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Christophe Galtier au PSG, un nouvel air

Par Clément Gavard, au Parc des Princes
6 minutes
Christophe Galtier au PSG, un nouvel air

Après une longue attente, Christophe Galtier a été officiellement nommé entraîneur du Paris Saint-Germain ce mardi après-midi. À l'occasion d'un premier grand oral face à la presse au Parc des Princes, le technicien de 55 ans n'a pas voulu enfiler le costume du sauveur, préférant insister sur l'importance de pouvoir avancer ensemble, c'est-à-dire avec Luis Campos et les dirigeants parisiens. Il n'a cependant pas hésité à faire de belles promesses, basées sur la discipline, le collectif et l'envie d'envoyer du jeu. Un discours travaillé et préparé, en attendant la vérité du terrain.

C’était le premier jour du reste de la vie d’entraîneur de Christophe Galtier, et aussi la fin d’un secret de polichinelle dont on aura attendu pendant trop longtemps la révélation officielle. Ce mardi après-midi, il était question de mettre fin à ce faux suspense pour le Paris Saint-Germain, et de faire une bonne première impression pour son nouveau technicien. Celui-ci a débarqué dans l’auditorium situé dans les entrailles du Parc des Princes quasiment à l’heure annoncée, vers 14h03, dans un costume cravate inhabituel pour l’ancien coach niçois et aux côtés de Nasser al-Khelaïfi, tout sourire et lançant les hostilités en dégainant les traditionnelles formules de politesse pour saluer le départ de Mauricio Pochettino. Galtier, lui, avait préparé un petit monologue d’introduction avant de devoir répondre aux questions des journalistes installés dans une salle de presse beaucoup moins bondée qu’à l’occasion des présentations de Neymar, Lionel Messi et autres stars parisiennes.

Aucun joueur ne sera au-dessus de l’équipe. S’il y en a un qui sort du cadre, il sera écarté.

Un discours qu’il avait sans doute répété à de nombreuses reprises devant un miroir ce dernier mois, entre ses rendez-vous avec Luis Campos, dont la présence « a été déterminante » dans son choix, et les rumeurs envoyant Zinédine Zidane à Paris, malgré un nouveau démenti d’Al-Khelaïfi cet après-midi. Bref, son heure était enfin venue. Celle de basculer dans un nouveau monde, une autre dimension, avec un grand oral minutieusement préparé, peut-être même trop. « Vous dire que je suis ému, oui. Vous dire que je suis fier, oui. Je suis arrivé il y a 45 minutes au Parc des Princes, qui est un symbole du football français. Et quand vous faites face à la phrase« Ici, c’est Paris », vous sentez toutes les attentes des spécialistes et des supporters, a-t-il commencé sous les yeux de Campos et Jean-Claude Blanc, le directeur exécutif adjoint du club de la capitale, tous deux assis au premier rang. Je sais la responsabilité qui m’est donnée, celle de faire en sorte que le PSG vive une grande saison et fasse de grands matchs. Je m’y suis préparé et si j’ai accepté ce poste, c’est que j’en suis capable. Mais il va falloir travailler tous ensemble dans le bon sens. Seul, c’est très difficile. Ensemble, on est beaucoup plus forts. »

Ensemble, c’est mieux

Une grande partie de la conférence de presse du nouveau coach parisien peut se résumer à cette notion de collectif. Sans surprise, Galtier, plutôt bon communicant et très à l’aise dans cet exercice, a dit ce que les supporters veulent entendre, et son discours correspond à celui du PSG ces dernières semaines, impulsé un peu plus tôt par Kylian Mbappé, las de voir son club et son équipe répéter les mêmes erreurs. Rien ne dit que le Français de 55 ans ne finira pas lessivé dans la machine à laver parisienne, réputée pour avoir déjà essoré de nombreux entraîneurs, comme Unai Emery, Thomas Tuchel ou dernièrement Mauricio Pochettino. Pour son premier jour, Galtier s’est mis au service de la fameuse institution PSG, sûrement parce qu’il aurait été présomptueux de jouer au grand patron, remerciant plusieurs fois son président et vantant les mérites de Campos, qu’il a connu à Lille. ( « Nous avons fait plusieurs mercatos ensemble et jamais un joueur n’est venu sans mon accord. J’ai une totale confiance en lui pour qu’il trouve des profils qui correspondent à nos besoins. » )

