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Coupe du monde : la fiche de l’Iran
Après avoir battu la Corée du Sud lors d'un match couperet, la Team Melli est de retour en coupe du monde. Avec Carlos Queiroz aux commandes, l'Iran espère faire mieux que lors des éditions 1998 et 2006. Mais ce sera bien compliqué, du terrain jusqu'à la buanderie.
* Le onze type (4-3-3) et le sélectionneurAhmadi – Heydari, Hosseini, Montazeri/Sadeghi, Beikzadeh – Teymourian, Nekounam, Pooladi – Shojaei, Ghoochannejhad, Dejagah. Sélectionneur : Carlos Queiroz (Portugal)
* Comment ils devraient jouerMalgré son animation de départ en 433, la Team Melli va aborder ce mondial en sachant pertinemment qu’elle subira le jeu face à l’Argentine, au Nigeria et la Bosnie. Très loin des Liban, Qatar et autre Ouzbékistan, sélections contre lesquelles les Iraniens se sont pris pour Messi ou Iniesta pendant les qualifications. Très disciplinée depuis l’arrivée de Carlos Queiroz à sa tête, la Team Melli propose toute son expérience dans l’axe de la défense et au milieu de terrain. Devant et sur les côtés, c’est prime à la jeunesse dynamique. Des yuppies quoi ! Trivialement considéré comme le « Brésil de l’Asie » , l’Iran va pourtant venir au pays de Romário regroupé, prêt à jaillir à la moindre opportunité de contre-attaque. Lors du match décisif remporté à Séoul contre la Corée du Sud, les Iraniens avaient quand même essuyé 20 tirs pour finalement l’emporter 1-0, sur cadeau de la défense adverse. Enfin, les petits frissons pourraient venir de la percussion du joueur de Fulham, Ashkan Dejagah, et de la créativité de Sardar Azmoun, petit prodige de 19 piges et benjamin de la sélection.
* Le portrait-robot– 35% hipster, maîtrise minutieuse de la pilosité
– 15 % Laurent Romejko, chantre du mot le plus long- 20% Philippe Montanier, chantre du fameux Barça du Nord
– 20% Tetra-Pak, maillots recyclés pour le match d’après. Échanges avec l’adversaire interdits, par décret officiel.- 5% Amanda Lear, opérations de changement de sexe autorisées en Iran par fatwa. Eh ouais.
– 5% Freddie Mercury, descendant d’Iraniens ayant fui en Inde après l’islamisation de la Perse. D’où, sans doute, la belle maîtrise de la moustache, aussi, pour Freddie.
* La stat à la con10 – comme le nombre de clean sheets enregistrées par la Team Melli pendant les qualifications. C’est autant que le dauphin de Premier League, Liverpool.
* Trois bonnes raisons de les supporter– Uhlsport, équipementier de l’Iran. Pour toi, c’est la marque des épopées européennes de l’AJA ou tes ballons d’entraînement du mercredi après-midi. Tu regrettes d’ailleurs les belles heures de Duarig alors que tu applaudis le retour au premier plan de Patrick, avec Guingamp. Des nouvelles de Line 7 ?
– Du caractère. Carlos Queiroz s’est fait plaisir à la fin du match décisif à Séoul, en célébrant la qualif’ par un majeur tendu en direction du banc sud-coréen.- Parce qu’un Team USA / Team Meli en quarts de finale serait un beau méli-mélo.
* Trois bonnes raisons de les détester– Une circulaire officielle sur les coupes de cheveux autorisées au sein de l’équipe. On ne bride pas la créativité, surtout pour des « Brésiliens de l’Asie » de passage au Brésil.
– L’absence du « Maradona de l’Asie » . Ali Karimi, sans doute le meilleur joueur iranien de l’histoire, ne sera pas du voyage au Brésil, car à la retraite depuis 2013. Malgré les sérénades répétées de Carlos Queiroz, « Maradonali » reste à la maison.
