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Football Leaks : la Russie, le dopage et l’enquête douteuse de la FIFA
La Russie dans le viseur.
Au moment de voir la courageuse sélection russe débarquer en quarts de finale de sa Coupe du monde, les mauvaises langues ont immédiatement pensé au dopage. Mais étaient-elles si mauvaises ? Les documents de Football Leaks, obtenus par l’hebdomadaire allemand Der Spiegel et analysés par l’EIC, dont Mediapart, révèlent une enquête très étrange de la FIFA.
En 2016, la Russie est déjà secouée par un immense scandale de dopage d’État, dévoilé par les deux rapports du juriste canadien Richard McLaren, qui entraîne la suspension de nombreux athlètes russes par la Fédération internationale d’athlétisme. Et le football dans tout ça ? Déjà, il y a l’implication de Vitaly Mutko, ministre des Sports et président de la Fédération russe de football, considéré comme le responsable du système de falsification des tests au sein du laboratoire. Le bougre est également membre du comité exécutif de la FIFA et président du comité d’organisation du Mondial 2018. Pour ne pas froisser Vladimir Poutine – qui l’a nommé vice-Premier ministre en 2016 –, Gianni Infantino a passé son temps à le défendre, selon Mediapart.
Mais surtout, le président de la FIFA reçoit en décembre 2017 une liste confidentielle de 11 joueurs russes suspectés de dopage, dont 2 membres de l’équipe nationale, Sergei Ignashevich et Mario Fernandes. Depuis plus d’un an, la Fédé est en contact avec McLaren pour lancer une enquête fouillée. Sauf qu’elle n’aura cessé de mettre des bâtons dans les roues du Canadien, faisant traîner le dossier pendant un an et demi.
María Claudia Rojas, présidente de la chambre d’instruction du comité d’éthique de la FIFA et très proche d’Infantino, a empêché McLaren d’enquêter sur le dopage dans le football russe avant le Mondial, affirme Mediapart. L’enquête a finalement été confiée à l’unité antidopage de la FIFA, qui n’est pas indépendante comme le comité d’éthique et surtout placée sous contrôle… d’Infantino.
Après avoir découvert les documents des Football Leaks, Richard McLaren a expliqué aux journaliste de l’EIC : « Maintenant, je comprends pourquoi à certains moments, je n’avais aucune nouvelle d’eux. Il s’est passé des choses en coulisses que je n’ai pas remarquées.(…)Avec le recul, je pense que la FIFA n’a jamais voulu d’enquête. Et finalement, c’est ce qu’ils ont obtenu. » Contactée par l’EIC, la FIFA a expliqué qu’elle n’avait pas eu besoin d’aide extérieure.
Vous vous souvenez quand Gianni Infantino était juste « le chauve des tirages au sort » ?
CG