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Christian Eriksen, du cœur à l’ouvrage
Excellent contre la France dimanche dernier, superbe contre Arsenal avant la trêve, Christian Eriksen est en très grande forme depuis la fin du mois d’août. Artisan majeur de la transformation de Manchester United, le Danois est ce qui manquait au milieu des Red Devils depuis quelques saisons. Face à City ce dimanche, il pourrait encore martyriser l’entrejeu adverse.
Manchester United a beau avoir claqué 240 millions d’euros cet été sur le marché des transferts, sa meilleure recrue pour l’heure est celle qui n’a pas coûté le moindre centime. Red Devil depuis le 15 juillet dernier après cinq mois et onze matchs joués à Brentford, Christian Eriksen n’a pas mis longtemps à se fondre dans le moule mancunien. Le blondinet de 30 ans est déjà devenu incontournable au milieu de terrain et fait mieux que remplacer numériquement Paul Pogba, retourné à Turin. Il y a une semaine, il a même été élu joueur du mois de septembre par les supporters de Manchester United. Après un début de saison catastrophique, Erik ten Hag a pu compter sur l’ancien de l’Ajax pour remettre son équipe dans le bon sens, au point que MU reste sur quatre succès consécutifs en Premier League.
Le milieu qui manquait à United
Le dernier en date fut contre Arsenal, le leader, jusque-là invaincu. Pour l’heure, ce n’est ni plus ni moins que le chef-d’œuvre de la saison d’Eriksen. « Je pense que septembre était pas mal », a-t-il réagi en apprenant qu’il avait été plébiscité par les fans de son club, devant Raphaël Varane et Jadon Sancho. Effectivement, c’était sympa, sauf pour ses adversaires. Sublime dans le jeu et passeur décisif contre les Gunners, l’ex-Spur a récité une leçon dans l’entrejeu, chose que les fans mancuniens n’ont pas souvent vue de la part d’un de leurs joueurs ces dernières saisons. « C’est ce que nous avions l’habitude d’obtenir avec (Michael) Carrick ou (Paul) Scholes – je ne dis pas qu’il est à leur niveau -, mais ses passes vers l’avant sont très différentes de celles auxquelles nous étions habitués ces deux dernières saisons avec les joueurs que nous avions », s’est même enflammé Rio Ferdinand sur sa chaîne YouTube.
Objet de la comparaison, Carrick lui-même s’est avoué charmé par le niveau d’Eriksen : « J’ai beaucoup joué contre lui, je l’ai beaucoup observé. Je l’aime beaucoup. C’est un footballeur fantastique. Il est malin, il est intelligent. La position dans laquelle il joue n’a presque pas d’importance. Il peut s’adapter. » Et avec le Danois, il y a peu de chance que ce soit la fin de l’abondance. Malgré le report des matchs outre-Manche après le décès d’Elizabeth II, il n’a pas perdu le fil de sa récente forme. Les Bleus l’ont vu par eux-mêmes dimanche dernier à Copenhague, où il a encore écrasé l’opposition composée de la doublette franco-madrilène Aurélien Tchouaméni-Eduardo Camavinga. Rien que ça. Maître dans la gestion du rythme et exceptionnel passeur, il a fait vivre un calvaire à l’équipe de France.
C’est lui qui envoie une merveille de passe tendue vers Mikkel Damsgaard, laissant au joueur de Brentford le soin de centrer vers Dolberg. Puis, c’est encore Eriksen qui botte le corner qui amène le second but danois. Une prestation XXL, et même si c’est Kasper Schmeichel qui a été désigné homme du match par l’UEFA (mais pas par So Foot), le capitaine danois rendait hommage à son coéquipier après la victoire face aux champions du monde : « Que peut-on dire de Christian qui n’a pas déjà été dit ? C’est un joueur et un coéquipier de classe mondiale. J’affirmerai toujours que si vous retirez Eriksen de l’équipe – quel que soit le niveau -, vous le sentirez. Il est l’homme qui fait tout fonctionner. Il voit des choses que peu d’autres voient. »
Encore mieux à venir ?
« Ce sera bien de le voir ! », s’enthousiasmait Pep Guardiola en février dernier, alors qu’Eriksen était sur le point de faire son retour face à Manchester City après sept mois d’absence (il n’avait finalement pas été dans le groupe). Ce dimanche, pas sûr que le Citizen chauve soit particulièrement ravi de le voir titulaire dans le derby, alors que United peut revenir à deux longueurs de son voisin en cas de victoire, avec un match en moins. D’autant plus que le Danois a encore de la marge. C’est en tout cas ce que pense Erik ten Tag, qui ne tarissait pas d’éloges à propos de son joueur après le match contre Arsenal, mais qui n’a pas oublié de souligner une de ses lacunes. « Ce qu’il peut aussi améliorer, c’est sa défense, car aujourd’hui, il a fait, je pense, une petite erreur », assurait le Red Devil chauve. Bon courage aux trois milieux citizens qui vont devoir se le coltiner.
Par Léo Tourbe