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De nouvelles révélations sur Rachid Zeroual
Zeroual de conduite.
Dans une enquête parue dans L’Équipe ce vendredi, on en apprend un peu plus sur Rachid Zeroual, le patron des South Winners et véritable baron des tribunes marseillaises. Personnage tumultueux et essentiel à la culture sociale et antiraciste des virages olympiens, il possède une face sombre. Entre sa condamnation à neuf mois de prison (dont cinq avec sursis) pour l’attaque de la Commanderie par les supporters en 2021, et les affaires où son nom ressort, tout n’est pas rose, loin de là. Le quotidien a ainsi pu se procurer certaines informations sur l’instruction judiciaire dont il a fait l’objet, pour « soupçons d’abus de biens sociaux au préjudice de l’OM et au bénéfice de Zeroual et de Kebaili, les deux patrons des South Winners ». Le Monde avait révélé qu’entre 2008 et 2013, les South Winners ont viré 370 533 euros à une société basée en Espagne et en charge de l’édition du magazine OM Plus, César Editions.
Sauf que sur ce montant déjà important, Zeroual en a touché 140 941 et Dany Kebaili 96 000. Un manque à gagner ou un étrange excédent, que le personnage central de la récente crise à Marseille assume pleinement en plaidant son bon droit, dans L’Équipe : « L’association, elle vivait bien. On m’avait dit que ce n’était pas interdit par la loi, et vu que j’avais besoin de vivre, j’ai fait comme ça. » Et si Kebaili a reconnu que cette somme n’était pas forcément justifiée par le travail fourni, Zeroual coupe court : « Dany n’a pas la notion du temps. » Fondée par les deux compères, la société ZAK.com, qui facturait des sommes un peu trop élevées au club pour ses prestations, et qui a reçu des sous des Winners, a aussi été surveillée par les enquêteurs, qui évoquent un « enrichissement personnel des dirigeants des South Winners au préjudice de l’OM ».
Nouvelles révélations sur Rachid Zeroual, le patron des South Winners omniprésent à Marseille
Condamné à neuf mois de prison après l'attaque de la Commanderie, le patron des South Winners est omniprésent à l'OM. Y compris dans les affaires judiciaires https://t.co/bjTnllLybY pic.twitter.com/1pz5EUUNGW
— L'ÉQUIPE (@lequipe) September 29, 2023
Au-delà des diverses pressions qu’il a pu exercer sur les présidents et dirigeants successifs de l’OM, Zeroual s’est largement servi de son statut au sein des South Winners. Auprès de la police judiciaire, Pape Diouf a évoqué des « groupes de pression », quand Antoine Veyrat, directeur général de l’OM de 2008 à 2011, parle d’un homme « qui peut vous polluer la vie », à tel point qu’il s’est montré garant devant la justice pour alléger un contrôle judiciaire de Zeroual. Ce dernier, proche de José Anigo qui lui octroyait quelques passe-droits, a été salarié du club, en tant que chargé des relations avec les supporters, tout en restant dirigeant chez les South Winners. Avec les sous de son licenciement, il a pu s’acheter une belle villa. Tout un tas d’arrangements et de pressions qui ne l’empêchent pas de se montrer proche de la vie politique marseillaise. Présent dans les hautes sphères et soutien tantôt de la droite, tantôt de la gauche, il a pu parler à Emmanuel Macron, lors du passage du président de la République à Marseille en juin dernier.
Bref, un gros bonnet.
JF