- International
- France
France 94 : les Nantais racontent les clashs
Les clans en équipe de France, c’est un classique intemporel. Dans un entretien croisé à lire dans le So Foot Verratti actuellement en kiosques, le trio d’attaque nantais Loko, Pedros et Ouédec, réuni à l’occasion des 20 ans du titre de 1995, s’est livré sur la sélection à l’époque dirigée par Aimé Jacquet.
« On était les petits Nantais qui arrivaient, encastrés entre les Parisiens et les Marseillais qui se détestaient. Puis il y avait les Bordelais » , raconte Nicolas Ouédec. Qui affirme même à l’occasion que le trio nantais a failli passer devant le trio bordelais composé de Zidane, Dugarry et Lizarazu pour l’Euro 96, estimant que cela s’est joué à une barre transversale lors d’un match de qualifications contre la Roumanie en 1994 (0-0).
Critiqué à la suite de ce match par Marcel Desailly, l’ancien Parisien raconte le clash qui s’en est suivi lors du rassemblement suivant : « Le seul apte à juger mes performances, c’est Jacquet. De quel droit Desailly se permet de me juger ? Un mois après, on se réunit à Clairefontaine. Je m’installe pour bouffer, avec Cantona en face de moi. Di Meco à l’autre bout de la table : « Putain, Marcel, regarde, tu t’es fait allumer par Nico, le petit Nantais ». Marcel bloque, recule sa chaise et me regarde méchamment : « Toi, t’as intérêt à mettre tes protège demain, car je vais te fracasser les tibias. » »
Si Loko estime que c’était du chambrage de la part du consultant beIN Sport-RMC, à l’arrivée, les deux autres protagonistes ont failli en venir aux mains, sous le regard complice du King, qui, lui, « a fait un petit sourire, histoire de dire « Laisse tomber, c’est un abruti. » »
Ouédec de conclure en critiquant le fait qu’en équipe de France, il faut rentrer dans des « moules » . Un microcosme influent formé à l’époque par Blanc, Deschamps ou Desailly : « Les cadors, les bras droits de Jacquet. Si tu n’étais pas copain avec eux… Ce n’était pas mon style de lécher des culs. Desailly et Deschamps étaient jaloux de notre réussite à Nantes. »
Une opinion partagée par Reynald Pedros qui se rappelle d’un autre épisode avec le défenseur central champion du monde : « Nous, on ne demande rien, c’est Marcel qui parle de nous. DansLes Yeux dans les Bleus, il m’allume parce que j’ai loupé un penalty. Et Liza lui dit que c’est pas bien de dire ça. Liza ne savait pas que Marcel se chiait dessus à l’idée de tirer un penalty. »
Marcel, rhabillé pour l’été.
RC