Bonjour Titi. Déjà, comment allez-vous ?
Bien, bien. Merci.
Alors, voilà, vous êtes 10e de notre classement des buts de légende. Principalement pour ce but contre Bastia, sous les couleurs de Marseille.(Bastia – Marseille, 25 septembre 1998, 0-2)
Ah oui, je m’en souviens. Je m’en souviens très bien même. Je venais d’arriver en provenance de Lens, et ça a été trop difficile pour moi la première année à l’Olympique de Marseille. La deuxième année, pas le choix, il fallait s’imposer parce j’avais un contrat de 4 ans. J’avais une partie du public contre moi, j’avais même trouvé un autre club en Angleterre, j’avais fait un essai à Tottenham, mais les deux clubs ne se sont pas mis d’accord, alors ça ne s’est pas fait.
Donc vous êtes resté à l’OM.
Oui. Je ne voulais pas non plus partir comme ça, je préférais tout donner pour sortir par la grande porte. Alors j’ai fait les match amicaux, toute la préparation, le championnat a démarré, mais j’ai mis du temps à me mettre dans le bain. Il y avait aussi beaucoup de concurrents…
Oui : Maurice, Ravanelli, Dugarry. Mais pour ce match à Bastia, vous êtes titulaire.
Oui… Mais je commence mal. On joue bien, mais je suis maladroit. Je me suis raté deux ou trois fois, je commence à perdre la confiance, à trop réfléchir devant le but. Bon, je ne me décourage pas, fallait aller au bout des opportunités, continuer, faire en sorte que ça se passe bien, mais je n’arrêtais pas de manquer, de rater face au gardien. Alors ça m’a tellement affecté que voilà, quand j’ai fini par marquer, j’ai craqué sous le coup de l’émotion.
Vous vous rendez compte, à ce moment-là, que toute la France vous voit en larmes ? Vous y pensez ?
(Rires) Oui, sur le moment, j’y pense. Mais c’est un de ces moments qu’on ne peut pas contrôler. C’était la souffrance de toute une saison. T’es pas efficace, et quand tu veux montrer de quoi t’es vraiment capable, mais que tu ne réussis pas à le montrer, c’est frustrant. Tu donnes le maximum, mais ça ne marche pas, tu perds un peu tous tes moyens.
C’est une sorte d’aboutissement, ce but, comme une quête ?
Voilà ! Et ce fut d’ailleurs le vrai déclic de ma saison. Ensuite, pendant 6 mois, j’étais quand même sur un nuage. Quelque chose s’est déclenché à ce moment-là. C’était plus facile ensuite pour moi pour la suite du championnat.
Et le public était alors derrière vous…
Oui. Plus qu’avant. Mais je comprends le public, j’ai joué à St-Étienne, à Marseille, des villes qui adorent le football, alors je connais. Ils adorent les joueurs qui mouillent le maillot. Bon, entre guillemets, tout le monde mouille le maillot, hein ! Mais voilà, l’idée c’est de rester simple et de donner.
Ensuite, vous partez pour Liverpool, où vous avez également versé des larmes après un autre but (contre West Ham, le 27 octobre 1999) pour d’autres raisons…
Oui. Ce ne sont pas les mêmes larmes. Ce sont les larmes pour un papa qui m’a tout donné.
À 1.19, le but contre West Ham
Vous apprenez en effet la mort de votre père le jour du match…
Oui, à midi. On était en mise au vert, j’étais avec Gérard Houllier, et ma maman téléphone pour m’apprendre la mauvaise nouvelle. Mais j’ai dit : « Voilà, je vais jouer. » Jouer pour honorer sa mémoire.
C’est votre but le plus important ?
Ah non. Le plus important, je l’ai mis en Tunisie pendant la CAN 2004. J’ai mis le but à la dernière minute qui a permis à la Guinée de se qualifier en demi-finales de la CAN, 28 ans après ! (En fait, ce but permet à la Guinée d’égaliser, de prendre le point du nul et de se qualifier, mais par contre, c’était pour des quarts de finale, ndlr)
Et sinon, quel est pour vous le but le plus important de l’histoire ?
Pour moi, c’est le but de Maradona contre l’Angleterre. Le slalom.
Et le plus beau ?
Le but d’Ibrahimović, le retourné là, c’était pas mal. Mais le plus beau reste encore celui de Van Basten en finale de l’Euro 88. J’étais choqué quand je l’ai vu en direct à la télé.
Et vous suivez encore le championnat de France ?
Oui, bien sûr, je regarde tout le monde.
Et vous avez une petite préférence ?
J’aime bien Lyon. Ils jouent bien, il y a tout le travail de Rémi Garde. Et après Marseille. Parce que, quand même, avec l’effectif qu’ils ont, être dans les trois premiers, c’est bien.
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