- Angleterre
- Championship
- 17e journée
- Bolton/Wigan (3-1)
McClean refuse de porter le coquelicot
Pendant tout le week-end, le football britannique rend hommage, par un coquelicot sur le maillot, à ses soldats morts pendant la Première Guerre mondiale, à l’approche du 11 novembre.
Mais vendredi soir, lors du Bolton-Wigan comptant pour la 17e journée de deuxième division anglaise, James McClean a décidé de ne pas en porter. Et cela s’est remarqué, déjà parce qu’il était le seul sur la pelouse à ne pas commémorer, et ensuite parce que le site officiel de Wigan avait posté quelques minutes avant le match un petit communiqué : « James McClean ne portera pas de coquelicot ce soir, à côté de ses coéquipiers. C’est une décision personnelle qu’il a expliquée dans une lettre au président des Latics, avant de se rencontrer en face à face. Mr Whelan a accepté cette décision. »
Suit alors la publication de cette fameuse lettre. Le Nord-Irlandais explique en détail sa position : « J’ai un profond respect pour ceux qui se sont battus et sont morts dans les deux grandes guerres. On m’a raconté que votre propre grand-père Paddy Whelan était l’un deux. Je fais leur deuil comme n’importe quelle autre personne sensée et si le coquelicot n’était que le symbole des âmes perdues lors des première et deuxième guerres, j’aurais porté ce coquelicot. (…) Mais, depuis 1945, pour les Nord-Irlandais comme moi et particulièrement ceux de Derry qui ont connu le massacre du Bloody Sunday en 1972, le coquelicot a pris une symbolique très différente. S’il vous plaît, commprenez Mr Whelan, que quand vous venez de Creggan comme moi ou de tous les autres endroits de Derry, chacun vit avec les fantômes de ces sombres jours de l’histoire d’Irlande, même si je suis né 20 ans après les faits. C’est juste une part de ce que nous sommes, inoculée en nous depuis la naissance. Mr Whelan, pour moi, porter le coquelicot serait autant un geste d’irrespect pour les innocents ayant perdu la vie lors de ces moments troubles que lorsqu’on m’accuse de manquer de respect aux victimes de la première et deuxième guerre. (…) Je ne suis pas un terroriste. Je suis un mec pacifique, je crois que tout le monde peut vivre côte à côte, quelles que soient les religions ou les opinions politiques. Ce que je respecte. Ce que je demande aux gens, c’est de respecter les miens en retour. (…) Je ne peux simplement pas faire quelque chose en quoi je ne crois pas. Dans la vie, si tu es un homme, tu dois te battre pour ce à quoi tu crois. »
Décision comprise par le président Whelan. Si vous souhaitez lire la lettre en intégralité, c’est ici.
RB