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Les anti-foot donnent de la voix contre l’euro 2016 !
On les attendait. Fidèle à la grande tradition post-68 de critique du capitalisme sportif et de boycotts de ses grandes messes (du Mondial Argentin en 1978 aux Jeux de Pékin en 2008), le courant de critique « freudo-marxiste » du sport, d’origine trotskiste, lance une pétition « Non à l’Euro 2016 ! Non aux constructions et rénovations des stades en France ! »
Pragmatisme oblige, ce n’est plus tant la question des Droits de l’Homme ou des travailleurs qui se trouve au cœur de l’appel au peuple, mais évidemment les grands stades et leur financement que se concentre le feu des attaques. Car, si le texte nous rappelle en préalable idéologique que « le stade n’est pas qu’un cadre architectural efficace. Partout en Europe et ailleurs, il est le lieu d’incubation de nombreuses violences, là où couvent les comportements les plus méprisables : xénophobie, antisémitisme, racisme, concentration massive de toutes les bêtises, militarisation des territoires, surveillance généralisée » , c’est surtout le coût faramineux de ses temples profanes au culte du ballon rond durant une période de crise économique qui est ciblé en priorité.
Ils rejoignent sur ce point des idées politiques bien plus réformistes : « Le coût financier de cette épreuve pour les seules constructions et rénovations des stades en France s’élèverait officiellement à 1,7 milliard d’euros. Avec cette somme, combien pourrions-nous construire de logements, d’écoles, d’hôpitaux, de gymnases et d’espaces verts pour tous ? Face à des dépenses de pur prestige considérées comme insensées, les villes de Strasbourg, de Nancy et de Nantes se sont retirées de ce projet. »
Même la nouvelle ministre des Sports a émis de sérieux doutes sur la façon dont l’État s’est engagé dans l’aide financière à ces projets de prestige via un CNDS censé d’abord soutenir le « sport pour tous » , pendant que la mairie de Paris, bien que s’étant lancée dans la rénovation du Parc des Princes, annonce qu’elle ne subventionnera plus le PSG. Il semblerait donc que le foot pro va devoir apprendre qu’il est devenu un acteur économique comme un autre et qu’il ne doit pas des comptes qu’à ses actionnaires. Si le débat arrive enfin à s’ouvrir.
NKM