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L’armée serbe laisse des hooligans s’entraîner au tir
En France, les ultras détestent l’autorité. En Serbie, c’est légèrement plus compliqué.
Le site Balkan Insight révèle qu’entre février et juin 2016, l’armée serbe a laissé des hooligans utiliser ses armes pour s’entraîner au tir sur l’un de ses terrains, ce qui est bien entendu illégal. Les accusations concernent un général et un lieutenant-colonel contre qui une enquête a été ouverte.
Les deux officiers sont accusés d’avoir laissé accès à ses installations et à son matériel à un groupe d’individus comprenant des hooligans, provenant principalement du Partizan Belgrade. Parmi eux, Aleksandar Stanković, un chef de groupe de supporters, tué depuis, au mois d’octobre 2016 pour une histoire de contrebande et de trafic de drogue. L’aura de l’homme était telle au sein du club que les joueurs de l’équipe de football et de basket du Partizan avaient revêtu un T-shirt à son effigie lors d’un échauffement d’avant-match.
On retrouve également dans la liste Veljko Belivuk, un autre hooligan, inculpé de meurtre il y a quelques jours. Le nom de Nenad Vuckovic a également été cité. Ce hooligan notoire occupe également un poste dans la police nationale serbe. Une double appartenance qui n’a pas semblé émouvoir le ministre de l’Intérieur Nebojsa Stefanovic, qui a rappelé au mois d’octobre dernier qu’ « être supporter de football n’est pas un crime » , en précisant que Stefanovic avait passé avec succès les tests de sécurité avant d’intégrer les forces de police.
Tout ce beau monde jette le discrédit sur l’armée. Novica Antić, le porte-parole du syndicat des soldats, a tenu à préciser qu’une enquête interne était en cours : « Nous avons une obligation morale et statutaire de réagir. Chacun doit respecter la loi et nous allons utiliser toutes les voies légales pour nous en assurer. »
Si un scénariste de thrillers se trouve en panne d’inspiration, cette histoire pourrait bien l’inspirer.
JD