– Les joueurs se plaignent de leurs maillots Uhlsport, qui rétréciraient au lavage. Déjà qu’ils n’ont pas le droit de les échanger…
* Ce que Pelé dirait de l’équipe « L’Iran doit avoir une belle idée du football car ils sont fans de moi. En mai 1972, je me souviens avoir fait un match avec Santos en Iran, à Téhéran. Tous les joueurs et arbitres voulaient une photo avec moi. À la fin du match, imaginez qu’un joueur iranien m’a embarqué avec lui à l’hôpital pour l’accouchement de sa femme, qui s’apprêtait à donner naissance à un petit mec. Il s’appelle désormais Pelé. C’est vous dire à quel point je suis confiant pour cette équipe. » (ndlr : l’histoire est vraie, la citation fictive)
* Il aurait pu être brésilien, mais il est né à…Ardabil, perchée au nord de l’Iran, sur les bords de la Caspienne. Karim Ansarifard est grand, beau brun aux cheveux soyeux, et surtout un grand espoir du foot iranien. Nommé par la FIFA dans les joueurs à surveiller en 2012, cet attaquant à la coupe de surfeur carioca devrait bientôt débouler sur le Vieux Continent, en espérant que les chefs du régime le laissent partir. Pour information, Ali Daei, recordman mondial du nombre de buts en sélection nationale, devant Pelé, a aussi poussé son premier cri à Ardabil. Un bon présage.
* Mais pourquoi il n’est pas venu ?Même s’il se dit fan de foot, l’ancien président iranien Mahmoud Ahmadinejad ne montrera vraisemblablement pas sa silhouette de lutteur dans les stades brésiliens. Lors du sommet du G20 organisé à Rio en juin 2012, Dilma Roussef, ainsi que l’ensemble des chefs d’État, avait snobé le Gargamel perse. En guise de cérémonie protocolaire, Mahmoud avait juste posé avec ses immenses gardes du corps brésiliens et agacé les pontes du régime iranien, choqué par la légèreté de leur Mahmoud. Bref, un mauvais souvenir alors qu’Ahmadinejad et le Brésil s’étaient jusque-là, via Lula, rapprochés.
La prédictionLa Team Melli va a priori se ramasser dès la phase de groupes. Après un premier match nul dans tous les sens du terme contre le Nigeria (0-0), la sélection iranienne, trop respectueuse, va se prendre une volée contre l’Argentine (4-1, quadruplé de Messi et faute de main de Romero), avant de tomber sur la plus petite des marges contre la Bosnie de Miralem Pjanić (1-0). Un coup franc enroulé à la 90e et voilà. Carlos Queiroz criera d’ailleurs au complot arbitral pour une faute inexistante sur Džeko et un pénalty oublié en fin de première période. « La Fifa ne voulait pas de l’Iran. » Queiroz deviendra dès lors le Dennis Rodman du régime iranien. Sans les tatouages.
* Coefficient de résistance à la vie en favelaOriginaires d’un pays vallonné et montagneux, les Iraniens n’auront aucun souci à s’adapter aux collines sur lesquelles sont perchées les favelas. Ils savent définitivement crapahuter sur les pentes à 20%. En tant que membre éminent du Croissant d’Or de l’opium, avec le champion afghan et l’aspirant pakistanais, l’Iran et ses 5% de consommation mondiale d’héroïne (17 tonnes) peuvent gonfler le torse face aux trafiquants de la « Cité de Dieu » . Et si besoin, l’Iran peut même rajouter les poings de Mahyar Monshipour, aka « Little Tyson » , né à Bam et élevé à Poitiers, dans le 86. Pas rien.
Calcul et résultat : (20% + 5%) x (17+86) = 0,25 x 103 = 25,75%
* S’ils étaient un tube de l’été…Est-ce que tu viens pour les vacances ? de David et Jonathan, tube de l’été en France en 1988
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Par Ronan Boscher, avec Sam Oftadeh