- Coupe du monde 2018
- Groupe F
Coupe du monde 2018 : la fiche de la Suède
Par Andrea Chazy
Vingt-deux Golgoths taillés dans le chêne qui n’ont pas manqué de toucher du bois en barrages pour réussir à s’inviter dans le monde polaire accompagné par un gamin à la tignasse brillante. Non, ça n’a rien à voir avec un quelconque opus du monde de Narnia, c'est simplement la liste des 23 Suédois. Garantie sans Zlatan Ibrahimović.
La liste des 23
Gardiens : Robin Olsen (FC Copenhague), Kristoffer Nordfeldt (Swansea), Karl-Johan Johnsson (Guingamp)Défenseurs : Andreas Granqvist (Helsingborgs), Victor Lindelöf, (Manchester United), Mikael Lustig (Celtic), Ludwig Augustinsson (Werder Bremen), Pontus Jansson (Leeds), Emil Krafth (Bologne), Filip Helander (Bologne), Martin Olsson (Swansea)Milieux de terrain : Sebastian Larsson (Hull), Gustav Svensson (Seattle Sounders FC), Albin Ekdal (Hambourg), Emil Forsberg (Leipzig), Viktor Claesson (Krasnodar), Jimmy Durmaz (Toulouse), Marcus Rohdén (Crotone), Oscar Hiljemark (Genoa)Attaquants : Marcus Berg (Al Ain), John Guidetti (Alavés), Isaac Kiese-Thelin (Waslan Beeveren), Ola Toivonen (Toulouse)Sélectionneur : Janne Andersson.
Le onze type
Olsen – Lustig, Lindelöf, Granqvist, Augustinsson – Claesson, Ekdal, Larsson, Forsberg – Berg (cap.), Toivonen
L’analyse tactique :
On l’a vu face à l’Italie en barrages, ou même plus récemment en amical face au Danemark, la Suède n’est pas vraiment l’apôtre du beau jeu, du tiki-taka ou de n’importe quel style offensif cher à Zdeněk Zeman. Basés sur une défense compacte emmenée par la rugueuse paire Lindelöf-Granqvist, les hommes de Janne Andersson s’appliquent d’abord à ne pas laisser d’espaces à leurs adversaires, pour ensuite réussir à appuyer là où ça fait mal. Reste néanmoins que cette formation nordique a quelques atouts à faire valoir, notamment devant. Pour alimenter ses deux tours de contrôle que sont Berg et Toivonen, Andersson ne mise donc pas que sur de longs ballons en espérant que la défense adverse se troue. Outre l’axe toulousain Toivonen-Durmaz qui ravira les habitués du Stadium, les ballons chauds proviendront en grande partie d’Emil Forsberg qui est le véritable maître à jouer de cette équipe. Des muscles, de la taille, des cheveux blonds et un cerveau, voilà de quoi est composé le drakkar jaune et bleu qui compte bien répandre un peu de terreur sur les côtes russes. Même sans « celui qui était sûr d’y être » .
La stat à la con : 0,5
On veut bien concéder à nos amis suédois que leur championnat n’est pas à son zénith. Mais de là à ce qu’aucun joueur de l’équipe nationale ne soit issu de celui-ci, ce n’est pas vraiment une super pub pour l’Allsvenskan. Allemagne, Angleterre, France, Italie, États-Unis, Danemark et même Émirats arabes unis, et pas un seul qui vient du terroir. Non, ça fait vraiment tache. Car oui, un seul joueur de l’effectif joue en Suède, Andreas Granqvist, mais en deuxième division en revanche. Tout à l’envers.
Ce que pense Poutine de cette équipe
« Je vous avais pourtant demandé de ne faire entrer aucun Ukrainien sur mon sol. Virez-moi cette vermine ! » Maudits maillots jaunes.
