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C’est quoi cette Coupe arabe de la FIFA ?
Par Alexis Billebault
Du 30 novembre au 18 décembre, la FIFA organise, avec le Qatar, la Coupe arabe 2021 de la FIFA. Seize équipes asiatiques et africaines issues du monde arabe vont participer à la phase finale d’une compétition transcontinentale tombée dans l’oubli. Et pour le pays hôte, cela rassemble à une ultime répétition avant la Coupe du monde 2022.
Une compétition vieille de 58 ans remise au goût du jour
Non, cette Coupe arabe n’est pas une idée qui vient tout juste de sortir du chapeau de la FIFA. En effet, la première édition remonte à 1963, organisée à Beyrouth (Liban), et remportée par la Tunisie. Créée par l’Union des associations arabes de football (UAFA), elle ne s’est jouée depuis qu’à huit occasions (1964, 1966, 1985, 1988, 1992, 1998, 2002 et 2012), avec l’Irak comme pays le plus titré (4) et le Maroc comme dernier lauréat. À noter que l’édition 2009 s’est arrêtée net lors des qualifications, faute de sponsor ! On a connu rythme plus régulier, et à un an de la grande sauterie planétaire au Qatar, les crânes d’œuf de la FIFA ont eu, à l’hiver 2020, une révélation : « Et si on organisait la dixième édition au Qatar, histoire de s’offrir une sorte de petite répétition générale ? » L’Émirat a immédiatement validé, l’UAFA également. En juin dernier, à Doha, quatorze équipes avaient participé à un tour préliminaire. Les sept vainqueurs (Liban, Bahreïn, Mauritanie, Palestine, Soudan, Jordanie, Oman) ont rejoint les neufs sélections qualifiées d’office (Qatar, Irak, Arabie saoudite, Syrie, Émirats arabes unis, Algérie, Maroc, Égypte, Tunisie) pour ce qui sera la phase finale à jouer sous la coupe de la FIFA.
Dans les stades de la future Coupe du monde
Les seize finalistes ont été répartis dans quatre groupes (Qatar, Irak, Bahreïn, Oman dans le A ; Tunisie, Émirats arabes unis, Syrie, Mauritanie dans le B ; Maroc, Arabie saoudite, Jordanie, Palestine dans le C ; Algérie, Égypte, Soudan, Liban dans le D). Les matchs auront lieu dans sept des huit stades qui abriteront le Mondial 2022 : à Al Khor – où aura lieu la finale -, Al Wakrah, Doha (Stadium 974 et Al Thumana) et Al Rayyan (Khalifa International Stadium, Education City Stadium et Ahmed bin Ali Stadium). Seul le stade de Lusail (Lusail Iconic Stadium), où se jouera la finale de la Coupe du monde, n’a pas été retenu pour la Coupe arabe. Les organisateurs ont également profité de la proximité des différents sites pour permettre à ceux qui le souhaiteraient d’assister aux quatre matchs de la journée. Ainsi, le 30 novembre, le match d’ouverture entre la Tunisie et la Mauritanie aura lieu à 13 heures à Al Rayyan. Suivront Irak-Oman à Al Wakrah (16 heures), Qatar-Bahreïn à 19h30 à Al Khor et Syrie-Émirats arabes unis à Doha (22 heures). Soit un périple de 150 km cumulés. Vu le prix de l’essence au Qatar (0,20 € le litre en moyenne), pourquoi s’en priver ?
