- Belgique
Instruction judiciaire pour blanchiment d’argent contre Lucien D’Onofrio
Lucien D’Onofrio n’en démord pas : malgré une belle collection de casseroles à son actif, l’ancien agent de Zizou ne semble pas en avoir marre de se faire cuisiner par la justice.
Et les sommes mentionnées dans l’affaire révélée par la RTBF ce mercredi laissent pantois. L’Italien, ancien vice-président du Standard de Liège, aurait ainsi perçu « plus de 9,5 millions d’euros venant de sources étrangères suspectes », entre 2014 et 2018. Les sommes ont été versées sur deux comptes, le sien et celui de sa société Podium. C’est un document interne au CTIF (Cellule de traitement des informations financières) datant de 2019, que se sont procurés la RTBF et le journal Le Vif, qui a mis le feu aux poudres. Sur les 9,5 millions qui valent à l’agent officieux une enquête de la part de la justice belge, 5 proviennent d’entreprises spécialisées dans la gestion d’intérêts de sportifs professionnels, dont Gestifute, la société de Jorge Mendes.
L’ex-patron du Standard a réceptionné sur ses comptes belges plus de 9,5 millions d’euros de sources suspectes… #immanquable https://t.co/lhNL2lP1Id
— Le Vif (@LeVif) December 7, 2022
Les 4,5 millions d’euros restants proviennent d’une origine inconnue, ce qui laisse penser au CTIF que ces transactions « résultent de faits de criminalité organisée en lien avec les affaires des Football Leaks ». Ce dont se défend l’avocat de Lucien D’Onofrio, clamant que toutes les transactions concernant la société Podium « ont été contrôlées par des autorités judiciaires et/ou fiscales ». Une partie de cet argent aurait été blanchie par Lucien D’Onofrio à travers des investissements dans des « montres et des véhicules de luxe, un Van Gogh, de l’immobilier, en Bourse et dans différentes entreprises liégeoises ». « De l’examen effectué par la cellule apparaissent des indices sérieux de blanchiment de capitaux provenant de la criminalité organisée », conclut le rapport du CTIF.
Concernant les montres de luxe, elles ont été achetées à Maria Luisa Rizzoli, une comtesse italienne aujourd’hui âgée de 90 ans. Une vieille connaissance de sa part, puisque ce n’est autre que l’ancienne compagne de Rolland Courbis. Courbis et D’Onofrio avaient été condamnés ensemble dans l’affaire des transferts suspects de l’OM, entre 1997 et 1999.
Les financements occultes du monde du foot, une saga qui ne finira sans doute jamais.
BB