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Carlos Vela, le retour du gros bras
Grand artisan de la victoire du Mexique face à l'Allemagne (1-0), Carlos Vela sera de nouveau le fer de lance de la sélection mexicaine contre la Corée du Sud. Pour le plus grand bonheur des supporters, qui avaient dû se passer de leur attaquant vedette entre septembre 2010 et novembre 2014. Pour mieux le retrouver.
5 juin 2018. Alors que le Mexique est à douze jours de son entrée en lice en Coupe du monde, la chaîne de télévision mexicaine TV Notas vient enrayer la préparation des joueurs en annonçant, photos et vidéos à l’appui, que neuf d’entre eux ont profité du jour de congé après la victoire en amical face à l’Écosse (1-0) pour s’offrir une petite orgie de 24 heures… avec pas moins de trente prostituées. Parmi eux, le capitaine Héctor Herrera, le portier Memo Ochoa ou encore les frères Dos Santos. Aucune trace, en revanche, de Carlos Vela. Pas étonnant : l’ancien goleador de la Real Sociedad a déjà donné avec ce genre d’histoires.
Quatre ans d’absence en sélection
Retour en septembre 2010. Vainqueurs de la Colombie en match amical (1-0), plusieurs joueurs de la sélection mexicaine décident alors de célébrer cette victoire en participant à une fête « à caractère sexuel » . Une petite sauterie qui ne plaît absolument pas à la Fédération – bien plus clémente huit ans plus tard. Laquelle inflige une amende aux principaux concernés, et même une suspension de six mois à Efraín Juárez et Carlos Vela. Une sanction qui marque alors le début de la parenthèse entre l’actuel coéquipier de Laurent Ciman aux Los Angeles FC et la sélection mexicaine.
Visiblement fâché, l’ancien protégé d’Arsène Wenger à Arsenal décide alors de refuser les appels du pied de la Fédération mexicaine pendant près de quatre ans. Et ce, malgré les nombreux changements de sélectionneur. Un match amical contre le Venezuela en février 2011 ? Veto. Les Jeux olympiques de 2012 ? Refus. Un match de qualification au Mondial 2014 face aux États-Unis ? Niet. La Coupe du monde 2014 ? C’est non. Et si ces hochements de tête horizontaux prennent racine, à première vue, dans une embrouille avec la Fédération, Carlos Vela affirme le contraire au micro de Canal + Espagne en avouant son ras-le-bol du ballon rond quelques jours avant le début du Mondial brésilien : « Entre un film et un match de foot le soir, je regarde le film désormais. La NBA est le seul sport que je regarde à la télévision. Je n’aime pas tout ce qui entoure le footballeur en général. Je voudrais rentrer chez moi et être un inconnu. Tout ça m’a fait perdre le goût pour le football. C’est pour cela que j’ai renoncé à participer au Mondial. »
Un doublé et ça repart
Visiblement remis de son spleen, Carlos Vela stoppe finalement sa bouderie et accepte de retrouver la sélection mexicaine en novembre 2014. Un retour qu’il signe d’un joli doublé lors de la défaite du Mexique en amical face aux Pays-Bas (3-2). Depuis cette date, celui qui n’a « que » 29 ans ne rate plus le moindre rassemblement lorsque son corps le laisse tranquille. Et son nouveau sélectionneur Juan Carlos Osorio le lui rend bien. Conscient du talent de Carlos Vela, le technicien colombien fait de l’ancien buteur de la Real Sociedad l’un de ses atouts majeurs. Cela s’est notamment vu lors de la victoire face à l’Allemagne pour l’entrée en lice du Mexique dans ce Mondial russe (1-0).
Positionné en numéro 10, Carlos Vela a récité à la perfection la partition dictée par Juan Carlos Osorio en bloquant la relation entre les défenseurs centraux allemands (Hummels et Boateng) et les milieux récupérateurs (Khedira et Kroos), puis en étant à la construction des 150 contres mexicains dont celui qui mène au but d’Hirving Lozano. De quoi impressionner son entraîneur, qui l’a pourtant fait sortir après 58 minutes d’efforts intenses : « Il a été l’un des nos meilleurs joueurs aujourd’hui. Son rôle était de jouer devant les deux milieux défensifs, et il fallait qu’il donne tout pendant une heure. Nous n’avions pas plus que soixante minutes dans notre budget. Cela m’a attristé aussi de le sortir, mais c’était notre stratégie depuis le début. » Mais alors pourquoi ne pas avoir dévié de la stratégie initiale pour profiter un peu plus du talent de Carlos Vela ? La défense de la Corée du Sud devrait recevoir un début de réponse.
par Steven Oliveira