Pour ce grand défi, Galtier ne sera donc pas seul. Sur le terrain d’abord, où il sera accompagné de plusieurs adjoints, comme à Lille et à Nice ; dans les coulisses ensuite, où il a répété que les décisions importantes seraient prises collectivement. La fin des clans et de la politique à Paris ? La fin, aussi, de la colonie de vacances au Camp des Loges ? « La gestion d’un groupe comme ça, c’est un privilège pour un coach. Il faut échanger, mais aussi imposer, et il n’y aura pas de compromis dès qu’un joueur ne se pliera pas au projet commun. Je sais que j’aurai l’appui de tout le monde pour prendre des décisions le cas échéant, a martelé Galette. Comme dans tout groupe, il y aura des manquements, ça peut arriver, mais on va faire en sorte qu’il y en ait le moins possible. Aucun joueur ne sera au-dessus de l’équipe. Si des joueurs sortent du cadre, ils seront écartés. » Il ne sera en tout cas pas le premier à avoir essayé d’instaurer une discipline de fer dans le vestiaire parisien.

 Quand vous avez un tel effectif dans un club avec une telle réputation sur la place internationale, il faut bien jouer. Il y aura une approche différente dans le jeu par rapport à ce que j’ai pu faire.

Les stars, le beau et une mission

Ce sont les mêmes doutes et les mêmes interrogations qui reviennent à chaque intronisation d’un nouvel entraîneur dans la capitale hexagonale. A-t-il les épaules suffisamment large pour le PSG ? Pourra-t-il gérer un vestiaire de stars ? Galtier assure « comprendre les sceptiques » et rappelle qu’il a déjà dû gérer des équipes « avec beaucoup d’égos ». Le technicien sudiste était attendu au Camp des Loges sur les coups de 16 heures pour rencontrer son groupe et diriger sa première séance d’entraînement, en présence notamment de Neymar et Lionel Messi, dont les retours étaient bien prévus en ce début de semaine. Le coach parisien n’est pas allé plus vite que la musique : il a caressé le Brésilien dans le sens du poil, rappelant son statut de « joueur de classe mondiale » et assurant qu’il avait « une idée très précise » de ce qu’il attendait de lui. Il n’a cependant pas voulu en faire trop avec Kylian Mbappé, qui fait partie « des meilleurs joueurs au monde », mais auquel il ne faut pas « ajouter de la pression et lui faire porter le poids de l’équipe sur les épaules ». Galtier sait où il met les pieds et connaît le matériel exceptionnel dont il disposera à Paris.

Entre deux sorties très policées, il a d’ailleurs donné quelques os à ronger : la tendance serait bien d’évoluer avec une défense à trois ; l’effectif a besoin d’être réduit pour ne pas avoir de « joueurs malheureux » dans le vestiaire ; il compte installer un gardien au poste de numéro un ; son approche ne sera pas la même qu’à Lille ou à Nice. Moins de 4-4-2, plus d’ambition dans le jeu ? « Quand vous avez un tel effectif dans un club avec une telle réputation sur la place internationale, il faut bien jouer, a-t-il assumé. Il y aura une approche différente dans le jeu par rapport à ce que j’ai pu faire. Paris a très souvent la possession face à des blocs bas, il faudra réussir à bien attaquer, mettre une grosse pression sur les adversaires et garder un équilibre. J’ai une idée précise de ce que je veux voir : du rythme, de l’intensité, une récupération du ballon haute et rapide. » Ce sont des promesses et des termes trop génériques pour s’enthousiasmer, Galtier est ce qu’il est et son nouveau rôle ne l’obligera pas à changer du tout au tout. Il lui faudra du temps pour prendre ses marques et gagner en confiance. Ce mardi, l’ancien technicien du Gym est resté très sérieux, se permettant seulement une petite vanne sur le retour précoce des internationaux ( « C’est comme la rentrée des classes à l’école, le premier jour tout est nickel » ) et draguant son nouveau public tout en assurant avoir « mis de côté » ses origines marseillaises dès les premiers contacts avec le Paris Saint-Germain, comme s’il était désormais investi d’une mission. « Croyez-moi, depuis plusieurs semaines, mes jours et mes nuits sont consacrés au PSG », a-t-il même insisté. Cela ne fait que commencer.

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