- C1 Africaine
- Finale
- Wydad Casablanca-Espérance Tunis (0-1)
L’Espérance Tunis championne d’Afrique dans des conditions ubuesques
La guerre de Radès n’a pas eu lieu.
Dans l’ambiance bouillante du stade de Radès, l’Espérance de Tunis aurait remporté dans la nuit sa deuxième Ligue des champions d’affilée. Le conditionnel s’impose tant les circonstances ayant mené à ce « sacre » sont contestables et seront probablement sujettes à des décisions de la CAF et à des réclamations du Wydad Casablanca. En effet, alors que le match aller avait déjà été perturbé par des contestations virulentes de la Fédération marocaine, c’est au terme d’une interruption de plus d’une heure, causée par des errements d’arbitrage et de logistique, que l’arbitre de la rencontre, le Gambien Bakary Gassama, mettait un terme à la partie. De fait, il désignait comme vainqueur, a priori, le club tunisien, dont les joueurs pouvaient aller fêter leur succès auprès de leurs supporters.
Nahiri brandit la VAR qui ne fonctionne pas , ce continent est un sketch #ESTWAC pic.twitter.com/L0bpf17luL
— Maroc Foot Talk (@MarocFootTalk) May 31, 2019
À la 58e minute de jeu, le match s’était en effet arrêté. Mené bien logiquement depuis la 41e minute et un but de l’intenable Belaïli, le Wydad pensait à cet instant égaliser grâce à El Karti. Mais alors que M. Gassama n’avait pas signalé quelques instants plus tôt une main dans la surface de l’Espérance, il invalidait également ce but rédempteur, soit pour un hors-jeu inexistant, soit pour une faute litigieuse. Le début d’une situation ubuesque. S’étant déjà estimés lésés au cours du match aller (un penalty non signalé et un but refusé) – ce qui avait d’ailleurs conduit la CAF à suspendre l’arbitre de la rencontre pour six mois –, les joueurs du Wydad refusaient de reprendre la partie tant que M. Gassama n’aurait pas consulté la VAR… Ce que ce dernier s’est inflexiblement refusé à faire, probablement car celle-ci ne fonctionnait tout simplement pas ! Le bras de fer s’est poursuivi longuement, d’abord dans un climat très tendu puis dans l’apathie générale : tandis que que les arbitres restaient inexplicablement passifs, les officiels et dirigeants investissaient le terrain sans trouver de solutions et laissaient par là même joueurs et spectateurs dans l’expectative. Tout cela, donc, avant le coup de sifflet final incertain de M. Gassama.
À quelques jours du début de la CAN, cette rencontre nous a livré une formidable publicité du football africain.
VLU