Il aurait pu être russe, mais il est né à… Påarp
Peuplée de 853 848 âmes, la ville de Krasnodar a pendant cinq ans compté une personne de plus en ses murs en la personne d’Andreas Granqvist. Il aurait d’ailleurs pu jouer encore plus longtemps à Krasnodar s’il n’avait pas pris la décision de rejoindre Helsingborgs en janvier dernier. Difficile de savoir si Granqvist aimait Krasnodar pour sa qualité de vie, pour le challenge sportif qui consistait à marcher sur Nice en Ligue Europa ou pour les gros billets verts qu’il glissait sous son sommier à la fin du mois. Sûrement un peu des trois.
Le joueur frisson : Emil Forsberg
S’il ne sort pas d’une grosse saison avec le RB Leipzig en partie à cause de blessures, Emil Forsberg n’en reste pas moins l’atout de charme de la sélection suédoise. Outre sa mèche blonde extrêmement bien plaquée, le natif de Sundsvall est surtout le véritable meneur de jeu des Blågult. Depuis son couloir gauche, le droitier doté d’une bonne technique sublime tout ce qu’il touche et il n’y a aucune raison que ça change dans les jours à venir.
Le joueur qu’on n’a pas du tout envie de voir : John Guidetti
Son enfance au Kenya à taper ses premiers ballons dans les bidonvilles, son chambrage débile avec Layvin Kurzawa, son passage à City, ses aventures espagnoles… C’est simple, il n’y en a que pour sa gueule. À tel point qu’une chanson totalement nulle a même été faite en son honneur il y a quelques années, pas forcément la meilleure idée pour le faire redescendre sur terre. On ne nous a pas privés du Z pour se taper ton melon, John.
Le grand absent : Aviici
Oubliez la non-sélection du vétéran exilé aux States, l’absence de Tim Bergling est bien plus préjudiciable à la sélection suédoise. Son décès en avril dernier a profondément choqué tout le pays, et les joueurs suédois n’échappent pas à la règle. Si certains joueurs suédois ont des larmes plein les yeux au moment de l’hymne, ce ne sera donc pas seulement pour l’amour du maillot. Et puis, quelle chanson, Wake me up, quand même !
S’ils étaient un tube de l’été : The Hives – Come On
Nul doute que comme leurs compatriotes du groupe The Hives, les Suédois crieront soixante fois « Come On » en une minute avant chaque rencontre. Mais pas une fois de plus.
Pourquoi ils vont suivre la fin de la compétition depuis dans la fan zone de Moscou
En deuxième position avant de recevoir le Mexique lors du dernier match du groupe F, la Suède est confiante. En conférence de presse, l’incorrigible John Guidetti s’autorise même une petite vanne en direction des Mexicains : « S’ils pensent qu’ils vont nous faire l’amour, qu’ils se rappellent d’abord que nous ne sommes pas comme certaines filles de chez eux. » Un tacle qui fout en rogne Chicharito et les siens, bien déterminés à renvoyer chez eux leurs adversaires du jour. Alors qu’un 0-0 sans histoire se profile, l’ancien joker mexicain de Manchester United surgit et marque un but de la main. Malgré la VAR, le but est accordé et c’est bien le Mexique qui accompagne l’Allemagne en huitièmes. Dépités et dans l’attente d’une réponse de la FIFA à la suite de leur réserve d’après-match, les Suédois espèrent avoir gain de cause et décident de rester en Russie, au cas où. Les joueurs se rendent même à la fan zone de Moscou regarder les premiers matchs en compagnie de leur armée jaune et bleu. Mais la veille de leur potentiel huitième, la nouvelle tombe : c’est bel et bien le Mexique qui jouera. Le moral en berne, les joueurs d’Andersson décident alors de rentrer à la maison. Problème : le volcan islandais Eyjafjöll est entré en éruption au début de la compétition, rendant impossible les vols en direction de la Suède. Elle est pas mal finalement, cette fan zone.
Calendrier :
Suède – Corée du Sud
Lundi 18 juin, 14 heures, à Nijni Novgorod
Allemagne-Suède
Samedi 23 juin, 20 heures, à Sotchi
Mexique-Suède
Mercredi 27 juin, 16 heures, à Iekaterinbourg
Le fils d’Ibrahimović convoqué pour la première fois avec les espoirs de la Suède
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Par Andrea Chazy