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Cristiano Ronaldo, sang pour cent
En plus d'avoir offert la victoire au Portugal en Suède (0-2), Cristiano Ronaldo est devenu le deuxième joueur de l'histoire à dépasser la barre mythique des 100 buts inscrits en sélection. Immense.
19 novembre 2013. Victorieux 1-0 lors du barrage aller, le Portugal se rend à la Friends Arena de Solna avec l’envie de voler à la Suède l’un des derniers tickets pour le Mondial 2014. Problème, Zlatan Ibrahimović est dans un grand soir et claque un doublé pour donner l’avantage aux siens. C’est là que Cristiano Ronaldo enfile son costume préféré : celui de sauveur de la nation. Le Portugais plante alors un triplé et permet à la Selecção de composter son billet pour le Brésil. Un match XXL qui permet au passage à l’attaquant, alors au Real Madrid, de coiffer au poteau Franck Ribéry – pourtant vainqueur de la Bundesliga et de la C1 – dans la course au Ballon d’or. Mieux : avec ce triplé, CR7 égale Pedro Miguel Pauleta et devient co-meilleur buteur de l’histoire de son pays avec 47 réalisations.
Sept ans après, Cristiano Ronaldo est revenu mardi soir à la Friends Arena – où il ne s’est définitivement pas fait d’amis – pour un match de la Ligue des nations. L’attaquant de la Juventus a encore décidé d’écrire l’histoire dans l’enceinte de l’AIK en devenant le deuxième joueur de l’histoire – après l’Iranien Ali Daei – à passer la barre des 100 buts en sélection. Et de fort belle manière, puisque le Portugais a rappelé qu’il savait encore tirer les coups francs en envoyant un bijou dans la lucarne d’un Robin Olsen impuissant. Avant de doubler la marque d’une frappe surpuissante pour montrer que, pour lui, la marque des 100 pions n’est déjà que du passé.
1️⃣0️⃣0️⃣ Cristiano Ronaldo inscrit son 100e but avec le Portugal sur coup franc !Suivez le match en direct : https://t.co/HKnevBpxDF#SUEPOR #lequipeFOOT pic.twitter.com/KN2QEMQ9mp
— la chaîne L’Équipe (@lachainelequipe) September 8, 2020
Avec CR7, c’est bien aussi
Fernando Santos avait prévenu en conférence de presse avant la rencontre face à la Suède : « Aucune équipe au monde ne peut être meilleure quand son meilleur joueur n’est pas là. » Pourtant, ce que le Portugal avait montré contre la Croatie (4-1), en l’absence de son habituel capitaine, tendait à prouver le contraire. Avec notamment des jeunes (Bernardo Silva, Bruno Fernandes, João Félix) qui ont paru jouer de manière libérée, ce qui n’est pas toujours le cas lorsque CR7 est sur le terrain. Un constat qui avait déjà été fait lors de la dernière Ligue des nations où le Portugal avait parfaitement maîtrisé, sans Cristiano Ronaldo, une poule composée de l’Italie et de la Pologne. Cette fois, l’attaquant de la Juventus a rappelé une nouvelle fois qu’il n’y avait pas meilleur que lui pour débloquer une situation, quand les autres Portugais galèrent face au but. Alors oui, le Portugal n’a pas affiché la même maîtrise que face à la Croatie, mais cela a plus été du fait d’une adversité plus féroce, de la sortie sur blessure de Bernardo Silva et de la fatigue accumulée que de la présence de CR7.
Ali Daei dans le viseur
Quoi qu’il en soit, les « jeunes » vont bien devoir s’adapter à la présence de Cristiano Ronaldo. Car si le Portugais devrait continuer à manquer certains matchs amicaux pour garder au frais ses jambes – certes musclées – de 35 ans, il n’est pas près de lâcher la main de sitôt. Il faut dire que le natif de Funchal a un objectif en tête depuis plusieurs mois maintenant : battre le record de but en sélection de l’Iranien Ali Daei (109 réalisations). Une marque qui semblait longtemps inatteignable, le deuxième au classement avant l’arrivée de CR7 étant Ferenc Puskás avec… 84 buts. La question n’est désormais plus de savoir si Cristiano Ronaldo va réussir à battre ce record, mais plutôt de savoir quand il va le battre, puisqu’il pointe désormais à 101 pions. Fou. Totalement fou.
Alors oui, CR7 a eu besoin de 165 sélections pour dépasser la barre des 100 buts, quand Ali Daei a planté les siens en 109. Oui, Ferenc Puskás a un ratio de 0,99 but par match en sélection avec la Hongrie quand celui de Cristiano Ronaldo n’est lui « que » de 0,61 (soit le même que celui de Didier Drogba, Neymar ou encore Romelu Lukaku, mais mieux que Messi qui a, lui, un ratio de 0,51 avec ses 70 pions en 138 sélections). Oui, l’ancien du Sporting Portugal a planté des quadruplés face à la Lituanie et Andorre et des triplés contre les îles Féroé et l’Arménie. Autant d’arguments auxquels les amoureux portugais pourraient répondre avec la statistique de 84 buts inscrits lors d’un match officiel. Ou bien en rappelant que Ali Daei avait, lui, planté un quintuplé face au Sri Lanka et un quadruplé contre le Népal. Ils pourraient encore citer les exemples récents des triplés face à l’Espagne lors de la Coupe du monde 2018 ou celui contre la Suisse en demi-finales du Final Four de la Ligue des nations 2019. Sans parler des pions inscrits face à la Hongrie et au pays de Galles pour permettre au Portugal d’atteindre la finale de l’Euro 2016, avant de laisser ses coéquipiers faire le boulot sans lui. Et finalement, peu importe face à qui et comment Cristiano Ronaldo a marqué ses buts. À la fin, il ne reste que la trace laissée dans l’histoire du football mondial. Et celle-ci est immense. Et elle le sera encore un peu plus dans les prochains mois, lorsque Ali Daei ne sera plus qu’un lointain souvenir.
Par Steven Oliveira