- REPAIRE DE SUPPORTERS #1
La verte Divette de Montmartre
Supporters exilés ou désireux de gueuler entourés, mais au chaud, le « tour de France des Buvettes de stade » s’arrêtent pour vous dans quelques rades emblématiques de la capitale. Premier troquet de la série : La Divette de Montmartre, mini-Chaudron stéphanois tenu par Serge depuis 30 ans. À découvrir lors de Lyon – Sainté dimanche !
Club : AS Saint-ÉtienneAdresse : 136 rue Marcadet, 75018 Paris (M° 12 – Lamarck-Caulaincourt ou Jules Joffrin)Dispositif : 2 télévisions écran-plat et son stéréo (et deux baby-foot en bonus)Buvette : Verveine verte (5€ le verre)
Un store vert et blanc dominant une devanture rouge, quelques poteaux non-carrés dressés pour se caler en fumant, des discussions se terminant par –ltier ou –uffier, les indices d’une possible présence stéphanoise dans Montmartre ne se laissent pas si aisément décrypter. C’est surtout une fois la porte passée que le couvercle du Chaudron se soulève : sourires de Jean-Michel Larqué, écharpes menthe-à-l’eau, fanions colorés, maillots Le Coq Sportif, tasses à café siglées Sainté et autres goodies dépareillés viennent confirmer l’intuition et le statut d’enclave verte de la Divette.
Serge, le gardien des potos
Rempart du lieu, Serge joue pourtant sans gants dans sa surface. Il n’y va ainsi pas de main morte lorsqu’il s’agit de taper sur Aulas, l’autre en train de tirer un demi. Ce Stéphanois, fils de Marcel Vial – « un ancien pro qui a porté le maillot vert dans les années 30-40 » et ancien mécanicien aéronautique, a dû quitter son 42 natal à la vingtaine pour trouver du boulot, et s’est finalement arrêté à Paris pour ne plus la quitter.
« J’ai créé la Divette en 1986, comme un bar classique. Je diffusais quand même les matchs aux clients sur ma petite télé. Le bouche-à-oreille et les habitués ont finalement fait du lieu un rade de supporters, des Verts surtout » revendique-t-il ainsi, l’œil fixé sur l’un de ses deux désormais « écran-plat » . Une mini-chaîne, deux baby-foot et une chiotte à la turque viennent aujourd’hui compléter le dispositif.
Le cache-objectif de Julie Piétri
Parmi les adeptes, d’un jour en tout cas, Serge se souvient de Julie Piétri : « Elle était venue voir un match de la Coupe du monde 1998, et était passée derrière mon bar avec son caméscope pour filmer l’ambiance. Ça m’a marqué, elle a même oublié son cache, que j’ai encore. » Autre invité notable, Maxime Leforestier avait emmené toute sa famille à la Divette mater le quart contre l’Italie, sous les yeux de Marylin Monroe, Brigitte Bardot et des Beatles, dont les visages sur les pochettes, eux, n’ont pas pris une ride.
« Si j’ai une place à conseiller dans mon bar pour regarder le match ? Ah non, chacun se démerde » , conclut-il, juste avant de faire cracher ses enceintes de chants de supporters stéphanois. « C’est un rituel ça, avant chaque match. Il y en a un autre aussi, c’est la tournée de Verveine verte, 55°. Mais je la réserve uniquement en cas de victoire contre Lyon ! » Avis aux supporters, la prochaine peut tomber dès dimanche soir.
Guillaume Blot