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Comment je suis tombé amoureux de… (épisode 13)

Par Félix Barbé, Andrea Chazy et Antoine Donnarieix
7 minutes
Comment je suis tombé amoureux de… (épisode 13)

Parfois, il suffit d'une action pour tomber amoureux d'un joueur. En voilà trois qui nous ont tapé dans l'œil lors de cette semaine européenne.

Tetê (Shakhtar Donetsk)

L’action qui nous a fait tomber à la renverse :

À vrai dire, il faudrait plutôt parler d’une succession d’actions. D’abord, les préliminaires avec une frappe du gauche limpide qui passe entre les jambes de Raphaël Varane pour aller trouver le petit filet opposé de Thibaut Courtois (29e, 0-1). Ensuite, la phase d’amour passionnel avec une gestuelle tout en vélocité : sur le flanc droit de l’attaque, un crochet pour mettre dans le vent Casemiro, un deuxième pour prendre le dessus sur Marcelo, puis une puissante frappe du gauche repoussée par Courtois sur le maladroit Varane (33e, 0-2). Enfin, l’acte de jouissance : une délicieuse talonnade que validerait probablement Karim Benzema pour mettre au supplice Marcelo et servir sur un plateau d’argent Manor Solomon pour le but du K-O (42e, 0-3). Grâce à ses trois coups de génie, Mateus Cardoso Lemos Martins alias Tetê a fait vivre un cauchemar à la défense du Real Madrid pendant quatorze minutes chrono. Voilà le résumé d’une partie de jambes en l’air réussie.

Pourquoi il est si excitant :

Déjà, cet ailier du champion d’Ukraine en titre possède un blase absolu : Tetê, un surnom dans la lignée de ses compatriotes brésiliens devenus légendes comme Didi, Vava ou Nenê. Un surnom qui sonne aussi comme un homonyme de l’ancien défenseur latéral de l’OL, aujourd’hui à Fulham. En vue d’une éventuelle progression, ses 20 ans annoncent l’arrivée imminente d’un OVNI dans le football européen qui pourrait, à l’image de Douglas Costa, lui aussi révélé en Europe par le Shakhtar Donetsk, rejoindre une très grosse écurie s’il venait à reproduire des performances XXL de ce type. Et puis dompter le Real Madrid quand on endosse le numéro 14, cela fait historiquement penser à Johan Cruyff. Et si mettre à terre le Real n’était que le début de l’éclosion d’un prodige au plus haut niveau ? Rien que le fait d’y penser met l’eau à la bouche.

Et il vient d’où ?

Comme son aîné Douglas Costa, Tetê est passé par l’académie de Grêmio pour polir son football à partir de 2008. Natif d’Alvorada dans la périphérie de Porto Alegre, le milieu offensif passe les étapes à une vitesse supersonique et devient la star de l’équipe U17 en 2016, avec laquelle il inscrit 33 pions dans la saison. En 2019, il dispute la Copa América U20 avec le Brésil et tape dans l’œil du Shakhtar qui n’hésite pas à dépenser 15 millions d’euros pour s’acheter les services du diamant auriverde. Sans jamais avoir porté les couleurs de l’équipe première du Grêmio, Tetê s’est donc lancé dans l’aventure ukrainienne avec des ambitions plein la tête. Logique.


Florian Neuhaus (Borussia Mönchengladbach)

L’action qui nous a fait tomber à la renverse :

Il reste six minutes dans le temps réglementaire à disputer quand Florian Neuhaus s’apprête à faire frissonner les rares humains présents à San Siro. Le cadre est idéal, l’affiche entre l’Inter et son équipe du Borussia Mönchengladbach aussi. La remise au niveau du rond central de Marcus Thuram n’est pas encore arrivée que le jeune milieu de terrain allemand a déjà vu l’appel en profondeur de Jonas Hofmann dans le dos d’Arturo Vidal. Sans contrôle, Neuhaus expédie une passe laser qui fuse sur le gazon milanais et qui termine sa course à l’entrée de la surface de réparation. Une diagonale qui élimine au passage pas moins de 5 joueurs de l’Inter. La suite ? Hofmann n’a plus qu’à récupérer le cuir avant d’aller le glisser entre les jambes de Samir Handanovič. Insuffisant pour décrocher une victoire de prestige, mais avec ce caviar, Neuhaus a réussi à décrocher nos cœurs.