Des sélections A et A’
Hormis l’Algérie, le Maroc et l’Arabie saoudite, toutes les fédérations ont envoyé au Qatar leur meilleure équipe possible. Les trois autres, qui seront dirigées soit par le sélectionneur A’ (Madjid Bougherra et Houcine Ammouta au Maroc), soit par un adjoint (Laurent Bonadei en Arabie saoudite, où il seconde Hervé Renard), ont tout de même mis dans l’avion des équipes avec une certaine allure. Notamment l’Algérie, puisque Djamel Belmadi a demandé à Bougherra de convoquer des internationaux évoluant dans des clubs du Golfe persique, dont M’Bolhi, Benlamri, Brahimi, Abeid Soudani ou Bounedjah, en vue de la CAN 2021 au Cameroun (9 janvier-6 février 2022). La Tunisie, le Soudan, l’Égypte et la Mauritanie misent aussi sur la Coupe arabe pour se préparer pour le rendez-vous camerounais. « Je vais pouvoir compter sur une grosse majorité de l’ossature qui ira au Cameroun. Je vais aussi en profiter pour faire des essais, mieux connaître les joueurs, puisque j’ai été nommé mi-novembre. Cette Coupe arabe tombe vraiment bien pour toutes ces raisons », résume Didier Gomes da Rosa, le nouveau coach français des Mourabitounes. « Nous avons fait le choix de prendre beaucoup de jeunes. Les plus vieux ont 24 ans. Les internationaux d’Al Hilal, qui vient de remporter la Ligue des champions asiatique, ou d’Al-Nassr ont été beaucoup sollicités cette année et, avec Hervé Renard, nous les avons mis au repos pour ne pas les cramer en vue de 2022. Cette Coupe arabe va nous permettre de voir de nouveaux joueurs et d’effectuer une large revue d’effectif », explique Bonadei, alors que Renard fera le déplacement au Qatar pour superviser cette sélection expérimentale.
Par ici la monnaie
La FIFA a décidé de doter le tournoi de primes particulièrement motivantes : 4,5 millions d’euros pour le vainqueur, 2,7 millions d’euros pour le finaliste, 1,8 million d’euros pour le troisième, 1,3 million d’euros pour le quatrième, alors que les quart-de-finalistes et les équipes éliminées au premier tour empocheront respectivement 890 000 et 665 000 euros. À titre de comparaison, lors de l’édition 2012, le vainqueur avait touché 900 000 euros et le finaliste 500 000. « Pour une fédération comme celle du Soudan, qui n’est pas particulièrement riche, c’est l’assurance d’empocher une somme intéressante, surtout si on passe le premier tour, remarque Hubert Velud, le sélectionneur du Soudan. Avant le match du tour préliminaire contre la Libye en juin (1-0), les dirigeants avaient insisté sur l’importance d’une qualification pour la phase finale. Il y avait l’intérêt sportif, en vue de la préparation de la CAN, mais aussi l’aspect financier. » Reste désormais à savoir si cette compétition sera pérennisée après l’édition qatarienne. Une question que se posent déjà toutes les fédérations concernées.
L’Algérie et le Cameroun officiellement qualifiés pour la CAN 2025
Non, cette Coupe arabe n’est pas une idée qui vient tout juste de sortir du chapeau de la FIFA. En effet, la première édition remonte à 1963, organisée à Beyrouth (Liban), et remportée par la Tunisie. Créée par l’Union des associations arabes de football (UAFA), elle ne s’est jouée depuis qu’à huit occasions (1964, 1966, 1985, 1988, 1992, 1998, 2002 et 2012), avec l’Irak comme pays le plus titré (4) et le Maroc comme dernier lauréat. À noter que l’édition 2009 s’est arrêtée net lors des qualifications, faute de sponsor ! On a connu rythme plus régulier, et à un an de la grande sauterie planétaire au Qatar, les crânes d’œuf de la FIFA ont eu, à l’hiver 2020, une révélation : « Et si on organisait la dixième édition au Qatar, histoire de s’offrir une sorte de petite répétition générale ? » L’Émirat a immédiatement validé, l’UAFA également. En juin dernier, à Doha, quatorze équipes avaient participé à un tour préliminaire. Les sept vainqueurs (Liban, Bahreïn, Mauritanie, Palestine, Soudan, Jordanie, Oman) ont rejoint les neufs sélections qualifiées d’office (Qatar, Irak, Arabie saoudite, Syrie, Émirats arabes unis, Algérie, Maroc, Égypte, Tunisie) pour ce qui sera la phase finale à jouer sous la coupe de la FIFA.
