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On a parlé avec le supporter havrais qui vient de Lituanie pour le derby
À 22 ans, Tristan ne supportait plus d’observer la folle saison de son HAC chéri, leader de Ligue 2, depuis Kaunas en Lituanie. En mars, il a donc coché la date du samedi 29 avril pour effectuer, jusqu’à Caen, le dép’ le plus long de sa vie de supporter pour le derby de Normandie.
Comment un gars qui habite à Kaunas en Lituanie supporte Le Havre ?
Je suis né à Rouen, mais j’ai grandi et j’ai fait mes études au Havre et j’étais abonné au stade du HAC depuis près de quinze ans, avant de venir ici. Là, je suis en Erasmus à Kaunas pour cinq mois. Au niveau des notes, j’étais dans le bas du classement, donc j’ai eu les derniers choix. J’aurais pu partir aux États-Unis, en Colombie, mais non, je suis tombé sur Kaunas (rires), mais ça va, c’est pas mal.
Tu arrives à suivre le foot quand même ?
Alors ici, il n’y en a quasiment pas. Les gens sont plus orientés vers le basket. Un jour, avec des potes, on a réservé des places pour aller voir un match. En arrivant sur place, il n’y avait rien, ni joueurs, ni ballons. (Rires.) Mais j’ai les chaînes françaises et je suis avec deux colocs fans de foot, donc on se débrouille pour regarder les matchs.
Qu’est-ce que tu penses de la saison de ton club ?
C’est fou. On n’a jamais vu ça. Surtout qu’on ne s’y attendait pas du tout au début de la saison avec une nouvelle équipe, de nouveaux dirigeants. Il n’y a rien à dire, c’est vraiment incroyable.
Comment as-tu pris la décision de faire ce déplacement ?
À la base, je voulais rentrer pour voir le match de la montée. J’ai essayé de me caler au meilleur moment. Bon finalement, ce ne sera pas le cas à Caen ce week-end, mais ce n’est pas grave. J’en avais marre de ne pas voir les matchs, j’ai toujours suivi le HAC et je ne vois pas la saison de la montée, ça me faisait vraiment chier. Je vais aussi en profiter pour voir un peu ma famille, en plus il se trouve que c’est l’anniversaire de ma sœur ce week-end. Mais ma priorité, c’est le HAC, sans ça je ne serais pas rentré.
Comment s’est faite ton organisation ?
Les cours, je m’en fiche un peu, donc je pars vendredi et je reste jusqu’à mardi. L’idée était de couvrir tout le week-end. Parce que quand j’ai pris mes billets d’avion, les matchs n’étaient pas encore programmés, donc il y avait la possibilité que le match se joue le lundi soir. J’ai aussi pris ma place hors parcage parce qu’il y avait la menace que les supporters havrais soient interdits de déplacement.
Tu n’as pas peur de voir une purge ?
En plus, on en voit pas mal ces derniers temps avec le HAC. On a l’impression qu’ils se font un peu dessus chaque week-end. Mais les Caennais ont l’air d’avoir un discours vraiment agressif, c’est un petit derby, donc il risque d’y avoir un peu de tension, ça va être sympa.
Combien va te coûter ce déplacement ?
La place c’est 16 euros, ensuite l’avion environ 150 l’aller-retour. Au total, je dirais 200 euros. Ça devient mon déplacement le plus coûteux en tant que supporter du HAC. Avant, c’était en voiture avec quatre potes à Amiens. Là, c’est autre chose.
Le Havre, c’est devenu l’équipe spécialiste des clean sheets cette saison. Ça te procure quelque chose un clean sheet ?
Parfois, ça peut me faire chier. Par exemple, contre QRM lors du dernier match (0-0), j’aurais préféré qu’on essaye franchement d’aller chercher les trois points plutôt que d’absolument conserver le clean sheet. Même si c’est vrai que parfois tu peux avoir un peu de fierté quand tu vois que ça fait trois matchs que t’as pas pris un but.
Ton scénario rêvé pour le match de ce week-end ?
Une belle ambiance, une belle météo et un bon match. Il y a quelques années, on était allé gagner 3-0 chez eux (2019), c’était fou. Si ça peut refaire pareil, je signe immédiatement.
Un match amical annulé pour... la sécurité
MH