir un peu sur le banc. L’occasion est belle d’engranger de la confiance, de soigner le goal average et de faire le spectacle. Idéalement placé face à la cage, Benzema perd l’équilibre et bute sur Valladares.
Ce n’est que partie remise. Les Bleus insistent sur les côtés et envoient centre sur centre dans la surface. Le tir de Matuidi passe du mauvais côté du poteau, celui de Benzema, tout en puissance, se loge sous la barre (72e). Pour sa première Coupe du monde, l’attaquant du Real Madrid, plus grande star du groupe depuis le forfait de Ribéry, débute en fanfare. Une mauvaise nouvelle quand même, la sortie sur blessure de Cabaye, précieux ce soir. Le Parisien est remplacé par Mavuba, qui d’un tacle approximatif offre à Costly la seule petite occasion hondurienne de l’après-midi. « On est chez nous, on est chez nous » : le « kop » français fait la fête et prend la gestion de l’ambiance au Beira-Rio, pendant que Giroud grignote un bon quart d’heure de jeu. Sans prendre de risque, l’équipe de France finit sur une partie de passe à dix. Vivement la suite.
Par Léo Ruiz, à Porto Alegre