Le stade des Bleus climatisé pour gagner… un degré

Le Qatar souhaite verdir son image en proposant un bilan carbone neutre : c’est raté.

Comme l’annonce RMC Sport ce mardi, le stade Al-Janoub, qui accueillera le match des Bleus contre l’Australie, sera climatisé pour faire passer la température ambiante de 25°C à 24°C. Un match pourtant prévu à 22h dans la ville d’Al-Wakhra (20h en France). Un horaire tardif, pour une compétition prévue en hiver, justement pour éviter les fortes chaleurs. L’aberration écologique que représente la climatisation d’un stade, qui plus est dans de telles conditions climatiques, était pourtant supposée être évitée. C’est du moins ce que promettait le Comité suprême à TF1 avant la compétition : « La climatisation ne sera pas activée, puisque les mois de novembre et décembre au Qatar correspondent à la période hivernale. La température y est donc douce. »

Déjà critiquée lors du match d’ouverture, l’utilité d’une telle débauche d’énergie pour un tel résultat laisse penaud. Pour ce qui est du match de ce soir, il va falloir allumer ces 180 bouches d’aération, alimentées par une centrale de refroidissement située à 80 kilomètres… Plus qu’une nécessité climatique et sportive, il semble plutôt s’agir d’une nécessité de rentabiliser le coût de construction des stades, rendu exorbitant par l’installation de systèmes de climatisation. D’autant plus que cet Al-Jaboun Stadium est doté d’un mode de climatisation particulier, vanté comme « l’héritage » que laissera cette Coupe du monde au Qatar, et pensé par le « Docteur Cool », Saud Abdul Ghani, ingénieur utilisé comme figure de proue du projet technologique et prétendument écologique porté par le Qatar.

Une modernité technologique énergivore qui n’est plus au goût du jour, à l’heure de la sobriété.