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L’UNFP et Panini visés par une plainte pour « escroquerie » et « corruption »
Nouvel épisode dans l’affaire des droits à l’image des footballeurs.
Une plainte, consultée par So Foot, a été adressée ce lundi au procureur de la République du Tribunal de Paris contre l’Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP) et l’entreprise Panini pour « escroquerie » et « corruption active d’agent privée ». Parmi les sept footballeurs plaignants, des noms comme Fabrice Pancrate, Jérémy Pied ou Jimmy Briand. En mai dernier, Panini et l’UNFP avaient déjà été condamnés pour atteinte au droit à l’image, après avoir été attaqués par quatre anciens joueurs de Ligue 1, qui dénonçaient une utilisation et une commercialisation de leur image sans leur consentement dans les fameux albums édités par l’entreprise italienne.
« Désormais, c’est une action au pénal. On considère qu’il y a des éléments qui caractériseraient une escroquerie de l’UNFP qui accapare les droits à l’image des joueurs avec des manœuvres frauduleuses, comme une disposition litigieuse de la Charte du football professionnel », éclaire Me Dottelonde, qui représente les joueurs, auprès de So Foot. Il y a aussi une attestation de versement qui donnerait l’impression aux joueurs qu’ils auraient une contrepartie sur les albums Panini. Alors que cela ne concerne que l’exploitation de leur image dans les jeux vidéo. » La plainte met également en lumière l’opacité des rapports entre Panini et l’UNFP, via sa filiale Promofoot, seule habilitée à exploiter les « droits usurpés des footballeurs », mais qui dégage un chiffre d’affaires de 3,2 millions d’euros tout étant qualifiée de « fantomatique » – elle est injoignable et ne renseigne aucun moyen de contact.
Autre volet : les relations incestueuses entre Philippe Piat, le patron de l’UNFP depuis 1969, et Alain Guerrini, le boss de Panini, notamment racontées dans une longue enquête de L’Équipe. Les deux hommes ont noué des liens amicaux mais aussi d’affaires via des entreprises ou des sociétés civiles immobilières. « Ces liens capitalistiques laissent à penser qu’ils s’accordent des avantages indus. Panini a obtenu un monopole de l’UNFP et, de son côté, Philippe Piat a fortement milité pour la candidature de Guerrini à la présidence de la LFP », poursuit Me Dottelonde.
Sacré timing pour la plainte – prévue depuis longtemps pour début septembre, selon l’avocat –, qui tombe à la veille de l’assemblée élective à la LFP, où l’UNFP disposera de deux voix (sur 17) dans le vote pour la présidence, a priori acquises à Vincent Labrune.
GV