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Mediapart enquête sur l’affaire Casti
Le 21 mai dernier, le parquet a requis un non-lieu dans l’affaire Casti, ce supporter de Montpellier blessé par un tir de flashball le 21 septembre 2012. Concluant à la légitime défense, le procureur de la République n’a même pas jugé utile d’identifier le tireur, un policier de la BAC (brigade anti-criminalité) entendu comme victime par les enquêteurs, dans son réquisitoire.
En attendant le verdict du juge de Montpellier, Mediapart a consacré une longue enquête à cette affaire. Le site d’information en ligne revient sur les raisons qui ont poussé le parquet à requérir le non-lieu, mais aussi sur les zones d’ombres qui entourent l’enquête. Une affaire marquée, dès la fin des incidents, par des tâtonnements étranges de la part des pouvoirs publics et par une version policière qui avait sensiblement varié, comme nous l’avions évoqué au lendemain des événements.
L’épisode de la vidéo-surveillance a également constitué une volte-face surprenante dans cette procédure. Dans un premier temps, le visionnage des bandes avait permis, selon les avocats de Florent Castineira, de contredire la version policière. Ce qui avait conduit le procureur de Montpellier à saisir l’IGPN (inspection générale de la police nationale). Mais la lieutenante chargée de l’enquête à la « police des polices » a finalement déclaré six mois plus tard, le 10 avril 2013, que la vidéo était « illisible » . Curieux, alors que les avocats de Casti l’avaient visionnée.
Et d’après Mediapart, l’IGPN se base pourtant sur cette vidéo pour « interroger de façon très orientée les supporters et Castineira » . Exemple: « L’enregistrement vidéo-surveillance montre des individus agités, porteurs de capuches et dissimulant leur visage avec un mouchoir ou une écharpe, faire face aux forces de l’ordre. Cette attitude laisse-t-elle entrevoir, selon vous, un comportement de défiance vis-à-vis de la police ? » Puis « cet enregistrement permet en outre de voir un fumigène lancé en direction des forces de l’ordre, ainsi que des chaises et des projectiles divers, qu’avez-vous à en dire ? » Alors même que cet enregistrement vidéo montre que les violentes échauffourées ont éclaté vingt-cinq minutes après le tir de flashball qui a blessé Casti.
Si le verdict du juge venait à suivre les réquisitions du procureur et confirmer le non-lieu pour les policiers, on ne pourrait pas blâmer les supporters de crier à l’injustice.
AC