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Nicolas Pépé revient sur son passage à Arsenal et son renouveau à Villarreal
« 80 millions d’euros. »
Dans une interview pour The Athletic Nicolas Pépé se livre sur ce chiffre qui l’a hanté. À l’été 2019, Arsenal casse la tirelire pour le joyau de Lille. Pépé devient le joueur le plus cher de l’histoire des Gunners. À 24 ans, l’Ivoirien débarque en Premier League, accompagné de compilations en Ligue 1 qui affolent les supporters, mais le joueur est encore en chantier et a besoin de temps pour s’accommoder au championnat le plus compétitif du monde.
« Quand un club dépense autant, les petits détails ne comptent plus, déplore-t-il aujourd’hui. Les gens ne voient que ce qui se passe sur le terrain. Dès que ça ne va pas, le premier critiqué, c’est celui qui a coûté cher. Ils attendaient 30, 35, 40 buts par saison. Mais seuls Messi et Ronaldo font ça. Arsenal a dépensé beaucoup pour moi, et j’en ai payé le prix. » Pourtant, tout n’a pas été noir. Pépé a eu ses éclairs : un doublé de coups francs contre Vitória Guimarães en Ligue Europa, un penalty décisif face à Aston Villa, et même une passe décisive en finale de FA Cup contre Chelsea. Mais l’ombre du chiffre était toujours là.
La seconde lame Arteta
Puis Arteta est arrivé, et les nuages se sont épaissis. « Avec Arteta, ça avait bien commencé, mais après… la confiance n’était plus là, confie-t-il avec un sourire un peu crispé. Je n’aime pas être sur le banc sans explications. Et ça, ça crée des tensions. » Mais le banc n’était pas le pire. Le pire, c’était le harcèlement des réseaux sociaux. « C’était sévère et injuste, avoue-t-il. Ça vous affecte, vous et votre famille. Et ça joue sur votre mental : vous commencez à jouer en retrait, à faire le strict minimum. Ce n’est pas un manque de caractère, mais quand vous avez autant de critiques, ça vous change. »
En prêt à Nice, blessé à Trabzonspor, Pépé semblait perdu dans un tunnel sans bout. Puis Villarreal est arrivé. Un nouvel air, une nouvelle chance, et surtout un football plus calme, plus technique, qui lui va comme un gant. « Le football espagnol me correspond mieux, explique-t-il, visiblement apaisé. Ici, je me sens bien. Je retrouve du plaisir sur le terrain, et c’est le principal. Le reste – buts, passes décisives – viendra naturellement. » Aujourd’hui, à 29 ans, Pépé ne veut plus penser au passé. Juste avancer. « C’est un nouveau chapitre pour moi, conclut-il. Une nouvelle ligue, une nouvelle culture, une nouvelle expérience. Et je me sens enfin au cœur de l’action. »
Comme quoi, parfois, il faut juste sortir de l’ombre d’un chiffre.
MJ