Les seize finalistes ont été répartis dans quatre groupes (Qatar, Irak, Bahreïn, Oman dans le A ; Tunisie, Émirats arabes unis, Syrie, Mauritanie dans le B ; Maroc, Arabie saoudite, Jordanie, Palestine dans le C ; Algérie, Égypte, Soudan, Liban dans le D). Les matchs auront lieu dans sept des huit stades qui abriteront le Mondial 2022 : à Al Khor – où aura lieu la finale -, Al Wakrah, Doha (Stadium 974 et Al Thumana) et Al Rayyan (Khalifa International Stadium, Education City Stadium et Ahmed bin Ali Stadium). Seul le stade de Lusail (Lusail Iconic Stadium), où se jouera la finale de la Coupe du monde, n’a pas été retenu pour la Coupe arabe. Les organisateurs ont également profité de la proximité des différents sites pour permettre à ceux qui le souhaiteraient d’assister aux quatre matchs de la journée. Ainsi, le 30 novembre, le match d’ouverture entre la Tunisie et la Mauritanie aura lieu à 13 heures à Al Rayyan. Suivront Irak-Oman à Al Wakrah (16 heures), Qatar-Bahreïn à 19h30 à Al Khor et Syrie-Émirats arabes unis à Doha (22 heures). Soit un périple de 150 km cumulés. Vu le prix de l’essence au Qatar (0,20 € le litre en moyenne), pourquoi s’en priver ?
Hormis l’Algérie, le Maroc et l’Arabie saoudite, toutes les fédérations ont envoyé au Qatar leur meilleure équipe possible. Les trois autres, qui seront dirigées soit par le sélectionneur A’ (Madjid Bougherra et Houcine Ammouta au Maroc), soit par un adjoint (Laurent Bonadei en Arabie saoudite, où il seconde Hervé Renard), ont tout de même mis dans l’avion des équipes avec une certaine allure. Notamment l’Algérie, puisque Djamel Belmadi a demandé à Bougherra de convoquer des internationaux évoluant dans des clubs du Golfe persique, dont M’Bolhi, Benlamri, Brahimi, Abeid Soudani ou Bounedjah, en vue de la CAN 2021 au Cameroun (9 janvier-6 février 2022). La Tunisie, le Soudan, l’Égypte et la Mauritanie misent aussi sur la Coupe arabe pour se préparer pour le rendez-vous camerounais. « Je vais pouvoir compter sur une grosse majorité de l’ossature qui ira au Cameroun. Je vais aussi en profiter pour faire des essais, mieux connaître les joueurs, puisque j’ai été nommé mi-novembre. Cette Coupe arabe tombe vraiment bien pour toutes ces raisons », résume Didier Gomes da Rosa, le nouveau coach français des Mourabitounes. « Nous avons fait le choix de prendre beaucoup de jeunes. Les plus vieux ont 24 ans. Les internationaux d’Al Hilal, qui vient de remporter la Ligue des champions asiatique, ou d’Al-Nassr ont été beaucoup sollicités cette année et, avec Hervé Renard, nous les avons mis au repos pour ne pas les cramer en vue de 2022. Cette Coupe arabe va nous permettre de voir de nouveaux joueurs et d’effectuer une large revue d’effectif », explique Bonadei, alors que Renard fera le déplacement au Qatar pour superviser cette sélection expérimentale.
La FIFA a décidé de doter le tournoi de primes particulièrement motivantes : 4,5 millions d’euros pour le vainqueur, 2,7 millions d’euros pour le finaliste, 1,8 million d’euros pour le troisième, 1,3 million d’euros pour le quatrième, alors que les quart-de-finalistes et les équipes éliminées au premier tour empocheront respectivement 890 000 et 665 000 euros. À titre de comparaison, lors de l’édition 2012, le vainqueur avait touché 900 000 euros et le finaliste 500 000. « Pour une fédération comme celle du Soudan, qui n’est pas particulièrement riche, c’est l’assurance d’empocher une somme intéressante, surtout si on passe le premier tour, remarque Hubert Velud, le sélectionneur du Soudan. Avant le match du tour préliminaire contre la Libye en juin (1-0), les dirigeants avaient insisté sur l’importance d’une qualification pour la phase finale. Il y avait l’intérêt sportif, en vue de la préparation de la CAN, mais aussi l’aspect financier. » Reste désormais à savoir si cette compétition sera pérennisée après l’édition qatarienne. Une question que se posent déjà toutes les fédérations concernées.
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