Rodri (Espagne) : « Collectivement, nous sommes les meilleurs »

Ses mots sont aussi pesés que ses passes sont précises.

Rodri, pièce essentielle du dispositif de Pep Guardiola à Manchester City depuis plus de trois ans, s’est épanché dans les colonnes du Guardian. Pour lui, les favoris sont sans conteste « le Brésil, la France, peut-être l’Angleterre ». Mais l’Espagne peut selon l’ancien de l’Atlético se targuer d’avoir une force supérieure aux autres nations : un collectif bien huilé, habitué à gagner ensemble, depuis les catégories de jeunes. Ils sont douze dans ce cas dans le groupe, qui compte pas moins de sept joueurs de moins de 21 ans. Et si l’Espagne a une telle faculté à intégrer ses jeunes, et surtout à les faire jouer, c’est qu’ils « ont tous été formés avec des coachs au profil similaire, avec les mêmes idées. Nous avons été « mamado »(comprendre maternés, allaités), élevés comme ça. Quand nous arrivons en sélection, le coach applique sa vision, mais le contexte fait qu’on a répété ça pendant des années. C’est inné, ça arrive naturellement. Les autres pays ont d’autres caractéristiques, l’Angleterre est bonne dans les duels, sur les longs ballons. L’Espagne a ces concepts. »

« Quand vous regardez les joueurs, l’équipe de France ou d’Angleterre ont une valeur marchande incroyable, mais honnêtement, à un niveau collectif, je pense que nous avons la meilleure équipe nationale, lâche-t-il. C’est notre atout. » Et l’héritier naturel de Sergio Busquets, avec qui il alterne en tant que milieu défensif de la Roja, semble décidément bien imprégné des principes guardiolistes. « Dans le foot, ça ne sert à rien de bien jouer et de perdre. Mais quand on voit le mécanisme de notre équipe, la structure, comment chaque joueur est impliqué défensivement et offensivement, comment nous comprenons le jeu, ce que désire le coach et comment ses idées sont transposées sur le terrain, alors à mon avis, on a la meilleure équipe nationale. Je ne parle pas des individualités, mais le collectif est le plus important, et ça l’a toujours été. Et c’est la qualité de l’Espagne. »

Longue vie à Jean-Claude Suaudeau.