- TFF Second League
- J25
- Bursaspor-Amedspor (2-1)
Turquie : Un match de D3 vire au règlement de comptes communautaire
Le football est apolitique à ce qu’il paraît.
Ce dimanche 5 mars se disputait le match entre Bursaspor et Amedspor, une partie comptant pour la vingt-cinquième journée de la troisième division turque. Après un match aller tendu, la rencontre a dépassé tous les niveaux imaginables de violence. Amedspor a été la cible, durant l’intégralité de la rencontre, de jets de projectile en tout genre : bouteilles, couteaux et même des balles de pistolet de la part des supporters locaux. Une bagarre a éclaté sur le terrain entre les joueurs des deux équipes, et une agression aurait même eu lieu dans le couloir menant aux vestiaires des visiteurs, menée par le « superviseur de la sécurité privée, l’agent de sécurité du club, le personnel du club et les agents de police » selon les médias du club visiteur.
Maç sonunda soyunma odası koridorlarında Bursaspor Özel Güvenlik Amiri, Kulüp Güvenlik Sorumlusu, kulüp personelleri ve emniyet görevlileri tarafından futbolcularımıza fiziki saldırı gerçekleşti.
Saldırı anlarından kayıt alınabilen görüntüler. pic.twitter.com/BBeGqwQEuK
— Amedspor Kulübü (@amedskofficial) March 5, 2023
Le terreau de ce déferlement de violence reste l’opposition régnant entre les communautés turques et kurdes en Turquie. Amedspor est en effet le club de la principale ville kurde Diyarbakır, à l’inverse Bursaspor est réputé pour être un bastion nationaliste pro-turc et favorable au régime d’Erdogan. À côté des jets de projectiles, de nombreux supporters ont entonné des chants anti-kurdes à connotation raciste, les deux communautés sont en conflit depuis plusieurs décennies. Les Kurdes sont un peuple autochtone de l’Anatolie, région qui correspond à la Turquie actuelle, les tensions qui se sont matérialisées sur le terrain ce dimanche résultent de la confrontation entre les revendications kurdes en matière d’identité, d’autodétermination et d’autonomie et la volonté de l’État turc de maintenir l’unité de l’État et de refuser toute reconnaissance de la spécificité kurde.
LB