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« Il faudrait pouvoir identifier chaque supporter » : la justice impuissante face aux chants homophobes
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Le parquet qui se fait marcher dessus.
En décembre, les députées Sabrina Sebaihi et Danielle Simonnet ont adressé treize signalements aux parquets concernés, notamment à Marseille et Saint-Étienne. Et pour la première fois, un procureur a répondu. Dans un courrier daté du 15 janvier, que L’Équipe s’est procuré, David Charmatz, procureur de la République de Saint-Étienne, détaille pourquoi les sanctions restent quasi impossibles à appliquer.
« Malgré l’existence d’un réseau efficace de caméras, il n’est absolument pas possible d’envisager de poursuivre les auteurs de tels faits qui mettent en cause bien trop d’individus pour pouvoir assurer une réponse pénale efficace. Cibler des individus en prévision de tels actes nécessiterait d’orienter les caméras sur certains supporters, ce qui est inenvisageable pour des raisons de sécurité », explique le procureur de la République.
Nul, tactiquement et techniquement
Autre frein : « Envisager des poursuites imposerait ensuite de prouver que les mots prononcés sur les enregistrements vidéo sont bien de nature illégale, ce qui supposerait le recours à un expert en lecture labiale. Ce serait disproportionné en matière de coût et d’efficacité », poursuit Charmatz.
Le procureur détaille aussi ses moyens trop faibles : « Ce que j’ai, ce sont des caméras, de l’ordre de 250, qui ne zooment pas. On entend des slogans homophobes, mais on ne sait pas d’où ça vient. J’imagine que ma réponse pourra ne pas vous satisfaire, mais elle est la seule possible en l’état des moyens. »
Autrement dit : tant que la loi et les moyens ne changent pas, la justice est impuissante.
MJ