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Procès de la séquestration de Paul Pogba : quand un avocat invoque les notes de L’Équipe
« Vous voyez un mec perturbé ? »
Ce jeudi matin, s’est tenu le deuxième interrogatoire des accusés de la séquestration, de l’extorsion et de la tentative d’extorsion à l’encontre de Paul Pogba. À la barre, Adama C., ami d’enfance du joueur présenté comme son « jumeau confident » par L’Équipe, est le seul co-accusé présent lors du braquage de la nuit du 19 au 20 mars avec Roushdane K., qui avait congédié le reste de la bande vingt minutes avant les faits. Afin d’expliquer le « comportement inchangé » de Adama et le fait qu’il n’évoque pas les faits à son épouse avant l’été 2022, son avocat Maître Morand-Lahouazi a invoqué la note attribuée par L’Équipe à Paul Pogba lors de la victoire des Bleus contre la Côte d’Ivoire le vendredi 25 mars, six jours après les faits. « Pour être performant sur le terrain, il faut être plutôt bien dans sa tête. Pogba obtient la note de 6, il ne laisse rien transparaître », soutient l’avocat de la défense. Avant de poursuivre : « Mais quand c’est Adama C. qui ne montre pas ses émotions, cela le rendrait coupable ? »
Des versions contradictoires
Au moment de revenir sur la nuit du 19 au 20 mars 2022, Adama C. a longuement cherché ses mots, les bras tendus sur le pupitre, tête baissée. S’il a assuré être une victime et être traumatisé par la scène du braquage, certaines contradictions entre sa version et celle d’autres accusés concernant l’organisation de cette soirée posent question. Paul Pogba affirmait lors d’une audition que les braqueurs étaient sortis d’une chambre de l’appartement, tandis qu’Adama soutient qu’ils ont sonné avant d’entrer. « Je ne sais pas pourquoi il a dit ça » s’est défendu l’intéressé. Autre élément contradictoire, le témoignage de Mamadou M., co-accusé, qui affirmait que Adama C. était venu lui ouvrir alors qu’il sonnait à la porte de l’appartement en pleine séquestration. Des faits niés par l’accusé, qui soutient être resté assis, la tête dans les mains.
Adama C. servait à Paul Pogba d’intermédiaire, de filtre entre les sollicitations dont l’international pouvait faire l’objet pour financer divers projets. Son interrogatoire doit désormais se poursuivre pour revenir sur l’affaire du shopping à la boutique Adidas des Champs-Élysées et sur les écoutes téléphoniques, et notamment ce message où Mamadou M. dit à Adama qu’il « faut taper fort » dans un échange où les deux hommes se disent qu’il est nécessaire que « tout le monde joue sa partie » afin de demander plusieurs millions d’euros à Paul Pogba, comme le rapportait L’Équipe.
BB, à Paris