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Claude Puel : « Quand je vois mon parcours, je me dis que je suis un peu maso »
L’amour des bleus.
À 60 ans, Claude Puel vit un début de saison galère sur le banc de l’AS Saint-Étienne (20e de Ligue 1 après huit journées, aucune victoire, deuxième plus mauvaise défense), mais le Castrais assume la situation dans un grand portrait que lui consacre le magazine Vestiaires, en s’ouvrant d’abord sur son caractère : « Quand je vois mon parcours, je me dis que je suis un peu maso. Je suis allé là où pas un technicien sensé, qui a envie de faire carrière, ne serait allé. Parce qu’il n’y avait que des coups à prendre. Joueur, déjà, j’aimais qu’on me mette dans l’équipe la plus faible, pour me challenger. C’est un truc à la con, mais qui m’a toujours suivi, encore aujourd’hui. »
Dans le top 5 des entraîneurs ayant dirigé le plus de matchs de Ligue 1 (641), Puel avoue aussi avoir tout de suite su la difficulté de sa mission chez les Verts. « J’ai rejoint un club qui a vécu largement au-dessus de ses moyens, qui n’a plus de quoi honorer cette politique-là, qui se retrouve en grande difficulté financière, sans aucun possibilité de recruter à titre onéreux, qui doit au contraire faire baisser la masse salariale, et dans lequel il n’y a pas d’actif au niveau des joueurs, pas de jeunes qui ont été développés à part Saliba, déjà vendu, affirme-t-il. Ce qui est réalisé depuis deux ans, à Saint-Étienne, dans les conditions dans lesquelles cela est réalisé, c’est assez exceptionnel. Il y aurait tant de choses à dire et de belles histoires à raconter ! Parfois, j’essaye d’expliquer, mais bon… On ne retient que « ils ont gagné » ou « ils ont perdu », c’est comme ça. C’est un travail ingrat, car les gens ne savent pas. Ils voudraient qu’on joue l’Europe, alors qu’on est en mission de sauver le club (sic) et notamment financièrement, en dégageant des actifs avec le développement de jeunes joueurs. Avant que d’autres profitent, plus tard, de notre travail… En attendant, je dois continuer à avancer, le plus souvent dans l’adversité et l’incompréhension, en essayant de ne pas faire porter tout ce poids aux joueurs ni au staff. »
Et à l’horizon, le derby.
MB