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Cameroun d’observation pour les Bleues
Ce samedi soir (21h10), l'équipe de France entame sa préparation pour l'Euro 2022 avec un duel contre le Cameroun. Face à un adversaire a priori prenable, Corinne Diacre devrait généreusement distribuer du temps de jeu et permettre à sa nouvelle mouture de se tester en conditions réelles avant de sauter dans le grand bain d'ici deux semaines.
Un match sous le signe du tennis. Voilà comment l’on pourrait annoncer ce premier amical de préparation de l’équipe de France avant de recevoir le Vietnam à Orléans vendredi prochain et, surtout, le début de son Euro, le 10 juillet prochain face à l’Italie, à Rotherham. La dernière (et unique) fois que les Bleues ont en effet joué le Cameroun, c’était en octobre 2018 au Stade des Alpes de Grenoble et la sentence avait été particulièrement sévère pour les Lionnes indomptables, défaites 6-0. Cette fois-ci, le duel aura lieu au stade Pierre-Brisson de Beauvais, une enceinte dans laquelle l’équipe de France s’est déjà produite une fois. C’était en 2013, c’était face à la Pologne, et le score avait là aussi été sans appel : 6-0. Un signe ?
État de Grace
Quoi qu’il en soit, cette première répétition générale sera placée sous le signe de « la préparation physique et athlétique plus que tactique », dixit Corinne Diacre en conférence de presse. « Les joueuses se connaissent parfaitement, on travaille avec un bon groupe qui a plusieurs qualités et cordes à son arc, et c’est un atout pour l’équipe de France. » La réception du Cameroun servira donc de test grandeur nature pour les 23 Bleues désormais rassemblées à Clairefontaine depuis le 14 juin dernier et qui n’ont cessé depuis d’enchaîner des entraînements particulièrement physiques afin de vite retrouver un rythme de croisière, depuis que les compétitions se sont terminées au début du mois. « On sait où on a envie d’aller, donc on n’a pas le choix : il faut souffrir en silence. Les larmes doivent rester à l’intérieur », résumait la gardienne Pauline Peyraud-Magnin, nouvelle taulière entre les bois tricolores. « La prépa, on sait ce que c’est : on emmagasine beaucoup d’énergie, de physique et après, normalement, on vole », notait pour sa part la milieu d’Everton Kenza Dali.
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— Équipe de France Féminine (@equipedefranceF) June 23, 2022
Ce match a priori sans danger sera également l’occasion de « travailler mentalement et donner du temps de jeu à un maximum de joueuses », selon le souhait de Corinne Diacre, qui pourrait donc aligner deux équipes distinctes au cours de la partie et permettre à certaines débutantes de montrer leurs qualités. En revanche, au rayon des absentes, il faudra faire sans Grace Geyoro. La cheffe d’orchestre parisienne a en effet été victime d’une entorse au genou gauche, et son absence « pour dix jours » ne devrait toujours pas l’empêcher de participer à l’Euro. « On refera un point avec le staff médical lundi prochain pour voir si ce délai se raccourcira. En tout cas, il ne devrait pas s’allonger, et c’est déjà une bonne chose », a précisé Corinne Diacre, rassurante, et qui pourrait donc aligner un milieu de terrain similaire à celui qui a démarré face à la Slovénie (Mateo, Palis, Dali, victoire 1-0) en avril, ou aux Pays-Bas (Toletti, Bilbault, Mateo, victoire 3-1) lors du dernier Tournoi de France. Au rayon des incertitudes face au Cameroun, la Parisienne Sakina Karchaoui pourrait elle aussi être « ménagée » à la suite d’une contracture.
Ne pas se voir trop belles
Sur le plan purement sportif, la sélectionneuse s’interdit de crier victoire trop tôt car, de son propre aveu, les organismes de ses joueuses sont encore « un peu fatigués ». En interne, ce match sera l’occasion de casser la routine des entraînements et de voir ce que cette mouture bleue, amputée de plusieurs de ses cadres (Henry, Le Sommer, Hamraoui…), a dans le ventre, face à une nation qui, si elle a été choisie presque par défaut, en raison de la complexité d’organiser des amicaux face à des sélections européennes, ne sera pas là pour faire de la figuration. Le 3 juillet prochain, les Lionnes de Gabriel Zabo, huitième-de-finalistes du dernier Mondial, entament en effet leur CAN face à la Zambie, avec l’objectif de décrocher une couronne continentale qui leur a échappé à quatre reprises. Mais avec quatre absentes dans le groupe à la suite de problèmes de vol et de visa (dont la capitaine Gabrielle Onguéné), la tâche risque d’être ardue dans le chaudron du Beauvaisis. Aux Bleues d’en profiter pour ne pas faire dans le détail. Trois ans après l’échec du Mondial maison, la nouvelle génération est sur le point d’écrire la première page d’un nouveau chapitre pour lequel chacun espère une conclusion plus heureuse.
Par Julien Duez