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Noël Le Graët reste évasif lors de son audition
Sale journée pour les anciens.
Auditionné à l’Assemblée nationale dans le cadre de la commission d’enquête concernant les dysfonctionnements au sein de plusieurs fédérations sportives, Noël Le Graët doit désormais répondre des différentes affaires qui ont éclaboussé la fédération ces derniers mois, à l’image de Didier Deschamps la semaine dernière. Interrogé notamment sur les questions de sexisme à la FFF, le Breton a botté en touche : « J’ai trop de respect pour la Fédération et pour les femmes. Brigitte Henriques (ex-vice présidente, NDLR) était une femme. » Rappelé à l’ordre sur le fait qu’il a prêté serment, NLG a souligné qu’il l’avait fait « sous réserve que l’on reste dans le cadre des questions autorisées par [ses] avocats. Je ne parlerai pas de ça ». De quoi, de suite, donner le ton de la séance.
Arguant que Brigitte Henriques était « l’une des femmes que [il] préférai[t] à la FFF », il s’est montré « étonné de voir autant de départs de femmes », à qui il n’a « pas de reproche particulier à faire », et a délégué la responsabilité de ces départs à « ceux qui ont géré ». Concernant des agressions à la FFF, Le Graët a affirmé avoir fait appliquer l’article 40, qui impose « pour toute autorité constituée, tout officier ou fonctionnaire, dans l’exercice de ses fonctions », de signaler des crimes ou délits dont il a connaissance, à « chaque fois [qu’il a eu] eu connaissance de faits graves ». Même s’il a finalement concédé que tout « n’est pas parfait », il a cependant maintenu avoir « fait ce que l’on devait ».
Plus tard, il a estimé que « dire qu’une femme a une jolie robe ce n’est pas inapproprié, mais pour une femme, cela peut l’être », tandis qu’il a refusé de s’exprimer lorsqu’on lui a demandé s’il jugeait normal de demander à une salariée de mettre une jupe : « Je ne veux pas répondre à cette question. Je vois où vous voulez en venir. » À propos de la cellule Signal-sports, permettant de faire remonter des violences à caractère sexuel, l’ancien boss du foot français a semblé reporter la faute d’un numéro vert inaccessible sur un opérateur défaillant, plutôt que de s’indigner des 79 signalements sous sa présidence. Enfin, lancé sur l’ancien directeur financier de la 3F traduit en justice pour agression sexuelle lors de la Coupe du monde 2018, Le Graët a souligné qu’il n’a pas été condamné par le tribunal alors que la suite ne semblait pas l’intéresser : « Que pouvions-nous faire ? Je pense qu’il a été secoué par cette affaire, puni je n’en sais rien. »
Au-delà de paraître débordé par les événements, son ton évasif ne devrait pas vraiment aider la commission d’enquête…
JF