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La Chine condamne son ancien sélectionneur à 20 ans de prison pour corruption
Qui a dit que le ping-pong était le sport national chinois ?
Li Tie, ancien milieu de terrain d’Everton et ex-sélectionneur de l’équipe nationale chinoise, a vu son destin scellé ce vendredi devant le tribunal de Hubei : 20 ans de prison ferme pour corruption. Figure emblématique du football chinois, Li Tie incarne l’histoire d’un joueur qui a presque tout connu. Des pelouses anglaises de la Premier League à une centaine de sélections sous le maillot de la Chine, il avait atteint le sommet en devenant sélectionneur des Dragons rouges entre janvier 2020 et décembre 2021.
« Je suis vraiment désolé… »
Selon les enquêteurs, Li aurait exploité son statut d’entraîneur national pour sélectionner des joueurs en échange de billets pour un montant total de 51 millions de yuans, soit environ 6,7 millions d’euros. Li aurait aussi payé un million de yuans en 2019 pour s’assurer de devenir sélectionneur national. La télévision publique CCTV, toujours friande de confessions publiques, a diffusé un documentaire en début d’année où Li Tie faisait son mea culpa devant les caméras. Avec le regard baissé et une voix tremblante, il lâche : « Je suis vraiment désolé. J’aurais dû rester humble et suivre le droit chemin. À l’époque, certaines pratiques étaient courantes dans le football. »
Le rouleau compresseur anticorruption de Xi Jinping – que certains qualifient de moyen pour Xi d’éliminer ses rivaux politiques – n’a pas l’air de vouloir s’arrêter. En 2022, Pékin a ciblé le milieu du ballon rond, annonçant depuis une avalanche de condamnations : Liu Yi, ancien secrétaire général de la Fédération chinoise, a pris 11 ans. Tan Hai, ex-chef des arbitres, six ans et demi. Et Chen Xuyuan, l’ancien président de la Fédération ? La perpétuité, rien que ça.
Tout ça pour être 87e mondial derrière Curaçao.
MJ