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Un rapport parlementaire met en lumière l’échec du tout répressif
Frissons garantis pour Noël Le Graët.
Après plusieurs mois d’investigation, la mission d’information parlementaire sur « les interdictions de stade et le supportérisme » français met en lumière « l’échec du tout-répressif ». Ce rapport, qui sera présenté ce mercredi par deux députés devant la commission des lois de l’Assemblée nationale et rapporté en attendant par Ouest France, ne fait pas l’éloge aveugle des tribunes, « miroir de la société », mais blâme cette répression qui a fait des supporters des « citoyens de seconde zone, confrontés à des lois d’exception ».
Le document présente ainsi trois axes d’amélioration pour pacifier la tribune dans le respect des fans. Tout d’abord, « resacraliser » les interdictions de stades pour qu’elles redeviennent incontestables. Dans un tiers des cas environ, l’interdiction repose sur l’usage du fumigène, qui recueille ensuite trois fois sur quatre une annulation par le juge administratif. Le rapport recommande donc de réduire à six mois maximum la peine, et de supprimer « la notion de comportement d’ensemble ».
Les députés invitent également à « permettre par principe les déplacements ». Alors qu’en deux ans, le nombre de rencontres présentant un risque de troubles à l’ordre public a été multiplié par trois, l’expertise préconise « d’associer plus en amont les parties prenantes », et de favoriser le rôle de la DNHL [Division nationale de lutte contre le hooliganisme] auprès des préfectures, pour ne pas les livrer « à leur propre appréciation ». Enfin, le document souligne « l’hypocrisie de l’interdiction des fumigènes » sur le plan juridique et « l’inefficacité des sanctions collectives ». Il milite donc pour rapidement revenir « à un usage encadré », limité aux associations d’ultras régularisées et à une « zone dédiée en tribune ».
Le mot d’ordre : rendre aux supporters français leurs lettres de noblesse.
RL