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Jaume Roures met l’échec de Téléfoot sur le dos de Canal + et de la LFP
Le grand oral.
À l’instar de Pablo Longoria mercredi, Jaume Roures a aussi dû se déplacer à l’Assemblée nationale ce jeudi. Le Catalan devait donner son point de vue sur la crise des droits TV et s’expliquer également sur l’échec de Téléfoot en France.
Le président de Mediapro a d’abord avoué qu’il savait que dans son business plan de quatre ans, deux seraient à perte : « On savait qu’on allait perdre de l’argent la première année… et gagner de l’argent lors des troisième et quatrième années. On savait qu’on n’aurait pas 3 millions d’abonnés comme ça. Notre objectif n’était pas de piquer des abonnés à Canal+ ou à d’autres, mais que la chaîne soit chez Canal+ et chez d’autres opérateurs. » Des opérateurs à qui il reproche l’échec de sa chaîne. « Pendant l’année 2019, on a eu des réunions avec tous les opérateurs, avec beIN Sports aussi. Pendant cinq mois, de février à juillet, on a aussi eu des réunions de travail avec Canal +. Il y avait la possibilité pour Canal de reprendre un de nos matchs en exclusivité tout en distribuant notre chaîne. On n’a pas trouvé d’accord après ces cinq mois, mais ce n’était pas un grave problème. Au printemps 2020, tous nous disent qu’ils ne veulent pas payer de minimum garanti pour distribuer la chaîne Téléfoot », déplore Roures.
Il en profite également pour égratigner la Ligue de football professionnel, car celle-ci a refusé de lui accorder un rabais, crise de la Covid oblige. « Tout le monde a pu négocier avec les Ligues du monde entier à ce moment-là, sauf nous avec la LFP. Quand on s’est assis, on a demandé un rabais de 200 millions : 7 millions par club de L1 et 3 millions par club de L2. Cela veut dire qu’un joueur, au lieu d’avoir une Ferrari, aurait eu une Maserati. On nous a empêchés de négocier alors qu’on a fait des propositions, comme élargir le contrat à 6 ans, en y incluant Canal… Et les 200 millions, c’était seulement pendant la période de Covid. Notre offre dégradée arrivait autour de 600 millions et cela a finalement été vendu 259 millions à Amazon », a lâché l’homme d’affaires espagnol.
Et puis Jaume Roures est sorti des lieux en sifflotant, a mis ses écouteurs et a été surpris en train de fredonner un classique de la chanson française : « Je vois les autres tout prêts à se jeter sur moi, c’est pas ma faute à moi… »
AB