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Ciel, mon Mertens !
Buteur avec Naples face à l'Inter samedi soir en Coupe d'Italie, Dries Mertens est devenu le meilleur artilleur de l'histoire des Partenopei, avec 122 buts plantés. Logique, pour un petit homme de grand talent, dont la résilience, la polyvalence et l'inimitable patte technique constituent l'un des atouts maîtres du Napoli de la dernière décennie.
À le voir sauter dans les bras de Lorenzo Insigne, on se dit que ce gars-là appartient à cette catégorie de types impossibles à détester. Servi par son compère italien, Dries Mertens vient de marquer face à l’Inter son 122e but avec le Napoli, un pion qui permettra aux siens de voir la finale de la Coupe d’Italie face à la Juve le 17 juin prochain. Marek Hamšík et Diego Maradona (respectivement 121 et 115 buts avec Naples) sont officiellement dans le rétro, et le Belge rayonne d’une joie communicative. Dries Mertens, 33 ans, mesure sans doute intérieurement le chemin parcouru, tandis que ses autres coéquipiers se précipitent pour l’enlacer. De fait, à Naples, savourer un but de Mertens a toujours quelque chose de spécial. Sans doute parce que le bonhomme n’est pas tout à fait un attaquant comme les autres.
Mertens en mutation
L’efficacité statistique du Belge est presque paradoxale. Depuis son arrivée au Napoli en 2013, Mertens est devenu l’un des attaquants les plus sous-cotés du football continental. Souvent joker de luxe sur l’aile gauche à ses débuts sous les ordres de Rafael Benítez, replacé avec succès à la pointe de l’attaque par Maurizio Sarri, il a également évolué en retrait d’Arkadiusz Milik dans le 4-4-2 d’Ancelotti. Cette année, on l’a surtout vu alterner en pointe avec le Polonais, les deux joueurs se partageant le poste d’attaquant axial. Résultat ? Sept saisons, 310 matchs toutes compétitions confondues, 122 buts marqués et aucune sortie de route médiatique au compteur.
Après avoir planté 28 et 18 banderilles en championnat lors des exercices 2016-2017 et 2017-2018, Mertens aurait pourtant pu revendiquer bruyamment une place de titulaire dans l’axe de l’attaque des Partenopei. Il n’en fut rien. Peut-être parce que Dries Mertens n’a jamais donné l’impression de ne penser qu’à sa gueule. Titulaire ou remplaçant, sur un côté ou en pointe, Mertens assure. Un point, c’est tout. Sa flexibilité, son sens du collectif et son adaptabilité sont inégalées au sein du club azzurro, et les buts seuls ne rendent pas justice à son influence : la saison dernière, le Belge avait d’ailleurs fini deuxième meilleur passeur de Serie A derrière Papu Gómez, avec onze passes décisives à son actif.
Sous le ciel de Naples
Retranscrire l’importance de l’ex-ailier du PSV à travers une enfilade de chiffres n’en resterait pas moins tristounet. Rangez les records et les feuilles de stats au placard et ouvrez simplement les yeux : voir jouer Dries Mertens est un privilège, et Naples le sait. Pluriel, le style de jeu du Belge lui permet de conjuguer les gestes d’instinct, avec un football plus cérébral et réfléchi. Capable d’enchaîner les cassages de reins, les appels en profondeur vicelards, les une-deux éclairs, les dribbles furieux et les passes ciselées, Mertens a la tête et les jambes. Son but signature, une frappe enroulée du droit qui vient se loger dans la lucarne du gardien adverse, dénote aussi un goût certain pour l’esthétisme, qui ne pouvait que ravir les tifosi napolitains.
Des supporters auxquels le Belge n’a jamais cessé de jurer son allégeance, même si certains observateurs l’annonçaient dernièrement en partance pour l’Inter, alors que les joueurs azzurri s’étaient notoirement chauffés avec leur direction ces derniers mois. « Je ne demande qu’à rester à Naples, confiait le joueur en octobre dernier. Je suis belge, certes, mais presque italien maintenant ! J’ai l’habitude de la vie italienne : je suis toujours dehors, je profite du soleil, des cafés, de la gastronomie… En revanche, je ne me vois pas signer pour un autre club italien. Ce serait étrange. À Naples, je me sens chez moi. » La vie fait parfois bien les choses : il se murmure désormais que Dries Mertens va prolonger le plaisir en Campanie. Pour sans doute continuer de marquer encore et encore, sous un soleil napolitain qui lui convient si bien.
Par Adrien Candau
Propos de Mertens issus de la RTBF.