- Italie
- Serie A
- 26è journée
Milan dit merci au Chievo
Avec un Zlatan Ibrahimovic retrouvé, le Milan AC obtient une victoire magistrale sur la pelouse de Palerme (0-4). Les rossoneri ont désormais trois points d’avance sur la Juventus, qui a été bloquée à domicile par sa bête noire (sa bête jaune, même), le Chievo (1-1). Demain, le derby de Rome.
Milan appelle. La Juve ne répond pas. Non, aujourd’hui, la ligne était occupée. Occupée par un Chievo très entreprenant, et qui se confirme bête noire de l’équipe turinoise. Milan gagne, la Juve freine, et voilà que les rossoneri, sans trop s’y attendre, se retrouvent avec trois points d’avance sur leurs meilleurs ennemis. Après une semaine de polémiques, qui a suivi le match nul controversé entre les deux formations, retour à la réalité du terrain. Et la réalité est bien là : malgré des résultats du jour favorables au Milan AC, les deux formations vont se battre jusqu’au bout pour montrer qui a la plus grosse. Pour le moment, c’est Milan qui gagne aux points. Les Milanais ont imposé leur puissance sur la pelouse de Palerme, avec un 4-0 aussi humiliant que logique.
Quatre va décidément devenir le chiffre fétiche de Massimiliano Allegri : depuis le début de la saison, c’est déjà la sixième fois que son équipe s’impose en enfilant quatre pions à ses adversaires. Tonton Arsène en sait quelque chose. Mais la domination milanaise, si elle semble indéniable depuis quelques semaines, pourrait être mise à mal dès mercredi. En effet, la Juve, qui n’a pas pu faire mieux qu’un nul, ce soir, contre le Chievo (1-1), ira rendre visite à Bologne, pour un match en retard de la 23ème journée. En cas de succès, les Turinois reprendraient la tête de la Serie A. A égalité avec le Milan AC, certes, mais avec une différence de buts particulière qui leur est favorable. Voilà qui devrait réserver encore de belles semaines de crêpage de chignons entre deux clubs qui, on ne va pas se mentir, ne peuvent pas se piffrer.
Zlatan Tribrahimovic
Ouverture des hostilités à 18h30. Milan rend visite à Palerme, pour un déplacement qui flaire bon le guet-apens. De fait, l’an passé, les Milanais étaient venus deux fois au Renzo Barbera, une fois en championnat et une fois en Coupe d’Italie. Les deux fois, ils étaient repartis en Lombardie avec une défaite dans les valises. Alors, ce coup-ci, Massimiliano Allegri a bien préparé son coup. Malgré la tentative d’intox du président palermitain Zamparini ( « Milan a 95% de chances de gagner » ), les rossoneri n’ont pas tremblé. Jamais, à vrai dire. Et cette sérénité, le champion d’Italie le doit, en grande partie, au retour de Zlatan Ibrahimovic. Suspendu depuis trois journées, le Suédois n’a pas mis bien longtemps à rattraper son retard. Après vint minutes de jeu, Zlatan profite d’un ballon récupéré à l’entrée de la surface de Palerme pour fusiller Viviano d’une frappe enveloppée du gauche. Le gardien n’a même pas vu le ballon passer. Et son trou noir va durer un quart d’heure. Le temps pour Ibra de s’amuser avec la défense sicilienne : un pointu du gauche, et une autre merveille de frappe enroulée, cette fois-ci du droit. Triplé pour le numéro 11 (son premier avec le Milan AC, et le second dans l’absolu en Serie A) et 3-0 à la pause. Merci.
En seconde période, Palerme, qui en avait déjà pris quatre la semaine dernière à Sienne (4-1), n’y croit clairement plus. Toutes les tentatives rosanere se résument à des frappes de loin, soit de Miccoli, soit d’Ilicic, qui terminent bien souvent à huit ou neuf mètres au-dessus de la barre. La tristesse. Alors, pour tuer définitivement le suspense, Thiago Silva décide d’en rajouter une couche, avec un joli coup de tête sur un centre d’El Shaarawy. A 4-0, Palerme essaie surtout de ne pas se prendre une valise. Et lorsqu’ils ont l’occasion de réduire la marque, après une énorme bourde de Bonera, le nouvel entrant Zahavi envoie le ballon dans le virage et tue presque un pigeon. Les dernières émotions du match se matérialisent par l’entrée de Pippo Inzaghi qui, en dix minutes, a le temps de se retrouver deux fois hors-jeu. Et d’avoir l’air scandalisé. Ce mec ne meurt jamais, et c’est pour ça qu’on l’aime tant, putain.
La Juve a son virus jaune
Deuxième séance. 20h45. Juventus Stadium. La Juventus, avec son statut de seule équipe invaincue en Europe, reçoit le Chievo. Une équipe qui ne lui laisse pas forcément de bons souvenirs. L’an passé, les joueurs veronesi avaient joué des mauvais tours : 1-1 au Bentegodi avec une égalisation à la 92ème minute, 2-2 à l’Olimpico après avoir été menés 2-0. Et cette saison, les deux équipes se sont déjà séparées sur un 0-0 peu flatteur. Antonio Conte avait donc, lui aussi, tenté de bien préparer cette confrontation. Et la Juventus a la chance d’ouvrir le score sur sa toute première occasion. De Ceglie score de la tête après un poteau de Chiellini. Hors-jeu ? Pas hors-jeu ? On laissera Adriano Galliani et les Milanais se faire leur propre avis. N’empêche que le Chievo n’est pas venu là pour jouer la victime sacrificielle. Juste après l’ouverture du score turinoise, le Français Théréau est à deux doigts d’égaliser. Buffon repousse du pied. La Juve domine, mais dès la fin de la première période, on sent que les joueurs bianconeri sont quelque peu émoussés. Il faut dire que les Buffon, Chiellini, Pirlo, Marchisio et autres Barzagli ont tous joué mercredi soir avec la Squadra Azzurra. Et pas forcément le genre de match qui vous donne des ailes.
En deuxième mi-temps, Domenico Di Carlo, le coach du Chievo, a envie d’aller chercher quelque chose. Après une superbe parade du gardien Sorrentino, qui repousse un tir croisé de Padoin, l’entraîneur fait rentrer Moscardelli et Hetemaj, ses « super-subs » . Prends ça, Ole Gunnar. Mais ses changements ont l’effet escompté. Moscardelli est proche d’égaliser d’un coup de casque. Il s’agit de la sonnette d’alarme pour la Juve. Deux minutes plus tard, Boukary Dramé jette un sacré froid sur le Juventus Stadium d’une frappe du pied gauche à l’entrée de la surface. 1-1. Il reste quinze minutes et la Vieille Dame va devoir se ruer à l’attaque. Del Piero entre. Le capitaine ne met que quelques minutes à réclamer un pénalty. Péno ? Pas Péno ? On laissera Adriano Galliani et les Milanais se faire leur propre avis. Il reste encore un peu de temps pour que Sorrentino s’offre la parade de la soirée sur une frappe Olive et Tom de Pirlo. On en reste là. Le Chievo, encore une fois, vient emmerder la Juve, et repart de Turin avec un point mérité. Le Milan AC remercie. Et va désormais envoyer une bouteille de champagne aux joueurs de Bologne pour le match de mercredi. Le mano a mano se poursuit.
Eric Maggiori, à Rome