La Superligue présente son nouveau projet

Après cinq mois de travail et une multiplication des rencontres avec toutes les parties prenantes du football européen, la société A22, promotrice de la Superligue européenne, vient de présenter son nouveau projet.

Lorsqu’il a été nommé PDG de la société A22 Management en octobre dernier, Bernd Reichart avait annoncé vouloir remettre les choses à plat concernant la Superligue. L’homme d’affaires allemand avait alors entamé un périple dans toute l’Europe, allant à la rencontre des dirigeants et des représentants du football continental afin de revoir la copie. Et malgré les conclusions de l’avocat général de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), en décembre 2022, en faveur d’un monopole spécifique de l’UEFA, Reichart est allé jusqu’au bout : il vient de présenter le projet final. Exit donc le principe d’une ligue fermée entre les seuls gros clubs, faites place à une nouvelle compétition « ouverte et méritocratique » constituée de 60 à 80 équipes continentales, a minima membres « des 27 pays de l’Union européenne ».

« La ligue européenne de football devrait être une compétition ouverte […] et permettant une distribution durable des revenus à travers la pyramide. La participation (devra) être fondée sur le mérite sportif annuel sans membres permanents ». En fait, la seule chose qui reste, c’est l’opposition affichée contre l’UEFA, jamais nommée dans le rapport, mais désignée comme « un tiers qui tire profit (des compétitions) sans assumer le moindre risque ». En gros, A22 veut sortir du sérail de la fédération européenne et récupérer la pleine et entière gestion des compétitions européennes. « Les compétitions européennes de clubs devraient, comme elles le sont au niveau national, être gérées par les clubs. […] La structure de gouvernance doit être entièrement conforme à la législation européenne. »

"We present the preliminary results of the first phase of our dialogue which has been honest, direct and constructive […] We have distilled the consistent feedback into ten principles, which should set the framework for a future European club competition”, states Bernd Reichart. pic.twitter.com/MuNFMsE11v

— A22 Sports (@A22Sports) February 9, 2023

De plus, la réglementation comptable de l’UEFA, avec le fair-play financier, est critiqué. Selon A22, il faut imposer des règles claires, légitimes, légales et surtout les faire appliquer à la lettre, sans passe-droit : « Les dépenses devraient reposer uniquement sur les ressources engendrées, et non sur des injections de capitaux qui faussent la concurrence. Les règles de viabilité financière devraient permettre aux clubs de ne dépenser qu’un pourcentage fixe de leurs recettes annuelles liées au football pour les salaires des joueurs et les transferts nets, avec des dispositions appropriées pour les clubs les plus modestes ainsi que des règles de transition pour les autres. »

Le rapport précise également vouloir soutenir la santé des joueurs, en mentionnant, encore une fois, « des tiers », comprenez l’UEFA, obligeant la participation « à des tournois élargis ou à des nouveaux formats imposés ». Les supporters européens et le foot féminin sont aussi cités, avec une demande d’imposer « des mesures additionnelles […] pour faciliter la présence des supporters aux matchs à l’extérieur » et de placer au même rang les compétitions féminines et masculines.

Bref : la Superligue a mis de l’eau dans son vin. Mais ce n’est pas dit pour autant qu’elle obtienne l’aval populaire.