Pourquoi il est si excitant :

Parce que ce n’est pas la première fois que le jeu de passes de Neuhaus est loué. Reprenons cet Inter-Mönchengladbach, et rembobinons pour se retrouver à la 33e minute de jeu. Au cœur du jeu, dans le camp intériste cette fois, pour le voir délivrer un nouveau caviar aérien qui méritait meilleur sort. Parce que Neuhaus est aussi l’un des petits nouveaux du groupe de Joachim Löw avec la Nationalmannschaft, et qu’il a planté dès sa première sélection face à la Turquie le 7 octobre dernier. Parce qu’enfin le coéquipier d’Alassane Pléa n’a que 23 piges, mais ne brûle pour autant en aucun cas les étapes. Après une saison pleine en 2. Bundesliga en prêt au Fortuna Düsseldorf en 2017-2018, il a enchaîné sur deux années tout aussi remplies avec le Borussia Mönchengladbach où il a même pris part à la campagne de Ligue Europa la saison dernière. Avant donc de découvrir la C1 et l’équipe nationale cette année. Pour trouver une progression plus linéaire, il va falloir se lever de bonheur.

Et il vient d’où ?

Avant de faire les beaux jours des Fohlen et de son coach Marco Rose, Florian Neuhaus a tapé ses premiers ballons au VfL Kaufering entre 2003 et 2007, avant de bouger au TSV Munich 1860 jusqu’en 2016 pour terminer sa formation. Ce Bavarois de naissance (il est né à Landsberg am Lech, à 40 bornes de Munich) est aussi passé par les sélections nationales de jeunes avant de revêtir le maillot des A. Pour la petite histoire, en janvier dernier, il avait inscrit le but du mois en Bundesliga en lobant le gardien de Mayence de plus de 35 mètres. Cela présente suffisamment bien un homme.


Dominik Szoboszlai (Red Bull Salzbourg)

L’action qui nous a fait chavirer :

Alors que son équipe de Salzbourg était embarquée dans une bien sale affaire et s’apprêtait à rejoindre les vestiaires menée d’un but par le Lokomotiv Moscou, le Hongrois a sorti la baguette magique de sa boîte juste avant la mi-temps. Sur un corner joué en retrait par son partenaire Zlatko Junuzović, Szoboszlai a armé une lourde frappe flottante à l’entrée de la surface, qui – par une filouterie dont il a le secret – est retombée au centimètre près. Résultat ? Barre rentrante ! Ça valait bien une célébration avec la main derrière l’oreille… Et tant pis si seulement quelques fidèles étaient là pour lui crier leur amour.

Pourquoi il est si excitant :

Parce qu’en plus d’avoir un nom à faire gagner une partie de Scrabble, il a des statistiques qui peuvent faire pâlir un paquet de ses aînés. À même pas vingt ans (il les aura ce dimanche), il détient dans ses bagages une saison archi pleine bouclée l’année passée, lors de laquelle il a marqué à 12 reprises, et surtout délivré 18 passes décisives en 40 matchs toutes compétitions confondues. Loin d’être freiné par la Covid-19, il a démarré la cuvée 2020-2021 sur les chapeaux de roues, cumulant déjà quatre pions et six caviars délivrés en huit matchs. Il a notamment été le grand artisan du barrage de C1 gagné face au Maccabi Tel-Aviv, étant buteur à l’aller et au retour. Milieu gauche capable également d’évoluer dans l’axe, Szoboszlai possède un pied droit hors pair (quoi que le gauche n’est pas en reste), est un redoutable tireur de coup franc, et sa capacité à faire la différence dans les petits espaces est assez hallucinante. Bref, tout l’arsenal du milieu de terrain moderne.

Et il vient d’où ?

Recruté chez les Hongrois du MOL Fehérvár FC pour seulement 500 000 euros en 2017, alors qu’il n’avait encore que 16 ans, le milieu latéral en vaut aujourd’hui 50 fois plus, selon le site Transfermarkt. Après avoir fait ses classes dans les équipes de jeunes de Salzbourg et au FC Liefering, une formation de D2 autrichienne affiliée au Red Bull, il s’est réellement fait une place dans l’équipe première du champion d’Autriche à partir de la seconde moitié de la saison 2018-2019, moment où il a connu sa première cape en équipe nationale. Deux fois buteur avec la Hongrie sur les dix sélections qu’il a déjà connues, il ne devrait plus faire long feu à Salzbourg. Des bruits l’envoyaient en effet du côté d’Arsenal, voire de l’AC Milan dès cet été, deux destinations qui pourraient lui convenir. À moins qu’il ne décide de rejoindre le grand frère de l’empire Red Bull, du côté de Leipzig…

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