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  • Disparition de Charlie Watts

Charlie Watts, comme un air de Gordon Banks…

Par Chérif Ghemmour
4 minutes
Charlie Watts, comme un air de Gordon Banks…

L’immense batteur des Rolling Stones, Charlie Watts, nous a quittés mardi à l’âge de 80 ans. De par sa personnalité, de par sa gloire et de par son rôle en retrait dans le collectif, il nous rappelle un autre grand héros très british, modeste et adulé : Gordon Banks.

Charlie Watts, Gordon Banks… Ces deux braves gars symbolisent ces working class heroes à l’allure aristocratique typiquement anglais et qui laissent après leur mort le souvenir de perfect gentlemen. Nés à quatre ans d’intervalle (1937 pour Banks, 1941 pour Watts), tous deux ont connu leurs plus grandes heures de gloire dans les années 1960-1970, avec évidemment une plus grande longévité ensuite pour Charlie, privilège des artistes sur les sportifs. Leurs nombreux points communs dessinent un parallélisme de carrière assez étonnant. Charlie a ainsi officiellement rejoint les Rolling Stones en 1963, trois mois avant que Gordon dispute sa première sélection avec les Three Lions en avril. En 1964, les Pierres récoltent leur premier n°1 dans les charts anglais avec It’s All Over Nowet Gordon gagne enfin son premier titre, la League Cup avec son club de Leicester City. Les deux hommes voleront ensuite de succès en succès avec des hits planétaires (Satisfaction, The Last Time, etc.) pour le batteur et une Coupe du monde 1966 pour le gardien.

Fan de sports comme le cricket et le football, Charlie était un grand supporter de Tottenham. Il avait tenté vainement de convertir Mick Jagger, supporter d’Arsenal, en suiveur des Spurs en l’emmenant voir un match à White Hart Lane… Venu du jazz, Charlie était un gros bosseur qui s’entraînait très régulièrement à l’aide notamment d’un mini-kit de batterie qui tenait dans une grosse valise et qu’il sortait pour jouer parfois dans les trains empruntés par le groupe en tournée. Travailleur acharné aussi, Gordon de son côté avait mis au point des exercices d’entraînement personnalisés à une époque où n’existaient pas encore les coachs des gardiens. À Leicester, il restait des heures entières à se perfectionner après la fin de l’entraînement collectif. Dans leurs domaines respectifs, c’est une même sobriété de style qui les rapproche également. À l’inverse des exubérants et virtuoses Keith Moon (The Who) ou Ginger Baker (Cream), Charlie Watts posait « son » beat métronomique et groovant avec un kit de batterie qui n’accumule pas les fûts et les cymbales surnuméraires. Sa mission en tant que musicien allait à l’essentiel : « C’est celle de tout batteur : assurer la rythmique, maintenir la cohésion musicale entre chaque instrument et fournir une plate-forme aux autres. » Pas de roulements excessifs, de cymbales fouettées ou de solos de batterie, mais juste le maintien du tempo et les relances avant les refrains !

Au service du groupe

Charlie Watts aura notamment laissé son empreinte sur l’intro du célèbre Honky Tonk Women. Au sein des Stones, la combinaison basse-batterie l’a longtemps associé au bassiste Billy Wyman. Tous deux ont ainsi formé l’une des sections rythmiques les plus efficaces de l’histoire du rock. C’est sur ces deux-là que les guitaristes Keith Richards, Brian Jones, Mick Taylor et Ron Wood ont pu tricoter leurs shuffles d’enfer et leurs riffs démoniaques, laissant Mick Jagger faire le show devant… Même position reculée pour Gordon, dernier rempart qui rassure la défense et premier relanceur qui réactive le jeu vers l’avant du pied ou à la main. Les longs dégagements de Banks et sa grande sûreté dans les ballons qu’il bloquait merveilleusement bien ( « Banks of England » était son surnom) sont restés légendaires. En Coupe du monde 1966, il ne prit que 3 buts en 6 matchs, mais son sommet fut ce Brésil-Angleterre au Mundial 1970 où il accomplit l’arrêt du siècle sur une tête de Pelé et une manchette inouïe sur un missile de Rivelino ! En défense, Gordon faisait, lui, la paire avec Bobby Moore, classieux défenseur central et capitaine des Three Lions.

À l’instar de Watts et Wyman, ils laissaient briller Bobby Charlton (Keith Richards) au milieu et Geoff Hurst (Mick Jagger) qui faisait le show devant (un triplé en finale 1966)… Outre leur grande humilité, leur grande gentillesse et leur grande classe, on retiendra enfin leur longévité rapportée à leur discipline. Après un accident de voiture en 1972, Gordon, ayant perdu un œil, stoppera sa carrière à Stoke City avant de la reprendre en 1977. À 40 ans bien tassés, il ira récolter quelques dollars aux Strikers de Fort Lauderdale pendant deux ans et malgré son handicap, il sera même élu meilleur gardien de NASL avec des stats étonnantes. Charlie Watts jouera avec les Rolling Stones sans interruption jusqu’à la Tournée No Filter Tour achevée le 30 août 2019 aux USA, alors qu’il avait 78 ans ! Charlie nous a quittés ce mardi à 80 ans, soit un an de moins que Gordon parti à 81 balais en février 2019. Si la descendance de Charlie Watts n’a apparemment pas offert de grands footballeurs à l’Angleterre, en revanche, le neveu de Gordon Banks, Nick Banks, est un musicien connu du groupe pop Pulp. Et devinez quoi ? Nick est batteur…

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