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Bruno Rodríguez : « Je leur ai demandé de couper »
Des propos glaçants.
Une semaine après avoir été amputé de la jambe droite qui le faisait tant souffrir depuis des années, Bruno Rodríguez est sorti du silence pour évoquer son combat. L’ancien joueur passé notamment par Bastia, Metz, le Paris Saint-Germain ou encore Lens revient sur ces années de joueur professionnel qui ont conduit à sa situation actuelle.
« Quand je jouais, j’ai eu beaucoup d’entorses de la cheville à cause de tacles un petit peu appuyés qu’on ne voit plus maintenant parce que les joueurs sont mieux protégés, explique-t-il dans des propos rapportés par L’Équipe. J’avais tout le temps envie de jouer, donc on me faisait des infiltrations, et ça laisse des traces. La cortisone qu’on m’injectait, ça ronge le cartilage, et s’il n’y a plus de cartilage, ça couine à l’intérieur. Nous, en tant que footeux, on n’est pas forcément au courant des conséquences. » Des conséquences gravissimes après l’arrêt de sa carrière. « Je n’ai pas pu profiter de mes enfants, poursuit-il. Je ne pouvais plus rien faire. Ma femme était obligée de me laver. Je ne pouvais plus travailler, donc il n’y avait plus de rentrée d’argent. Ça a fait des dégâts importants dans ma vie. Je ne faisais que manger. J’étais facilement irritable. Ce n’était plus une vie pour ma femme. Si elle n’avait pas été là, j’aurais pu faire une connerie. »
Une vie insoutenable qui l’a finalement conduit à se faire amputer pour tenter de reprendre le contrôle. « Lors de l’avant-dernière opération, on m’a enlevé la malléole, enchaîne Rodríguez. Ça a engendré une tumeur. Elle était bénigne, mais elle aurait pu se transformer. Il y a un mois et demi, on a fait une dernière réunion avec les médecins. Je leur ai demandé de couper. Même s’il reste une douleur, au moins, je pourrai marcher normalement avec une prothèse, je pourrai être indépendant. »
Touché par l’hommage que lui a rendu le public parisien avant PSG-Bordeaux la semaine dernière, Bruno Rodríguez espère désormais que son cas « fasse comme un choc » et « sensibilise les jeunes ».
FG