- Tour de France
- 21e étape
- Chantilly-Paris
Greipel bat Gérard Holz
Comme l’an dernier, l’Allemand s’impose sur les Champs-Élysées. Une victoire (ainsi que celle de Froome au général) presque éclipsée par l’interminable pot de départ de Gégé.
En ce 24 juillet 2016, la patrie reconnaissante avait décidé de rendre un dernier hommage à Gérard Holz, 69 ans. Enfin, France Télévision surtout : « Plus grand terrain de sport » peut-être, mais pas mal non plus dans l’autocélébration. Impossible donc de couper à la visite annuelle en studio de Daniel Bilalian qui préfère organiser les pots de départ à l’antenne plutôt qu’à la cafét’ d’entreprise. Gégé a bien sûr versé sa petite larme et proposé une dernière fois son numéro de cabotinage. Dommage qu’il n’y avait ni âne auquel tendre son micro, ni policier belge à bousculer. Désolé d’être insensible au départ d’un journaliste qui aura passé sa carrière à se croire plus important que les sujets qu’il traite.
Que dire d’une dernière étape qui tient davantage d’un critérium depuis 1989 ? L’époque n’étant plus au Vinokourov et au Seigneur, le sprint massif était déjà programmé et le cortège un peu long depuis Chantilly avec les incontournables du dernier jour : la coupe de champagne du maillot jaune, les blagues entre coureurs et Thierry Adam qui termine de remercier les 218 personnes qu’il n’avait pas encore saluées pendant ces trois semaines. L’humeur est légère, sauf pour Tony Martin qui jette l’éponge au premier passage sur les Champs-Élysées, le genou en vrac. Sale après-midi pour les Etixx, puisque Marcel Kittel crève, fracasse sa roue de colère et repart seul dans le coffre de sa voiture de course.
#TDF2016 Marcel Kittel sfortunato sugli Champs-Élysées: fora e lancia la ruota #EurosportCICLISMO https://t.co/aU2FOqWMnT
— Eurosport IT (@Eurosport_IT) 24 juillet 2016
À l’avant, un groupe de huit coureurs (avec Rui Costa, Alexis Gougeard et Jérémy Roy) tente le coup sans prendre jamais plus de trente secondes. Même les sprinteurs n’ont pas sué depuis une semaine dans les Alpes pour lâcher leur dernier os à ronger. Pour certains d’entre eux, le pavé parisien du VIIIe arrondissement est traître, Bryan Cocard crève ainsi à deux bornes de l’arrivée et réduit à néant le boulot de son équipe Direct Energie. Les Lotto d’André Greipel reprennent le manche et débouchent en tête place de la Concorde, Alexandre Kristoff et Peter Sagan sont les seuls à suivre. Le Norvégien démarre le premier, mais Greipel fait enfin parler ses grosses cuisses pour le déposer et résister au retour hors écran de Sagan. Encore merci pour ce travelling.
LE GORILLE DE PARIS! @AndreGreipel s’impose sur les Champs-Élysées!@AndreGreipel wins the last stage!#TDF2016https://t.co/mzsK2jSwKW
— Le Tour de France (@LeTour) 24 juillet 2016
Une quarantaine de secondes plus tard, Chris Froome franchit la ligne entouré de ses coéquipiers de la Sky. Pour la première fois, il n’aura pas couru à l’avant. Avec trois victoires, le Britannique rejoint au palmarès le Belge Philippe Thys, Louison Bobet et Greg LeMond. Quand il ne tombe pas ou ne croise pas un petit Paris-Roubaix sur sa route, l’homme prouve qu’il n’a presque pas de concurrence. Quelque chose nous dit qu’il sera encore le favori du Tour qui s’élancera depuis Düsseldorf dans un an. Une édition sans Gérard Holtz, appelé par l’amour (et sa femme) à rejoindre la Villa Médicis à Rome. Il recevra peut-être d’ici là la visite de Peter Sagan qui lui a promis de passer. Jusqu’à la dernière goutte, le Slovaque aura animé ce Tour. En voilà un qu’on peut vraiment remercier.
TOP 10 FINAL ! #TDF2016 pic.twitter.com/Mwf2MlKdO6
— Le Tour de France (@LeTour) 24 juillet 2016
Par Alexandre Pedro