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Yoan Cardinale se confie sur sa dépression
Un sujet encore tabou.
Ce dimanche, beIN Sports diffuse le documentaire Silence, je tombe…, consacré à la dépression chez les footballeurs. On y retrouvera Damien Perquis, à l’origine du projet, Robert Pirès, Patrick Guillou et Yoan Cardinale. L’ancien portier de Nice, aujourd’hui au chômage, a pu raconter sa période de galères, lors de la saison 2017-2018 quand Walter Benítez lui a ravi la place de numéro un, dans un extrait dévoilé par Foot Mercato. « Un jour, j’arrive à l’entraînement énervé comme d’habitude à ce moment-là, et on fait un 8-contre-8 sur un demi-terrain. Et puis y a un ballon dans la profondeur, je dis :« Laisse. » Et puis y a Gauthier Lloris qui arrive : je ne sais pas ce qu’il faisait aux avant-postes. Il joue le ballon, il touche le ballon juste avant mes mains et il me le met dans le nez. Ça m’a fait pleurer ! Pas de douleur, mais de nerf, le vase il était tellement plein que ça a été la goutte d’eau de trop, je me suis mis à pleurer ce jour-là sur le terrain. Des larmes de nerf ! J’avais envie de frapper Gauthier, alors que c’est le mec le plus sympa du monde du foot, mais ce jour-là, j’étais à bout. »
Le déclic
L’ancien Aiglon poursuit et raconte un peu plus tard la manière dont il a eu le déclic et qu’il a commencé à se sortir de cette emprise : « C’est un matin, je dois aller à l’entraînement et je n’ai pas envie. Cette situation me casse les pieds, et je n’ai pas envie d’y aller. Et donc je sors de la douche et je clique sur mon téléphone : 8h17. Et là, je regarde le miroir et je me dis :« 8h17 ! Cardi, ton père il est sur les chantiers depuis deux heures, ta mère elle est à la maison elle garde 4 enfants depuis 6 heures du matin. »Et moi, je me plains pour aller jouer au foot à 8h15. Moi, je me plains ? Je me dis :« Essaye d’aller à l’entraînement avec la banane ! »Et là, je rentre dans le centre d’entraînement avec le sourire, et j’ai retrouvé un peu la déconnade un jour, et le lendemain un peu plus, et j’étais de plus en plus moi et j’ai retrouvé peu à peu mon niveau. Et c’est ce qui a fait que j’ai réussi à me sortir de cette spirale qui était catastrophique. »
La dépression est malheureusement assez répandue chez les footballeurs professionnels. Lors du dernier rassemblement de l’équipe de France, Paul Pogba évoquait cette maladie qu’il a traversée dans une interview au Figaro. Selon le syndicat des joueurs, la FIFpro, 38 % des footballeurs professionnels évoluant en Europe montrent des signes de dépression ou d’anxiété. Le pourcentage tombe « seulement » à 17% dans la société civile française.
LT