- Euro 2012
- Tirage au sort
Mulder: « L’Allemagne plus forte que l’Espagne »
Avant d’être éditorialiste et écrivain, Jan Mulder fut international batave, jouant pour Anderlecht puis l’Ajax, de 1965 à 75.
Suite au tirage au sort des poules de l’Euro 2012, il a accepté de prendre quelques minutes pour juger le groupe de la mort dans lequel sont tombés les Oranjes.
Vous le trouvez comment le tirage au sort ?On pouvait trouver difficilement pire, surtout pour nous qui étions tête de série. L’Allemagne et le Portugal sont les plus fortes équipes de leur poule (chapeau) et le Danemark, c’est pareil que prendre la France. Si on avait tiré, je ne sais pas, la Russie, la Croatie et l’Irlande, cela aura été moins embêtant… Enfin, si on veut gagner notre deuxième Euro, il faudra battre tout le monde, alors…
Où en est la sélection néerlandaise deux ans après sa finale de coupe du monde ?Pas très loin, je crois. Bert van Marwijk fait le job mais malgré de très forts joueurs (Sneijder, van Persie, Kuyt, Robben, etc.), la Hollande n’arrive pas à développer un jeu offensif, ce n’est pas une équipe dans la tradition (ironique). Malgré ces footballeurs de grand talent, on joue la défense même si notre groupe de qualification était si faible (Suède, Moldavie, Finlande, Hongrie, San Marin) que ça ne s’est pas trop vu. En Pologne et en Ukraine, je ne sais pas trop ce que l’on va faire mais on y va avec de l’ambition. On est capable de tout, de gagner comme de se faire éliminer au premier tour.
Un commentaire sur les adversaires des Pays-Bas? Je pense bien que la Nationalmannschaft est devenue la meilleure équipe du monde depuis le Mondial en Afrique du Sud, plus forte que l’Espagne. Le Portugal est un volcan en sommeil qui va finir par se réveiller. Avec les footballeurs qui la composent, c’est une évidence. Je pense à Ronaldo et à Nani mais aussi à des gars comme Moutinho ou Coentrao. Enfin, c’est toujours pénible de jouer contre le Danemark, un peu comme contre les deux Irlande. Le Danemark joue toujours en fonction de ses propres limites, c’est sa tradition. Et c’est encore pire quand il n’y a pas de grands joueurs, ce qui est le cas cette fois. On ne va pas s’amuser. Bon, les deux équipes qui sortiront de ce groupe, seront de toute façon redoutables pour le reste de la compétition.
Le mot de la fin ?Depuis que l’Euro est une épreuve à seize équipes, elle est plus difficile qu’une coupe du monde. Et dans quatre ans, il y en aura vingt-quatre (à l’Euro français de 2016). On entre directement dans le dur. Vous avez intérêt à bien commencer, sinon vous êtes vite de retour à la maison. Avec les équipes européennes, le brassage des joueurs à travers tous les clubs du continent, il n’y a pas de statut à préserver, pas de complexe. D’ailleurs, je crois que, contrairement à il y a quatre ans, la Pologne ou l’Ukraine vont aller loin. Plutôt l’Ukraine ; je le sens comme ça.
RR